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Le Big Data au service de la santé animale des volailles

Le laboratoire pharmaceutique vétérinaire Ceva aide les filières à mieux valoriser leurs informations pour produire toujours plus et mieux, avec des contraintes de plus en plus fortes.

Patrice Lafargue, directeur chez Ceva des grands comptes en volaille. « Grâce au partage et à l’analyse des données, il peut être possible de produire mieux avec moins d’intrants sanitaires. » © Ceva
Patrice Lafargue, directeur chez Ceva des grands comptes en volaille. « Grâce au partage et à l’analyse des données, il peut être possible de produire mieux avec moins d’intrants sanitaires. »
© Ceva

« Nous croulons sous les données mais ne savons pas encore bien comment bien les valoriser. » Tel est un des constats portés par Patrice Lafargue, directeur chez Ceva des grands comptes en volaille, lors du dernier symposium européen organisé par le laboratoire au printemps dernier. Sixième intervenant mondial en produits de santé animale, Ceva entend bien jouer sa partition dans un domaine paraissant au prime abord éloigné de sa vocation qui est de proposer des médicaments vétérinaires à visée préventive (vaccins et autovaccins). Mais aujourd’hui, le client attend aussi du service pour accompagner ce qu’il achète. La donnée en fait partie. D’ores et déjà, le secteur de l’agriculture est l’une des cinq activités économiques (1) ayant le plus à gagner de la révolution du numérique annonce Patrice Lafargue. En revanche, il pointe trois obstacles majeurs à lever pour son développement : intéresser et impliquer les décideurs, disposer d’une organisation qui collecte et qui agglomère correctement les données, et enfin avoir un système efficace d’analyse. « Beaucoup de nos clients expriment leur intérêt, mais ils manquent de temps ou des compétences pour le faire », souligne le vétérinaire. Actuellement, la plupart des clients disposent déjà d’une masse gigantesque de données, mais elles restent éparses (plusieurs sources, souvent non standardisées) et surtout ne sont pas interconnectées (chaque maillon conservant ses informations).

Mettre en œuvre une analyse globale de filière

Fort de ce constat, le laboratoire a commencé à s’y intéresser. Sa porte d’entrée reste avant tout la santé animale autour du vaccin. L’implication dans le chaînage et l’analyse des données a émergé au fur et à mesure que Ceva construisait des services le long de la chaîne de production : sur les reproducteurs via les vaccinations et le suivi de leurs impacts, au couvoir avec la mise en œuvre des vaccins (expertise de la qualité de vaccination), dans les fermes de production commerciales en dialoguant avec les vétérinaires praticiens, et même dans les abattoirs en évaluant les impacts sur les produits. À chaque niveau d’intervention, il s’agit de faire le lien entre un produit ou un service et la performance économique du client, avec le souci de l’améliorer encore. Patrice Lafargue cite plusieurs exemples. En France, le laboratoire a développé une appli sur smartphone avec le groupe LDC, concernant la vaccination contre la bronchite infectieuse en Bretagne. Les éleveurs géolocalisés et les techniciens ont pu faire le lien entre les titres vaccinaux et les performances en élevage et en abattoir. En Colombie, une cartographie permet de mieux appréhender les différences régionales de performances en lien avec la situation sanitaire et surtout d’adapter sa prophylaxie. Une approche similaire est réalisée en Espagne, toujours sur la bronchite infectieuse avec l’évaluation des pertes cachées liées au faible titrage en anticorps. Elles ont été estimées à 3,3 millions de dollars pour 100 millions de poulets, potentiellement récupérables. Globalement, les 45 études de données réalisées par Ceva en 2018 identifient un gain moyen de 7 dollars pour 100 volailles. Comme le temps, la donnée c’est bien de l’argent, comme le savent depuis longtemps les géants du net. Il serait dommage de ne pas la valoriser.

(1) Le transport, devant l’énergie, puis l’assurance, la finance.
 
 

L’innovation chez Ceva Santé animale

Ceva explore neuf secteurs d’innovation pour permettre à ses clients et aux filières de produire plus, avec de moins en moins d’antibiotiques, en répondant aux attentes de préservation des ressources (biodiversité, gaz à effet de serre…) :

-Développer de nouveaux vaccins (vectorisés ou immun complex) utilisables au couvoir ;
-Apporter aux couvoirs un suivi de la vaccination (le « chick program ») ;
-Suivre les vaccins sur le terrain et la situation sanitaire (les « global protection services ») ;
-Apporter de nouvelles technologies, notamment de vaccination dans l’œuf (« egg inject ») ;
-Améliorer le diagnostic vétérinaire des pathogènes ;
-Développer les autovaccins (avec Biovac et Biomune),
-Améliorer le matériel équipant les couvoirs (avec Ecat-ID) ;
-Aider le traitement des données de santé ;
-Apporter des services au couvoir (technologie « laser life »).

En savoir plus

Un laboratoire marqué par la volaille

Avec un chiffre d’affaires global de 1,1 milliard d’euros et une croissance de 20 % en 2017 (multiplié par six depuis 1999), Ceva s’affiche comme le sixième acteur vétérinaire mondial. Le secteur de la volaille occupe 35 % de ses ventes, devant les animaux de compagnie (29 %), les ruminants (20 %) et le porc (16 %). Avec 22 milliards de doses de vaccins de nouvelle technologie pour la volaille, Ceva se trouve en pôle position dans les couvoirs (54 % du marché mondial) et est numéro deux des fournisseurs de vaccins aviaires (18 % du marché global).

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