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Un bâtiment de poules pondeuses agrandi pour passer en volière

L’EARL de Kerville a allongé et transformé un bâtiment de cages en une volière sous code 2 + avec un large jardin d’hiver, lui permettant de maintenir presque le même effectif de poules pondeuses.

Installé depuis 2009 en céréales et cultures légumières, Yvann Le Petitcorps s’est lancé dans la production d’œufs en 2015 avec la reprise d’une exploitation à Pluméliau (Morbihan) comprenant deux bâtiments en code 3, en parallèle avec un centre de conditionnement commun, soit 67 880 places au total. L’un d’eux étant fraîchement rénové avec des cages aménagées, il pensait pouvoir les exploiter pendant au moins dix ans sans devoir réinvestir. Mais le basculement brutal du marché de l’œuf au détriment du code 3 a mis à mal ses projets. Il a été contraint de réinvestir dès 2020 pour passer l’un des deux bâtiments en production alternative.

Son groupement Eureden cherchant à développer la production d’œufs sous code 2 + (cahier des charges Mieux être), il l’a transformé en une volière avec jardin d’hiver et éclairage naturel. Le premier lot de poules est arrivé durant l’été 2021. « Ma préoccupation majeure lors de la réflexion sur le projet, a été d’optimiser le nombre de places de poules par m2 de surface au sol, précise-t-il. L’objectif était d’être au plus près de l’effectif initial en cage pour atteindre l’équilibre économique, en tenant compte des encours restants. »

Une transformation à effectifs constants

Pour y parvenir, le bâtiment de 80 mètres de long à ventilation dynamique transversale a été allongé de 12 mètres, soit 176 m2. La largeur du jardin d’hiver, initialement prévue sur 6 mètres, a été agrandie à 10 mètres, soit 790 m2 au total.

 
Le jardin d’hiver large de 10 mètres est bardé d’une tôle perforée de 4 mètres de haut.
Le jardin d’hiver large de 10 mètres est bardé d’une tôle perforée de 4 mètres de haut. © A. Puybasset
« Avec ces deux agrandissements, on maintient une capacité de 29 350 places, proche de celle en cages de 32 256 poules. Sans cela, on aurait dû baisser l’effectif à 22 000 places, soit quasiment d’un tiers », explique l’éleveur. Les coûts d’agrandissement ont été optimisés. « On a juste ajouté une turbine dans la partie neuve, le lanterneau n’a pas été prolongé. » Le hangar à fientes attenant à ce bâtiment a été détruit pour permettre l’installation du jardin d’hiver, situé du côté des entrées d’air. La salle d’élevage comprend trois rangées de volière Space-Z de Salmet. Commercialisée en France par Avi-Green, c’est la première installée en France.

 

 

 
Un bâtiment de poules pondeuses agrandi pour passer en volière

 

L’éleveur a opté pour un modèle peu profond (2,62 mètres), permettant de travailler à hauteur d’homme (3 niveaux) et assez aéré (moins de barres métalliques), pour faciliter la surveillance et l’accès aux poules, tout en optimisant le nombre de places. Les rangées de volière sont séparées par de larges couloirs d’1,7 mètre. « En plus du confort de travail, cela contribue à une meilleure image en termes de bien-être animal. » La salle est séparée en parcs de 6 000 poules.

Un apport de lumière naturelle

Pour apporter de la lumière naturelle, une baie en polycarbonates a été installée du côté du jardin d’hiver, à l’emplacement d’une ancienne trappe longue de ventilation non utilisée.

 

 
La lumière naturelle rentre par une baie en polycarbonate de 42 cm de haut sur 80 mètres de long, installée sur un côté à la place d’une trappe longue de sécurité inutilisée.
La lumière naturelle rentre par une baie en polycarbonate de 42 cm de haut sur 80 mètres de long, installée sur un côté à la place d’une trappe longue de sécurité inutilisée. © A. Puybasset
L’éclairage existant a été remplacé par des néons à leds, longs d’1,8 mètre et positionnés tous les 3,6 mètres dans le sens de la largeur pour éviter les zones d’ombre. La volière dispose par ailleurs d’un racleur à fientes et d’une gaine centrale de préséchage.

 

 

 
Les fientes préséchées sont évacuées par un tapis roulant posé sur le sol.
Les fientes préséchées sont évacuées par un tapis roulant posé sur le sol. © A. Puybasset
Arrivées en bout de rangées, les fientes tombent sur un tapis roulant et transitent jusqu’au hangar à fientes. « Il n’y a pas de fosse en bout de rangée, ce qui a limité le génie civil et facilite le nettoyage et la désinfection en fin de lot. » L’investissement approche 20 euros par poule, sachant que les anciens convoyeurs ont été conservés et que le site disposait déjà d’un centre de conditionnement et d’un second hangar à fientes. Le remboursement est prévu sur dix ans, y compris l’encours. Grâce à un contrat de reprise des œufs sur 7 bandes avec Eureden, l’avenir de ce bâtiment est assuré pour au moins huit ans. « Celui du second équipé de 35 600 places en cage reste toutefois en suspens », déplore l’éleveur.

 

Une surveillance facilitée avec la volière Space-Z

Le bâtiment rénové est composé de trois rangées de trois niveaux, avec une ligne de nids centrale.

Large de 14,7 mètres, la salle d’élevage comprend trois rangées de volière Space-Z de 2,62 mètres, séparées par des couloirs de 1,7 mètre.

 

 
Les échelles facilitent la circulation à l'intérieur du système.
Les échelles facilitent la circulation à l'intérieur du système. © A. Puybasset
« Les trois niveaux de la volière se superposent en forme de pyramide avec des perchoirs décalés en Z (d’où son nom) pour faciliter l’ascension de la poule à l’intérieur du système », explique Yohan Le Lannic, dirigeant d’Avi-Green, distributeur du fabricant allemand Salmet. « Il n’y a pas de perchoirs ni d’échelle dans le couloir, ce qui évite de créer des zones d’accumulation de fientes au sol. » Des échelles à l’intérieur du système aident les jeunes poules à circuler sur les trois niveaux.

 

Un fond de nid avec crémaillère

À l’étage intermédiaire, les nids disposent d’un fond relevable par crémaillère. « On obtient une fermeture à 90°, importante pour bien nettoyer le nid », précise-t-il. Les séparations sont en bois filmé, permettant d’avoir une zone de nid calme et isolée. Les lignes de pipettes sont réparties devant les nids ainsi qu’à l’étage inférieur, qui comprend également une chaîne d’aliment. Les bandes à œuf sont placées devant le nid, l’éleveur souhaitant une accessibilité permanente. Des bandes additionnelles sont également prévues aux étages inférieur et supérieur. Le dernier étage comprend deux circuits de chaîne d’aliment, avec perchoir associé. « C’est idéal pour avoir un maximum de poules en haut de la volière. » Enfin, l’ensemble du système est en grilles renforcées. « On peut marcher sur tout le système, y compris à l’étage supérieur. »

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