11 millions d’euros pour développer la culture du soja germe avec le projet Soystainable
Au cours des six prochaines années, le projet scientifique Soystainable contribuera à promouvoir en France des cultures locales du soja pour l’alimentation humaine, durables et résilientes au changement climatique.
Au cours des six prochaines années, le projet scientifique Soystainable contribuera à promouvoir en France des cultures locales du soja pour l’alimentation humaine, durables et résilientes au changement climatique.
Légumineuse la plus cultivée sur la planète, le soja a représenté, en 2021, 70 % de la production mondiale de légumes secs. S’il est utilisé à la fois dans l’alimentation humaine et animale, le soja consommé en France est principalement importé depuis les continents américains, où il est cultivé de façon intensive avec des effets délétères sur l’environnement. Pourtant, produire localement et durablement des sources végétales de protéines est tout à fait possible. C’est ce que Soystainable entend développer au cours des six prochaines années. Doté d’un budget total de 11 millions d’Euros, dont 3 via l’appel à projets Plan d’Investissement d’Avenir (PIA4) de l’Agence nationale de la recherche (ANR), ce programme scientifique entend promouvoir en France une production alimentaire de qualité et riche en protéines, en générant des ressources et des pratiques nouvelles pour une culture du soja adaptée localement.
« La France dispose de sérieux atouts pour la culture du soja »
Selon Jean-Malo Couzigou, coordinateur du projet et chargé de recherche CNRS au Laboratoire de recherche en sciences végétales (LRSV – CNRS/Toulouse INP/UT3), la France dispose de sérieux atouts pour la production du soja : « Il est pour l’instant peu sujet aux maladies, ne nécessite pas d’engrais azotés, présente des rendements en grains et une teneur protéique élevés tout en nécessitant moins d’irrigation que d’autres grandes cultures telles que le maïs ». Soystainable ambitionne de produire de nouvelles connaissances concernant les interactions du soja avec les microorganismes bénéfiques naturellement présents dans les sols. Les scientifiques conduiront également une analyse des bases génétiques régissant la qualité des protéines et la tolérance au froid du soja et utiliseront la modélisation agronomique, notamment pour améliorer l’installation de la culture du soja dans le nord du pays.
Lever différents verrous
Le projet a aussi pour objectif de lever des verrous techniques à travers la mise en place, la conservation et l’exploitation de collections microbiennes et végétales ; des verrous industriels, grâce au développement de nouvelles pratiques et micro-organismes pour l’agriculture ; des verrous sociétaux, grâce à une meilleure compréhension et à la promotion de nouveaux usages alimentaires du soja, et enfin, pédagogiques, grâce à la formation d’une communauté « recherche et développement » autour des problématiques liées au soja et à sa culture.
Il bénéficiera du savoir-faire de De Sangosse, entreprise fournissant des biosolutions aux agriculteurs, de Lidea et RAGT, semenciers historiquement implantés en Occitanie, de Terres Inovia, l’institut technique français de la filière des huiles et protéines végétales, et s’appuiera sur les talents culinaires du chef étoilé Stéphane Tournié, du restaurant Les Jardins de l’Opéra, à Toulouse.