Aller au contenu principal

Smart Dosing, la pompe doseuse connectée du futur

La société Dosatron propose une pompe (doseuse) communicante, qui sécurise le fonctionnement du matériel et améliore la traçabilité des traitements.

La pompe doseuse hydraulique proportionnelle capable de communiquer avec l’utilisateur via son smartphone, qui lui dirait quelle quantité de produit diluer dans le bac mélangeur, à quel pourcentage d’incorporation régler l’appareil et à quelle heure programmer le début de la distribution n’existe pas encore, mais c’est pour bientôt estime Xavier Chehri, responsable du marché santé animale du fabricant français Dosatron International. « C’est réalisable dans les prochaines années, étant donné que les équipements requis existent déjà. Il nous faut les connecter pour partager et utiliser les mêmes données », précise ce dernier. L’équipe Recherche & Développement de Dosatron a créé Smart Dosing, le premier élément de ce puzzle. Smart Dosing est une pompe équipée de capteurs de fonctionnement et d’un boîtier communicant avec un ordinateur. Un modèle préindustriel avait été montré au salon allemand EuroTier en 2014, et son concept innovant confirmé en 2015 par un Innov’Space obtenu à Rennes. Il a fallu attendre 2 017 pour que la commercialisation démarre. Le distributeur exclusif Ocène annonce une cinquantaine de machines installées, essentiellement en élevage de volailles et de porcs. Il s’agit du modèle SD25AL5, dérivé des modèles D25RE5 ou Dosagreen 5 qui dosent entre 1 % et 5 % pour un débit d’eau variant de 10 l/h à 2500 l/h.

Surveiller pour améliorer l’efficacité des traitements

Au dosage proportionnel des traitements (vaccins, médicaments, désinfectants, acides, suppléments nutritionnels…), Dosatron a ajouté de nouvelles fonctions. Cinq capteurs électriques enregistrent en continu le débit d’eau, la température de l’air, le dosage et la quantité réellement incorporée, le type de traitement réalisé (présélectionné par l’utilisateur), le début et la fin de l’opération. Ils détectent aussi les événements ou incidents de fonctionnement : la fin du bac de traitement, le refoulement dans le bac, l’arrêt du moteur hydraulique, l’arrêt d’aspiration du mélange, l’absence d’arrivée et de consommation d’eau ou le sur débit du réseau (plus de 2.5 m3/heure), les joints à changer (après 1 million de cycles du moteur), la batterie faible (utilisée en secours par les capteurs). Le microprocesseur intégré avertit aussi l’éleveur sur son téléphone (via un boîtier relais ou le boîtier de régulation). Celui-ci peut réagir et intervenir vite, alors qu’avant il constatait après coup qu’il avait raté son traitement, sans vraiment savoir pourquoi. Ces informations sont transférées par voie filaire à l’ordinateur de l’élevage ou au boîtier de régulation Tuffigo Rapidex (1) pourvu d’une interface de visualisation. Dosatron collabore avec Tuffigo Rapidex pour réaliser la sauvegarde des données via le cloud My Tuffigo, de manière à les sauvegarder et permettre l’accès par tablette ou smartphone. Les données peuvent aussi être récupérées sur le module de la pompe via une clé USB.

Deux calendriers de visualisation des événements

Sur l’ordinateur, les données sont traitées et présentées par le logiciel Smart Link, sous la forme de deux agendas : celui des traitements et celui du fonctionnement (récapitulatif des alarmes et événements d’entretien). Un clic sur l’événement du calendrier de traitement fait apparaître les heures de début et de fin, le volume d’eau consommée, le volume de mélange injecté, le dosage, la température de l’air, les motifs d’arrêt (fin de bac la plupart du temps ou arrêt volontaire). La courbe des consommations d’eau s’affiche également. S’il le désire, l’éleveur peut envoyer un fichier pdf à son groupement, son vétérinaire ou tout autre intervenant autorisé, sachant qu’il en reste propriétaire. « L’objectif n’est pas d’espionner l’éleveur, insiste Xavier Chehri, mais bien d’avoir tous les éléments pour analyser ce qui peut être amélioré, si nécessaire. C‘est un outil d’autoformation permanente. » Ce dernier ajoute que cette transparence sera un argument à faire valoir face aux futures exigences des cahiers des charges de clients ou de la réglementation. Il sera de plus en plus demandé aux éleveurs le respect des bonnes pratiques des produits sensibles (antibiotiques et vaccins).

