Une poulette au poids cible durant toute sa croissance pondra plus longtemps
Respecter le poids objectif des poulettes tout au long de leur croissance est un prérequis indispensable pour obtenir la précocité souhaitée des poules pondeuses et des performances de ponte dans la durée.
Respecter le poids objectif des poulettes tout au long de leur croissance est un prérequis indispensable pour obtenir la précocité souhaitée des poules pondeuses et des performances de ponte dans la durée.
De plus en plus performantes, les nouvelles souches de poules pondeuses sont capables de produire jusqu’à 100 semaines pour atteindre 450 œufs.
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Le gain d’œufs se faisant sur la fin de la période de ponte, l’enjeu pour le producteur est d’améliorer la persistance de ponte tout en optimisant le prix de revient de l’œuf. Pour cela, la préparation de la poulette joue un rôle clé. L’atteinte du poids cible au moment de la stimulation des futures pondeuses est le prérequis pour obtenir la précocité et les performances recherchées en termes de nombre et de calibre d’œufs et de persistance de ponte.
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« Une poulette bien préparée est une poulette qui a atteint son poids objectif tout au long de sa croissance », a rappelé Maxime Lucas, de Provimi, lors des rencontres Optiponte. « Il est essentiel d’investir sur la phase d’élevage des poulettes pour atteindre les objectifs fixés en élevage de pondeuses. » Cela sous-entend de peser très régulièrement les poulettes, de suivre les consommations et d’enregistrer les données, pour réagir rapidement en ajustant le programme alimentaire. « Plus un retard de poids est décelé tard, plus il sera difficile à rattraper. »
Peser les volailles dès la première semaine
Sans attendre le premier mois, Maxime Lucas conseille de réaliser une pesée hebdomadaire dès la première semaine, sur environ 80 à 100 sujets ou 1 % du lot. « Il faut viser 80 % d’homogénéité sur toute la croissance. Les pesées régulières aident à réagir rapidement pour corriger un retard de poids, par exemple en retardant de dix à quinze jours le passage de la présentation en miettes à la farine pour favoriser l’ingéré (possible jusqu’à 12-13 semaines) ou en repoussant les transitions du programme alimentaire. »
Des vides de chaînes pour stimuler la consommation
« C’est probablement le levier le plus important ! » Le vide de chaîne incite les poulettes à consommer les fines (homogénéité de la ration ingérée), aide à conserver un aliment « frais » et développe l’appétit des poulettes. « Une poulette bien élevée est une poulette qui mange vite », poursuit-il. Il conseille de réaliser un vide de chaîne hebdomadaire les trois premières semaines, deux vides durant la quatrième semaine puis un vide quotidien à partir de cinq semaines. « Attention à ne pas avoir de vide de chaîne trop long (viser 30 minutes sans aliment dans les chaînes). Cela nécessite davantage de surveillance les premières semaines pour bien caler les horaires des tours de chaîne. » Ces courtes périodes de mise à jeun stimulent la capacité des poulettes à « jaboter », comme l’a démontré un essai comparatif réalisé par la firme services. Les poulettes nourries à volonté présentaient un poids, une consommation et une homogénéité à 17 semaines inférieures de 6 % par rapport au groupe de poules ayant des vides de chaînes (4 heures durant lesquelles les chaînes ne pouvaient pas tourner). En outre, ces dernières avaient un poids de jabot 55 % plus élevé (voir tableau).
Des doubles repas pour l’homogénéité des poids
Pour gagner en homogénéité de lot, il incite également les éleveurs à distribuer les repas en deux temps, les poules dominées accédant plus facilement à l’aliment lors de la seconde distribution. « Doubler les repas est surtout important lors du repas quotidien qui suit le vide de chaîne. »
Il rappelle également l’importance de développer le gésier et sa capacité d’acidification du bol digestif, par l’apport de fibres dans l’aliment (avoine par exemple) ou de grit (dès 5 à 6 jours à partir d’une taille de 2 à 3 mm).
Du confort au démarrage du lot
Comme en poulet de chair, la qualité du démarrage est primordiale pour apporter du confort aux poussins et éviter un retard de poids : préchauffage du bâtiment, petit matériel facilitant l’accès à l’eau et à l’aliment, purge des canalisations d’eau quotidienne, densité (attention au détassage trop tardif dans certaines volières)…
En cas de retard de poids, mieux vaut adapter le programme lumineux (en durée et en intensité) de façon à laisser davantage de temps aux poulettes pour s’alimenter et les stimuler. Maxime Lucas conseille une diminution moins rapide du temps d’éclairage entre trois et huit semaines pour atteindre un plateau lumineux plus haut (11 heures de lumière par jour plutôt que 9). De même, la phase de stimulation lumineuse à partir de quatorze semaines devra être décalée en conséquence. « On ne stimule pas à un âge mais à un poids et à une homogénéité donnés. »
Un outil de mesure rapide du gras abdominal
Provimi a développé une méthode non invasive pour mesurer le gras abdominal des poulettes et poules pondeuses. « C’est un critère important pour évaluer la capacité de la poule à produire et à avoir de la persistance de ponte. Une poule trop grasse verra sa courbe de ponte chuter à partir de 55-60 semaines », souligne Alain Corniaux, de Provimi. L’outil Reveal Layers est composé d’un appareil portatif de mesure par infrarouge associé à une application. La mesure est réalisée sur un échantillon d’une cinquantaine de poules. Si le lot est mesuré insuffisamment gras ou trop gras, Provimi met en place des programmes nutritionnels adaptés afin de faire revenir les poules dans un intervalle mini-maxi de gras abdominal permettant d’améliorer la persistance des lots.