Les chartes de bonnes pratiques Cidef, CIPC et Cicar sont relancées
L’influenza aviaire et le militantisme anti-viande incitent les filières de chair standard à rassurer leurs clients et les consommateurs avec des chartes contrôlées qui attestent de l’application de bonnes pratiques.
L’influenza aviaire et le militantisme anti-viande incitent les filières de chair standard à rassurer leurs clients et les consommateurs avec des chartes contrôlées qui attestent de l’application de bonnes pratiques.
Les abatteurs adhérents à la Fédération des industries avicoles (FIA) l’avaient évoqué au printemps. Ils l’ont acté lors de leur assemblée générale du mois de juin : à partir du 1er juin 2018, les élevages qui leur livreront des volailles de chair standard (sauf la pintade) devront se conformer aux trois guides de bonnes pratiques déjà élaborés par les interprofessions de la dinde (Cidef), du poulet (CIPC) et du canard de chair (Cicar). Pour Yann Brice, délégué général des trois interprofessions, « ces référentiels sont le socle des règles et des pratiques que tout éleveur professionnel doit respecter : réglementation générale, bien-être animal, sécurité des biens, des personnes et des animaux, pratiques d’élevage et de biosécurité, usage des médicaments… » Jusqu’à présent, adhérer à ces référentiels, dont le plus ancien date de 1997 (contrat de progrès du Cidef), avait un caractère facultatif. D’autant que la plupart des élevages y sont déjà conformes en grande partie. La nouveauté est qu’il va falloir le démontrer., Les élevages seront audités une fois par an par espèce élevée, soit par un technicien de l’organisation de production (autre que celui habituel), soit par un auditeur indépendant si l’OP choisit d’être accréditée par le Comité français d’accréditation (Cofrac). Et ils devront répondre positivement à au moins les trois quarts des 120 points examinés.
Un audit annuel et par espèce
Les trois interprofessions en ont profité pour mettre à jour les cahiers des charges. Ceux-ci ont tous été validés par le Cofrac et le seront prochainement par l’Anses sur leur volet biosécurité. Car l’audit servira également dans le cadre biosécuritaire.
Les procédures de contrôle ont été mises à l’heure du numérique. Lancée au Space le 13 septembre, l’application Eva, téléchargeable sur smartphone et tablette, sera utilisable par n’importe quel auditeur référencé. Celui-ci s’en servira pour vérifier les points de conformité (une dizaine est éliminatoire), mais surtout pour éditer la note finale et le plan d’amélioration. Les résultats seront envoyés à l’éleveur sous forme numérique. L’OP conservera les informations qu’elle pourra comparer d’une année à l’autre. L’interprofession n’y aura accès que partiellement et sous une forme anonyme. Pour profiter de l’audit, l’OP pourra ajouter à l’appli des questions qui lui seront propres (cahier des charges d’un client, enquête interne sanitaire ou technique…). Eva et son système d’exploitation sont gratuits et facultatifs.
L’accompagnement de cette campagne d’autocontrôles et d’audits devrait toucher plus de dix mille éleveurs, donc prendre du temps. Pour informer et soutenir les OP, les interprofessions ont dégagé un budget d’un million d’euros. Une partie concerne la prise en charge partielle des contrôles jusqu’au 30 juin 2018 (1). Pour Yann Brice, « cette démarche d’audit, qui prouve que les éleveurs font bien et respectent les prescriptions, nous permettra aussi de valoriser l’image de nos trois filières. » Et de répondre aux attaques mal intentionnées.
(1) 100 euros par audit d’élevage et 350 euros pour frais d’accréditation Cofrac, versés à l’OP