15 milliards d’euros supplémentaires pour l’agriculture
Dans le cadre de son fonds de relance européen, la Commission européenne propose de débloquer une enveloppe supplémentaire de 15 milliards d’euros pour le deuxième pilier de la Pac afin, entre autres, de soutenir la transition verte du secteur.
La Commission européenne a présenté le 27 mai une nouvelle proposition pour le cadre financier pluriannuel de l’UE pour la période 2021-2027 qui prévoit un fonds de relance de 750 milliards d’euros pour soutenir l’économie européenne touchée par la crise du coronavirus. Dans ce cadre, un financement supplémentaire de 15 milliards d’euros est prévu afin de renforcer le budget du Fonds européen agricole pour le développement rural – second pilier de la Pac. Cette enveloppe supplémentaire doit permettre d’accompagner les agriculteurs dans la transition verte que souhaite engager la Commission européenne avec ses stratégies « de la ferme à la table » et « biodiversité 2030 ». En prix constants 2018, le budget total de la Pac atteindrait donc 348,3 milliards d’euros dont 90 milliards d’euros pour le deuxième pilier (qui avait été fortement amputé dans le cadre de la précédente proposition de la Commission européenne) et 258 milliards d’euros pour le premier (paiements directs et mesures de marché).
Hors plan de relance, la Commission maintient en réalité sa proposition de budget de la Pac soit une baisse de 12 % en euros constants. Une fois pris en compte les 15 milliards d’euros supplémentaires, cette baisse est ramenée à un peu moins de 9 %. Le cadre financier révisé s’élève au total à 1 100 milliards d’euros en prix de 2018, contre 1 279 milliards d’euros dans la proposition de mai 2018 de la Commission. Celle-ci reprend, dans les grandes lignes, le compromis qu’avait proposé en février le président du Conseil européen, Charles Michel qui tablait sur un montant total pour 2021-2027 de 1 094 milliards d’euros en crédits d’engagements, soit 1,074 % du revenu national brut de l’UE. Une proposition qui n’avait pas permis de dégager de compromis entre les chefs d’État et de gouvernement de l’UE. La Commission européenne espère pourtant obtenir un accord rapide des Vingt-sept, dès le 19 juin, lors du prochain sommet européen. Mais la chancelière allemande, Angela Merkel, dont le pays prendra la présidence tournante de l’UE à partir du 1er juillet, se montre plus prudente. Selon elle, les négociations « ne seront pas conclues » en juin. Un compromis est cependant souhaité avant l’été par la plupart des parties prenantes.