Une alternative aux antibiotiques testée à grande échelle
Des essais d’une solution végétale prévenant les symptomatologies de colibacillose sont en cours en Pays de la Loire sur des pondeuses et très prochainement sur du poulet standard.
Des essais d’une solution végétale prévenant les symptomatologies de colibacillose sont en cours en Pays de la Loire sur des pondeuses et très prochainement sur du poulet standard.
Depuis plusieurs mois, la Coopérative des fermiers de Loué (Cafel) teste à grande échelle des actifs naturels extraits de plantes. Cette expérimentation de terrain s’inscrit dans une démarche de démédication et de recherche de solutions complémentaires au traitement curatif antibiotique promue par le plan Écoantibio2. D’autres essais en Pays de la Loire vont très bientôt démarrer en poulet standard avec l’entreprise Huttepain aliments et la coopérative Cavac. Ce travail collaboratif est à l’initiative du laboratoire sarthois Biodevas laboratoires. Il est connu pour ses solutions phytothérapiques contre les parasites et détient une certaine expérience de la maîtrise des colibacilloses sur jeunes ruminants. « Nous cherchons à agir le plus tôt possible sur la réduction du stress oxydatif et sur la stimulation du système immunitaire », explique le docteur Gaëtan Plichart (Biodevas), sans détailler la composition de la solution incorporée dans l’alimentation.
En continu, en ponte et au démarrage en poulet
En parallèle du suivi des performances (absence d’effet délétère), l’objectif est de révéler un impact significatif sur la réduction des colibacilloses cliniques et sur la viabilité des oiseaux. Les analyses sont réalisées par Inovalys, un laboratoire public. La réalisation du protocole d’essais et l’interprétation statistique ont été confiées à l’unité de recherche sur les systèmes d’élevage de l’ESA (École supérieure d’agriculture) d’Angers.
À la Cafel, l’incorporation des extraits de plantes est réalisée en continu sur les lots de poulettes label rouge transférées depuis le début de 2018, à raison trois bandes de 6000 poules traitées par semaine ou pas (alternance hebdomadaire). Et ce jusqu’à leur réforme. « Il faut travailler sur de nombreux lots et dans la durée pour espérer mettre en évidence une réduction des colibacilloses et l’amélioration de la viabilité », note Martine Cottin, vétérinaire de la Cafel.
En poulet de chair, c’est la réduction des colibacilloses précoces qui est visée. Le produit sera distribué aux poussins au couvoir, puis via l’aliment (Huttepain aliments et Cavac) jusqu’à dix jours. Chaque organisation va élever 18 lots (comparés à 18 témoins contemporains) dans un délai resserré pour limiter l’effet saison et faire d’autres essais si besoin. Le programme est prévu pour durer dix-huit mois. Si elle fonctionne et selon son efficacité, cette solution entrera dans la panoplie des actions préventives. Reste à en évaluer le coût. « Même si cet aspect passe pour l’instant après la recherche de résultat, le fournisseur connaît nos contraintes économiques, souligne Martine Cottin. En pondeuses, il sera difficile d’aller au-delà du coût consenti pour des solutions vaccinales contre les colibacilles. »