Aller au contenu principal

Trois fois plus d’eau pour laver les bâtiments de poulet de chair

Selon une enquête chambres d’agriculture-Itavi, la consommation de l’eau de lavage des bâtiments de poulet de chair a été multipliée par trois en dix ans, en lien avec la démocratisation des sols en béton.

Les chambres d’agricultures de Bretagne et des Pays de la Loire, en partenariat avec l’Itavi, ont réalisé l’an dernier une enquête auprès de 33 éleveurs de poulets de chair, en vue de réactualiser les données sur les pratiques et les usages de l’eau lors du nettoyage d’un bâtiment.

Le type de sol est déterminant

En 2012, une enquête avait relevé une consommation moyenne d’eau de lavage de 2,4 litres par mètre carré au sol (l/m²). Les données moyennes obtenues en 2022 atteignent 7,7 l/m2, c’est-à-dire plus du triple. Cette moyenne englobe deux typologies de poulailler : des bâtiments sur sol terre battue qui consomment en moyenne 6,9 l/m2, et des bâtiments sur sol en béton qui en consomment 9,6 l/m2, soit une hausse de plus de 40 %.

 

 
Trois fois plus d’eau pour laver les bâtiments de poulet de chair

 

Cet écart peut s’expliquer par des pratiques différentes. Avec un sol en terre battue, la surface nettoyée est moindre car le sol n’est pas lavé à grandes eaux, contrairement à une dalle béton. Au-delà de la démocratisation des sols béton, la forte augmentation résulte peut-être d’un contexte sanitaire pressant, avec la succession des crises d’influenza aviaire. Les protocoles et pratiques de nettoyage des bâtiments se sont renforcés ainsi que l’introduction de nouveaux équipements (enrichissements, échangeurs de chaleurs…), conduisant à une hausse des consommations.

Ces consommations d’eau sont à considérer comme des tendances et non des valeurs absolues, car l’application de protocoles de nettoyage varie d’un éleveur à l’autre, ce qui introduit une grande variabilité. Cela se confirme à travers les déclarations du temps de travail.

Un poulailler sur dalle plus long mais plus facile à nettoyer

La trentaine d’éleveurs déclare passer en moyenne 6,7 heures de travail pour laver (hors curage) un bâtiment d’une surface au sol de 1 000 m2. Il faudrait respectivement 7 heures pour 1 000 m2 de bâtiment sur sol béton et 6,5 heures sur terre battue. Cet écart béton-terre battue peut s’expliquer par une surface à laver plus grande car la dalle fait aussi l’objet d’un décapage à l’eau.

 

 
Trois fois plus d’eau pour laver les bâtiments de poulet de chair

 

D’après les enquêtés, avec un bâtiment sur dalle la surface développée nettoyée à « grande eau » (dalle comprise) représente 2,5 fois la surface au sol, tandis qu’en terre battue elle égale 1,5 fois celle du sol. De ce fait, il faudrait 2,8 heures de nettoyage pour 1 000 m2 de surface lavée avec un bâtiment sur sol béton contre 4,3 heures avec un poulailler sur terre battue.

Le gain de temps peut s’expliquer par la meilleure accessibilité de la surface supplémentaire à laver, ainsi que par l’action de prélavage des eaux ruisselant des parois et du plafond.

Les détergents réduisent le volume d’eau et la durée

Que le sol soit en béton ou en terre battue, les éleveurs utilisant des produits détergents ont tendance à moins consommer d’eau. Les diminutions sont de 1 l/m² au sol sur terre battue et 1,5 l/m2 au sol avec un béton.

 

 

 

L’action de ces produits vise à « prédégrader » les matières résiduelles pour faciliter leur décollement et leur collecte via un rinçage. En absence de détergent, c’est l’action mécanique du jet d’eau, parfois répétée, qui vient assurer le processus de nettoyage.

Pour 1 000 m2 de bâtiment en sol béton, le détergent permet de quasiment diviser par deux le temps de travail qui chute à 4,5 heures en moyenne, au lieu de 8,4 heures. Cette tendance ne s’est pas confirmée pour le panel d’éleveurs travaillant sur sol terre battue. La durée d’intervention est restée stable (entre 6,3 et 6,5 heures pour 1 000 m2 au sol), mais la part d’éleveurs sur terre battue engagés dans cet itinéraire technique de nettoyage était faible (environ 15 % des répondants).

Cette enquête n’a pas porté sur l’évaluation de la qualité du nettoyage qui varie en fonction des méthodes de lavage, du temps passé et des quantités d’eau consommée. Cette approche pourrait être nécessaire pour trouver les procédures de « bon » nettoyage les moins consommatrices d’eau et de temps.

Lavage sur sol béton : un faible volume d'eau mais de fortes contraintes

En poulet de chair, les eaux de lavage représenteraient environ 5 % de la consommation totale d’eau, loin derrière les postes de refroidissement par brumisation et l’abreuvement.

En revanche, pour les bâtiments sur sol béton ces mètres cubes nécessitent un ouvrage de stockage spécifique et obligatoire dont le dimensionnement, et plus généralement la mise en œuvre, pose des interrogations (taille, matériaux, emplacements, configuration…).

En général, ces eaux pauvres en matières fertilisantes sont principalement évacuées par épandage. Ce qui n’a guère d’intérêt agronomique, d’autant plus que les volumes épandus sont faibles.

 

 
Trois fois plus d’eau pour laver les bâtiments de poulet de chair

 

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Pauline Van Maele et Aurélien Lerat : « La viabilité de notre projet d&#039;installation à deux reposait sur le maintien de l’élevage sur l’exploitation avec deux ...</em>
« Le poulet a rendu viable notre projet d’installation »

Dans l’Aisne, Pauline et son frère Aurélien Lerat ont repris l’exploitation familiale de grandes cultures en réinvestissant…

<em class="placeholder">GŽraldine Mazerolle et ses poulets Label rouge de 15 jours</em>
« Nous avons renforcé l'exploitation bovine et de poules pondeuses avec deux bâtiments label »

Pour générer un revenu complémentaire et vivre à deux sur l’exploitation dans l'Allier, Géraldine et Julien Mazerolle se sont…

<em class="placeholder">De gauche à droite : Philippe, Maxime et Pierre : « Notre autonomie alimentaire en maïs, soja et blé est autant un atout économique que sécuritaire et qualitatif. »</em>
" Nous cherchons à maximiser la valorisation de notre canard à foie gras "

Orientée à 100 % vers la vente directe, La Ferme de la patte d’oie (Gers) mise sur la pluriactivité et cherche à…

« J’ai développé la vente directe d’œufs bio »

Carmen Merlet a développé la vente directe pour pouvoir s’installer avec sa mère en pondeuses bio. Elle mise désormais sur la…

<em class="placeholder">Un peu plus du quart du chiffre d’affaires est réalisé sur place.</em>
Productrice de foie gras de canard, la Ferme de la patte d’oie a diversifié ses sources de revenu

Productrice de foie gras de canards dans le Gers, la famille Pérès n’a pas manqué d’idées de diversification en se tournant d’…

<em class="placeholder">Le directeur général Damien Calandre en visite chez un futur éleveur. La production est devenue le maillon faible de Duc, d’où le renforcement de ses mesures de soutien.</em>
Duc muscle ses aides aux éleveurs de volailles

Relancée par son nouvel actionnaire Plukon depuis 2018, la société bourguignonne met le paquet pour soutenir la création de…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)