« Nos dindes mieux valorisées grâce à notre poulailler avec jardin d’hiver »
Les bâtiments de dindes de la famille Lepage ont été rénovés avec l’ajout d’un jardin d’hiver et de fenêtres pour produire des volailles différenciées, tout en améliorant le confort de travail.
Les bâtiments de dindes de la famille Lepage ont été rénovés avec l’ajout d’un jardin d’hiver et de fenêtres pour produire des volailles différenciées, tout en améliorant le confort de travail.
À Iffendic en Ille-et-Vilaine, la famille Lepage a équipé ses deux poulaillers en ventilation longitudinale d’un jardin d’hiver selon le modèle Terre-Neuve du groupe Michel. Elle a attendu avec impatience le recul suffisant du concept en ventilation dynamique pour se lancer et a profité de l’occasion pour rénover les deux bâtiments de 1 000 m2.
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102 000 euros ont été investis pour chacun d’eux, comprenant la construction d’un jardin d’hiver de 400 m2 et la remise à neuf des longs pans (fenêtres, trappes, panneaux sandwich). « Disposant d’une lumière naturelle et de dispositifs d’enrichissement (plateformes de perchages, blocs à picorer…), nos poulaillers sont désormais adaptés pour tous les cahiers des charges de volailles différenciées, tels que Blanc Bleu Cœur, Côté Jardin, ECC… », soulignent Chantal et Loïc Lepage. « On espère une meilleure valorisation de nos volailles. »
Un bâtiment polyvalent pour gagner en agilité
Même si la dinde est leur espèce préférée, les bâtiments polyvalents pourront aussi élever du poulet, selon les besoins de planification et pour optimiser la rotation des lots. « Accessible aux dindes en permanence à partir de 6 semaines, le jardin d’hiver permet d’avoir une densité plus faible (5,15 têtes par mètre carré) tout en maîtrisant le coût de production grâce au démarrage dans la salle intérieure », ajoute Alain Salmon du groupe Michel. Le groupement accompagne financièrement les éleveurs avec une aide directe de 20 euros le mètre carré pour l’installation des fenêtres (cahier des charges Nature d’éleveurs) ainsi qu’une plus-value à la tonne de vif pour compenser l’inflation sur le coût des matériaux.
Un travail plus agréable à la lumière du jour
Ce projet Terre-Neuve coïncide avec l’arrivée en 2023 de leur fils Alexandre sur l’exploitation. En charge de l’atelier volailles avec Chantal, il est en cours d’installation sur la ferme en polyculture-élevages. Au-delà de la prise en compte du bien-être animal, l’objectif est également d’améliorer les conditions de travail. « Avec ses fenêtres bilatérales (3 % de la surface intérieure) et son rideau translucide côté jardin d’hiver, le poulailler est bien plus lumineux. C’est plus agréable d’y travailler. On peut aussi montrer nos animaux aux visiteurs sans rentrer dans le bâtiment. C’est important pour communiquer sur notre métier », relève Alexandre. Les éleveurs ont opté pour un jardin d’hiver bi-pente suffisamment haut pour avoir du volume d’air et simplifier la circulation du tracteur télescopique. Pour faciliter la maîtrise de l’ambiance, le plafond est isolé et l’ouverture du rideau est reliée à la sonde de température du bâtiment. De plus, le sol des jardins d’hiver est entièrement bitumé pour gagner du temps lors du curage (2 heures). Il est balayé et désinfecté par épandage de soude. « Plus économe qu’une dalle bétonnée (24 euros le mètre carré pour 7 cm d’épaisseur au lieu de 30 euros), le bitume nécessite moins de terrassements et a l’avantage de sécher très rapidement », justifie Loïc Lepage.
Une recherche de synergies et de complémentarité entre ateliers
En plus de l’atelier avicole, la SCEA La Ville És Archers exploite 175 hectares de cultures ainsi qu’un élevage de 180 truies naisseur-engraisseur, dont les porcs charcutiers sont valorisés en porc sur paille à la suite de l’agrandissement en 2022 des bâtiments d’engraissement. Elle compte deux associés, Chantal Lepage et son gendre Ludovic Perrin, ainsi que trois salariés dont Alexandre, fils de Chantal et Loïc Lepage, en cours d’installation. En parallèle, l’exploitation a investi avec une ferme voisine dans une unité de méthanisation de 78 Nm3 (injection de gaz). Entièrement autonome en intrants, elle traite la totalité des effluents de l’élevage : le lisier transféré par un réseau souterrain jusqu’à la centrale située à 1,5 km ainsi que le fumier de volailles (litière de sciure et de copeaux). Précurseur dans les énergies renouvelables, Loïc Lepage, désormais retraité, avait innové en 2006 avec l’installation d’une grande éolienne produisant 3,7 GWh par an d’électricité.