Nouvelle jeunesse pour le couvoir Goasduff
Situé à Plabennec dans le Finistère, le couvoir Goasduff, « navire amiral » de l’accouveur BD France, a fait l’objet d’un lifting complet durant trois années, qui l’a transformé en un outil doté des dernières technologies.
Situé à Plabennec dans le Finistère, le couvoir Goasduff, « navire amiral » de l’accouveur BD France, a fait l’objet d’un lifting complet durant trois années, qui l’a transformé en un outil doté des dernières technologies.
Premier établissement ayant concouru à la création du groupe d’accouvage BD France en 2017, le couvoir finistérien Établissements Goasduff a inauguré sa nouvelle configuration le 1er septembre dernier. L’événement était initialement prévu fin 2022, afin de coïncider avec l’anniversaire des soixante-dix ans des premiers pas de Germaine et Jean-Louis Goasduff dans l’aviculture, mais la grippe aviaire est venue bouleverser les priorités.
Gagner en efficience plutôt qu’en volume
Sans être obsolète, l’outil vieillissait pourtant, en dépit d’un entretien régulier. Le cœur du réacteur, à savoir l’incubation et l’éclosion, a été entièrement remplacé par du matériel Petersime et l’ergonomie du travail remise au goût du jour. « Nous améliorons les résultats d’éclosion et la qualité sanitaire des poussins, ainsi que l’efficience du couvoir, tout en améliorant les conditions de travail », résume Loïc Goasduff.
Avec en moyenne 1,2 million de poussins éclos par semaine sur les 4,5 millions de BD France, la capacité de production n’a évolué que de 15 %, souligne le président, pour qui la course au volume n’était pas l’objectif.
Jeu de chaises musicales
L’emplacement historique a été conservé, mais cela a compliqué la rénovation. « Le challenge était de faire les travaux tout en poursuivant l’activité, souligne Loïc Goasduff. Nous avons démoli, construit, modifié des circuits et des configurations d’équipements qu’il a fallu déplacer une ou plusieurs fois… » Un jeu de chaises musicales à grande échelle. Une extension de 2 500 m² (+25 %) a été construite notamment en incubation pour procurer davantage d’espace et de confort de travail au personnel. L’automatisation des tâches a encore été renforcée, de sorte que les trente-cinq collaborateurs voient leur travail évoluer. « Ils sont plus impliqués dans la surveillance et la conduite de lignes que dans la manutention », illustre Gaël Le Roux, responsable du couvoir. Ainsi un œuf n’est jamais touché, excepté le poussin lors du tri final.
Des éleveurs pour construire du neuf
L’ensemble des travaux a coûté 16 millions d’euros. « Au bout du compte, construire du neuf aurait nécessité à peu près le même investissement, mais en divisant la durée du chantier par deux. » Si c’était à refaire, les dirigeants pencheraient pour le neuf. En rénovant, ils ont fait au moins une heureuse en la personne de la maire de Plabennec qui conserve le couvoir et le siège social de BD France sur sa commune.
Des travaux ont été réalisés dans d’autres établissements de BD France, notamment à Saint-Marcellin dans l’Isère (2,5 millions d’euros) et vont se poursuivre dans les élevages en propre et en contrat. Le groupe recherche en permanence des éleveurs pour améliorer le parc sous contrat et compenser les départs en retraite. « Cela peut être de la reprise, des extensions ou bien des créations. Nous avons une bonne visibilité pour les deux à trois ans à venir, mais ayant l’habitude d’anticiper nous sommes toujours à l’écoute de potentiels intéressés. »
Deux dernières années « compliquées »
« Ces deux dernières années ont été les plus perturbées de l’histoire du couvoir, relate Loïc Goasduff, président de BD France. L’influenza aviaire dans les Pays de la Loire et en Bretagne a considérablement bouleversé notre fonctionnement. »
Deux des six couvoirs ont été temporairement bloqués (en Vendée et en Bretagne), plusieurs cheptels foyers ont été abattus, de nombreux autres ont vu leur cycle de production perturbé ou décalé.
Le service de la planification a dû jongler quotidiennement avec les restrictions de mouvements et de mises en place d’œufs et de poussins en zones réglementées. « C’est dans ces moments que nous voyons l’intérêt de centraliser la gestion des plannings et de disposer de sites de production dans plusieurs régions. »
À retenir
BD France c’est :
Deux actionnaires à parts égales : le belge Yellow Bird et le danois DanHatch
Un président : Loïc Goasduff, 38 ans, fils d’accouveur breton
120 millions d’euros de chiffre d’affaires (prévisions 2023)
1,5 million de reproducteurs logés dans 350 000 m² d’élevages (un tiers en interne) et 100 éleveurs partenaires
6 couvoirs rachetés depuis 2017, avec 265 salariés
4,5 millions de poussins éclos par semaine, dont 80 % du quotidien