Aller au contenu principal

À retenir
Acidification et séparation de phases pour mieux gérer le lisier de porcs

L’acidification et la séparation de phases diminuent les émissions gazeuses tout en facilitant la résorption des excédents. Focus sur la combinaison de ces deux techniques utilisées en synergie à l’étranger.

L’acidification réalisée en pré-traitement à la séparation solide-liquide entraîne une répartition plus homogène de l’azote, du phosphore, du calcium et du magnésium entre les différentes phases. La masse de la fraction solide est diminuée sans toutefois réduire son pourcentage en matière sèche quelle que soit la technique utilisée (vis compacteuse, centrifugeuse, décanteuse centrifugeuse, floculation-filtration). La concentration en nutriments dans la phase liquide est augmentée. La proportion de phosphore dans la fraction liquide centrifugée passe de 3 % à 53 % après acidification à pH 6 du fait de l’augmentation de sa fraction biodisponible. La solubilisation des ions Ca2 + et Mg2 + est aussi augmentée. L’acidification convertit les ions bicarbonate et carbonate en acide carbonique et en CO2, diminuant considérablement le carbone inorganique des fractions liquides et solides. L’acidification augmente aussi la minéralisation de l’azote dans les fractions solides. Elle n’a pas d’effet sur les teneurs en potassium des fractions, ni sur les teneurs en azote organique et en nitrates, bien que les concentrations en azote ammoniacal soient augmentées en lien avec les moindres émissions d’ammoniac.

L’acidification inhibe les bactéries méthanogènes

L’acidification diminue le potentiel méthanogène des fractions liquides des vis compacteuse et des décanteuses-centrifugeuses. Le potentiel méthanogène de la fraction liquide issue d’une double séparation (vis compacteuse + centrifugeuse) est réduit de 50 % après acidification. L’ajout d’acide sulfurique inhibe probablement l’activité des bactéries méthanogènes pendant le stockage. Le potentiel méthanogène de leurs fractions solides n’évolue toutefois pas après acidification. En revanche, celui de la fraction liquide obtenue après floculation-filtration est plus faible que pour les autres techniques de séparation et n’évolue pas après acidification. Cela s’explique probablement par un taux de séparation plus élevé par floculation-filtration malgré l’acidification. La matière organique est transférée vers la fraction solide qui présente un potentiel méthanogène plus élevé comparativement aux fractions issues des autres techniques de séparation.

Une gestion simplifiée à l’épandage

L’acidification permet de mieux ajuster les apports aux besoins des cultures. Les besoins en éléments minéraux sont alors réduits. L’acidification de la fraction liquide obtenue par double séparation augmente le taux de recouvrement de l’azote de 28 % et de 9 % sur prairie par rapport à du lisier brut et à la fraction liquide non acidifiée. Pour ce faire, 3,7 kg d’acide sulfurique par tonne de fraction liquide ont été utilisés pour atteindre un pH cible de 5,9. L’acidification diminue la volatilisation de l’ammoniac et de fait, davantage d’azote ammoniacal biodisponible peut être utilisé par les plantes.

À retenir

L’acidification augmente la solubilisation des nutriments des fractions liquides et solides des lisiers obtenues après séparation de phases.
Les fractions liquides et solides acidifiées ont des compositions plus homogènes, ce qui permet d’ajuster plus facilement les apports en fonction des besoins des cultures. Elle diminue les émissions de méthane de la fraction liquide du lisier au stockage et à l’épandage, hormis pour la floculation-filtration.

Les plus lus

<em class="placeholder">Fabien Sabourin : « Le gain technico-économique global est estimé à 175 000 euros annuels, soit 23,30 euros par porc produit. »</em>
"J'ai investi dans un nouveau bâtiment de porc en engraissement pour une meilleure rentabilité"

La Scea Le Mignon se dote d’un nouvel engraissement de 2 556 places. Moderne et innovant, l’installation doit permettre…

<em class="placeholder">Guillaume Degoulet, SCEA des Sables (à gauche) et Sylvain Jouy, Agrial : &quot; Le Label rouge Opale m&#039;a permis de financer un nouvel engraissement lors de mon installation. &quot;</em>
« La montée en gamme m'a aidé à financer mon bâtiment de porc en engraissement »

Avec le Label rouge Opale, Guillaume Degoulet a orienté la production porcine de son exploitation vers une montée en gamme…

<em class="placeholder">Florence Guého et Jérémy Mainguy, SARL de la ville Corvec : « La gestion des performances bande par bande nous permet d&#039;être hyper réactifs. »</em>
« Avec le suivi à la bande, nous chiffrons l’impact de nouvelles stratégies de notre atelier porc»
À la SARL de la Ville Corvec, le suivi à la bande proposé par Nutrifirm a permis aux éleveurs d’améliorer leurs performances…
<em class="placeholder">Valérie Courboulay, Ifip-Institut du porc</em>
Propositions de l'EFSA : le coût du bien-être animal estimé à 10 milliards d'euros pour la filière porcine 

Une étude de l’Ifip chiffre à plus de dix milliards d’euros pour la filière porcine française le coût des principales mesures…

Une maternité pour truies en liberté apportant du confort de travail

À l’EARL Le Lann à Cléden-Poher dans le Finistère, Mathis et Estelle Talec ont investi en 2024 dans une maternité neuve…

<em class="placeholder">Thierry Boulet, Porc Amor Évolution et Jean Jacques Breton, SCEA Kerroc’h : « Investir dans un post-sevrage pour améliorer la cohérence de l’élevage a permis de ...</em>
« J’ai renforcé la cohérence de mes bâtiments porcins pour produire plus à moins cher ».

À la SCEA de Kerroc’h, le nombre de kilos produits a progressé d’un tiers et le prix de revient a baissé de 0,16 euro le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)