Aller au contenu principal

Se cybersécuriser pour minimiser le risque informatique des exploitations agricoles

Le risque informatique des exploitations, notamment la malveillance, peut être minimisé au même titre que le sanitaire avec la biosécurité.

Pour protéger son exploitation de la cybermalveillance, une sauvegarde hebdomadaire alternée de ses données sur deux disques durs externes conservés ailleurs peut être pertinent.
© Oleksii/ stock.adobe.com

Les domaines militaires, médicaux ou bancaires ne sont plus les seuls atteints par la cybersécurité. Ces dernières années, au moins deux groupes coopératifs et un fabricant d’aliments, tous bretons, ont vu leurs activités économiques sévèrement perturbées par des cyberattaques. Ces attaques peuvent aussi concerner les agriculteurs connectés d’une manière ou d’une autre à Internet. En décembre 2023, la gendarmerie mentionnait que 20 % d’entre eux avaient été victimes d’une cyberattaque. Pourtant la moitié des agriculteurs estiment ne pas être concernés par ce phénomène qui se généralise.

Identifier ses failles

« La cybersécurité ne s’arrête pas à la protection contre les attaques malveillantes et au piratage, explique Yves Duchesne, expert cyber de la société Acceis. S’ajoutent les virus informatiques, les maladresses, les incendies et autres risques sur l’environnement immédiat des installations. » Avant de se protéger, il faut donc évaluer tous les risques sur le matériel et les données. La bonne nouvelle pour Yves Duchesne est que le milieu agricole a l’habitude de gérer des risques et qu’il est plutôt moins dépendant de l’informatique qu’ailleurs, « mais c’est tout de même un actif critique qu’il faut protéger », tempère l’expert.

Une des erreurs les plus fréquentes est de mêler usages professionnels et personnels sur le même appareil (ordinateur, Smartphone) connecté au réseau. « Les pratiques personnelles sont potentiellement plus dangereuses et peuvent ouvrir la porte à un virus qui contamine l’activité professionnelle. » Même constat pour des clés USB externes, du matériel prêté ou emprunté. Les équipements connectés mal sécurisés (robots, webcams, régulateurs..) peuvent être une voie d’entrée malveillante si leurs fabricants ne les protègent pas suffisamment, faute d’obligation légale. « Encore faut-il le savoir. »

Avoir une bonne « hygiène informatique »

Comme pour le sanitaire, la préservation du système informatique repose sur l’application de bonnes pratiques quotidiennes d’hygiène numérique. Une première solution passe par la bonne gestion des mots de passe qui déverrouillent les « serrures » informatiques. il doit être suffisamment complexe, propre à une application ou à un appareil et changé régulièrement.

Par ailleurs, il faut entretenir son matériel informatique comme les autres équipements de la ferme. Si, l’agriculteur n’a pas le temps ou se sent incompétent, l’expert préconise de faire appel à une société de services en informatique, comme on fait appel à son mécanicien. Elle le conseillera sur la sauvegarde des données et les mises à jour régulières. Par exemple, une sauvegarde hebdomadaire alternée sur deux disques durs externes conservés ailleurs.

De l’avis de Xavier Duchesne, le coût de la cybersécurité devrait être raisonnable, au vu du niveau de complexité relativement faible des exploitations agricoles. « La prévention c’est toujours ce qui coûte le moins cher et il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. En cas d’incident, la note sera beaucoup plus salée. »

 

S’informer sur la cybersécurité

cybermalveillance.gouv.fr assiste et informe les particuliers et entreprises victimes de cybermalveillance.

L’Agence nationale de la sécurité ses systèmes d’information (Anssi) a édité un guide sur les bonnes pratiques d’hygiène informatique

Avec l’Anssi, des régions ont créé des centres de renseignements pour les victimes d’attaque cyber (Breizh Cyber en Bretagne, Normandie Cyber…).

European Digitial Innovation Hub (E-DIH) est une initiative européenne déclinée par région qui permet de réaliser gratuitement un diagnostic de la maturité digitale de son entreprise (cybersécurité, objets connectés, intelligence artificielle).

Les plus lus

Confirmation d'influenza aviaire dans un élevage breton

Le premier foyer d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de la saison 2024-2025 est confirmé ce mardi 13 août dans un…

Huit ans après son premier poulailler dynamique produisant essentiellement du poulet, Clémence Bellanger récidive avec un statique donnant accès à une véranda.
« Je suis passée du dynamique au statique dans mon poulailler avec jardin d'hiver»
Productrice de dindes et de poulets avec un bâtiment dynamique créé en 2016, Clémence Bellanger a construit un second poulailler…
Jérôme Chasles espère amortir en cinq ans son installation de récupération d’eau de pluie qui lui aura coûté 15 000 euros.
Consommation d'eau en volailles : "Je réduis ma facture en récupérant l'eau de pluie"

Pour abreuver ses vaches à moindre coût, l’éleveur breton Jérôme Chasles a installé une citerne souple et un traitement de l’…

Graphique : En 2022, le parc de bâtiments, stable en Label, s’est à nouveau contracté en standard et certifiéÉvolution du parc de bâtiments en volailles de chair ...
Le parc de bâtiments de volailles de chair s’est contracté en 2022
L'enquête bâtiment réalisée par l'Itavi aide à suivre l'évolution du parc de poulaillers de chair, en tenant compte des…
Graphique : Schéma du montage du système Ekorain d’OcènePrêt à brancher et à fonctionner, le container Ekorain assure toutes les étapes de la potabilisation de ...
Hygiène : Un traitement pour changer l’eau de pluie en eau de boisson pour l'élevage 

La société Ocene commercialise un module de traitement à base d’ultrafiltration, spécifiquement destiné à potabiliser l’eau de…

Nouveaux visuels, affichage, spot radios et TV, Galliance met le paquet sur la communication.
Galliance : « Notre relance en volailles Label rouge s’appuie sur un ancrage régional »
Durement impacté par la grippe aviaire, deuxième opérateur de la volaille mais troisième en Label rouge, Galliance joue la carte…
Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)