« 95% des consommateurs veulent de la viande française dans la restauration », soutient Emmanuel Bernard, d'Interbev
Entre cours favorables du prix de la viande bovine et manque de matière en abattoir, le président de la section Bovins d'Interbev, Emmanuel Bernard, présente au Salon de l'agriculture les enjeux de l'année 2025 pour les éleveurs mais aussi pour l'ensemble de la filière.
Entre cours favorables du prix de la viande bovine et manque de matière en abattoir, le président de la section Bovins d'Interbev, Emmanuel Bernard, présente au Salon de l'agriculture les enjeux de l'année 2025 pour les éleveurs mais aussi pour l'ensemble de la filière.
Quel est l’état d’esprit des éleveurs ? La colère est-elle retombée ?
Je pense qu'il y a effectivement beaucoup d'attente, tout d'abord autour des annonces qui ont été faites, parce que les résultats ne sont pas dans les cours de ferme, comme on a l'habitude de dire. On constate tout de même un petit peu plus de sérénité du côté des éleveurs parce que les cotations se sont améliorées, mais peut-être beaucoup plus de tension au niveau de la filière : au vu de la décapitalisation et du manque de matière, soit pour les abattoirs, soit pour l'exportation.
Chez les éleveurs, les situations sont hétérogènes. Ceux qui n'ont pas eu de problèmes sanitaires, c'est plutôt favorable. Ceux qui ont des problèmes sanitaires sont dans une certaine inquiétude parce que les cours sont là, mais ils se demandent s’ils auront assez d’animaux à vendre.
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Sur quoi Interbev va concentrer ses efforts cette année ?
Ce qu'il nous faut absolument, c'est arrêter cette décapitalisation, et en même temps, il nous faut affronter ce mur du renouvellement des générations. L'amélioration des cours est un élément favorable. Mais le positionnement de la filière est très important pour donner des perspectives parce que les cours, ils se sont améliorés depuis quelques mois, mais il y a aussi des éleveurs qui n'ont encore pas vendu d'animaux depuis cette amélioration-là. Il faut donc structurer le marché pour que sécuriser déjà les éleveurs en place, qu'ils arrêtent de décapitaliser. Et se donner des moyens d'un renouvellement acharné.
Avec quels outils ?
On a des éléments de déduction fiscale pour l'augmentation du prix des animaux ou l'augmentation des stocks en animaux, c'est très important. Ensuite, il y a des travaux en matière de reprise de cheptel, je pense à la contractualisation qui de toute façon reste un élément moteur pour donner des perspectives à des jeunes ou des moins jeunes qui veulent développer l'élevage.
Quels nouveaux débouchés pour les éleveurs français ?
La restauration, qu’elle soit collective ou privée, on voit que c'est un segment qui se développe et dans lequel on a quand même majorité d'importations. Donc c'est un enjeu important. On rencontre les grossistes, notamment, tout à l'heure on signe une charte avec Métro par exemple. Il faut qu’on obtienne d'abord que le consommateur ait l’information visuelle de l'origine de la viande.
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