Transmission en volailles : « Notre salarié est devenu notre associé »
Chez Catherine et Thierry Lumineau, le jeune stagiaire embauché après ses études est devenu leur associé avant le départ en retraite de Catherine. À quelques années du départ, Thierry aimerait faire de même.
Chez Catherine et Thierry Lumineau, le jeune stagiaire embauché après ses études est devenu leur associé avant le départ en retraite de Catherine. À quelques années du départ, Thierry aimerait faire de même.
Éleveur de volailles de chair en Vendée, Thierry Lumineau est en Gaec à 50/50 avec Johanny Charrier, son associé depuis mai 2020. Tous deux mènent 7 500 m2 de poulaillers, plus une centaine de vaches allaitantes. Le premier a 57 ans et le second 31 ans. Ils ont également un salarié. Un événement récent a changé la donne. « Ma femme Catherine a pris sa retraite fin septembre, rapporte Thierry Lumineau. Depuis nous recherchons un salarié et au mieux un futur associé pour me remplacer dans quelques années. » Le jeune salarié actuel n’étant pas pour l’instant intéressé, Thierry aimerait bien avoir la même chance qu’il y a dix ans.
Heureux concours de circonstances
Fils de voisins agriculteurs, Johanny Charrier recherchait un maître de stage dans le cadre de son BTS Acse (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole). « Comme ça s’est bien passé, raconte Thierry Lumineau, je lui ai proposé de devenir salarié après l’obtention de son diplôme, d’autant que j’avais un projet de construction d’un 1 800 m 2. Le temps que ça se fasse, il a complété sa formation par une spécialisation avicole aux Herbiers. »
En 2018, une seconde construction de 2000 m2 agrandit la partie avicole. Et c’est en 2020 que Catherine et Thierry Lumineau ont proposé à Johanny Charrier de rejoindre le Gaec à 30 %, en apportant une partie du foncier de son père qui partait en retraite.
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Aujourd’hui, Thierry Lumineau réfléchit à son départ en retraite dans six ans. « Je ne vais pas partir en disant à Johanny Charrier, c’est ton problème et débrouille-toi avec deux salariés. Avoir comme partenaire un associé ou un salarié est vraiment différent. On doit trouver une solution ensemble. Ça me ferait mal aux tripes de ne pas trouver de solution. » Trouveront-ils la perle rare ? « On sait que ce sera difficile, même avec un salaire attractif, car ce métier avec du vivant a de fortes contraintes. Nous allons entamer une recherche, notamment avec les écoles et la chambre d’agriculture. »
Revoir les relations contractuelles
Cette problématique ne concerne pas que Thierry Lumineau. « Dans notre secteur, il y a de l’aviculture dans presque toutes les fermes de ma génération installée dans les années quatre-vingt. Ce serait bien que les poulaillers anciens soient rénovés et continuent à produire. » Rien n’est moins sûr, le foncier intéresse plus que les bâtiments dans un contexte où la grippe aviaire laisse planer des incertitudes.
« Nous sommes dans la zone des 45 communes à haut risque influenza. On a peu de chances de connaître des créations de bâtiments et il faudra se battre pour garder le potentiel, estime Thierry Lumineau qui met sa casquette de responsable syndical. C’est bien que les organisations de production donnent des aides, mais ça ne suffit pas. Elles devraient aussi garantir de meilleurs revenus pour attirer les repreneurs de sites de ma génération qui partira massivement dans les cinq prochaines années. »