(1) modèles Avitouch, Avibox ou LabelBox

Gagner du temps sans perdre en qualité

À l’avenir, l’utilisateur continuera à préparer la quantité de produit à ajouter dans le bac de mélange et à régler le taux d’incorporation. Mais pour éviter une erreur de calcul, il s’aidera du calculateur intégré, pour l’instant téléchargeable séparément. « Les éleveurs équipés de Smart Dosing nous demandent d’ajouter cette fonction dans le Smartlink », souligne Xavier Chehri, estimant qu’il est possible d’aller plus loin avec un « module santé » à créer dans le boîtier de régulation. En plus de la traçabilité des traitements, ce module calculera les préparations, suivra le traitement en incluant l’amorçage et le rinçage des lignes, transférera des rapports sur un registre d’élevage informatisé. Tout cela fera gagner du temps sans perdre en qualité de travail, bien au contraire. À l’image du GPS devenu incontournable, la pompe doseuse connectée pourrait devenir indispensable à la conduite des traitements par l’eau de boisson.

À l’essai chez Marc et Dominique Cornec

Marc et Dominique Cornec produisent des poulets export dans le Finistère sur un site de plus de 7 000 m2. Ils sont sensibilisés à la qualité de l’eau depuis longtemps. À l’arrivée, l’eau du réseau est traitée au bioxyde de chlore puis répartie dans les bâtiments équipés de pompes doseuses pour réaliser essentiellement l’acidification de l’eau et la vaccination des poulets. En mars 2017, ils ont installé une pompe Smart Dosing avec un bac Optidos Ocène, pour remplacer une pompe électrique, qui avait elle-même succédé à une pompe Dosatron n’ayant pas résisté aux produits acido-basiques. « La démarche de traçabilité nous a séduits, car nous sommes bien conscients qu’on ne va pas y échapper. Ce sera une solution intéressante lorsque la boucle sera faite avec le Cloud pour l’accès par smartphone. » Pour le moment, les deux frères consultent les informations sur leur boîtier Avitouch et sur l’ordinateur de l’élevage après avoir téléchargé les données sur la clé USB. Ils communiquent également les informations à leur service technique, ainsi qu’à Dosatron et Tuffigo Rapidex dans le cadre du partenariat sur le cloud. Ils n’ont pas encore pris le temps d’éplucher les données, mais sont plus que satisfaits par l’utilisation au quotidien. « En plus de la connexion au cloud, on attend avec impatience le calculateur de traitement intégré au logiciel SmartLink. »

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Corinne Gombert et son mari Samuel, entourés de Yann Michel et de Nicolas Leduc, du groupe Michel : « Avec son jardin d’hiver, sa densité réduite et ses ...</em>
« Je me suis installée avec un poulailler Terre-Neuve »

Corinne Gombert est passée du métier de coiffeuse à éleveuse de volailles. Elle a investi dans un poulailler avec jardin d’…

<em class="placeholder">La nouvelle volière Pro 11 pour poules installée aux Pays Bas.</em>
Une nouvelle génération de volières Hellmann pour les poules

Le fabricant allemand de logements de poules pondeuses Hellmann a revu en profondeur la conception de ses volières pour…

<em class="placeholder">Chez Patricia Bouchet, c&#039;est le troisième lot consécutif en Novo Color, apprécié pour ses capacités d&#039;adaptation.</em>
Génétique des poules Novogen : Quatre éleveurs de Bretagne donnent leur avis

Le sélectionneur de poules pondeuses Novogen propose trois souches brunes issues d’une même lignée femelle croisée avec trois…

Carte interactive de la grippe aviaire - Un second foyer mis en évidence dans les Landes

Un second foyer de grippe aviaire a été détecté à Saint Etienne d'Orthe (Landes) dans la zone de protection du premier foyer…

<em class="placeholder">Evert Van Kruistum a investi 1,2 million d’euros dans un bâtiment en volière pouvant abriter 37 000 poulettes conventionnelles </em>
Aux Pays Bas : « Mes jeunes poulettes volent dans la volière comme des pigeons »

Jeune éleveur néerlandais, Evert Van Kruistum n’a pas choisi par hasard la volière Pro Motion en 2022 pour élever des…

Grippe aviaire : Sixième foyer en Bretagne depuis le 13 août

Des virus de l’influenza aviaire hautement pathogène ont été détectés dans un élevage de poules pondeuses du Morbihan le 23…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)