Le retour théorique des « farines » animales dans l'alimentation des volailles
Réhabilitées après 20 ans de bannissement, les protéines animales transformées ont du chemin à faire pour contrer le régime 100 % végétal devenu la norme.
Réhabilitées après 20 ans de bannissement, les protéines animales transformées ont du chemin à faire pour contrer le régime 100 % végétal devenu la norme.
Publié le 18 août dernier, le règlement européen 2021/1372 autorise le retour des protéines animales transformées (Pat) de porcs et volailles (ainsi que les farines d’insectes). Depuis leur interdiction en 2001, les « farines animales » ont changé. Aujourd’hui, les Pat sont issues de coproduits de l’abattage d’animaux sains destinés à la consommation humaine. Leur réintroduction pour nourrir les volailles et les porcs serait techniquement compliquée par les règles de sécurisation au niveau des usines d’aliment et des élevages, afin d’éviter les recyclages intra-espèce.
En revanche, leur emploi serait nutritionnellement souhaitable, notamment en dinde, compte tenu de leur haute teneur en protéines digestibles et en autres éléments (vitamines, phosphore, calcium…). Ce serait aussi une alternative au soja importé. Le principal blocage est son acceptabilité sociétale, puisque tous les cahiers des charges des volailles ont exclu les farines et les graisses animales. Par ailleurs, si l’hypothèse d’une réintroduction était envisagée, il reste à savoir quel sera le prix d’intérêt des Pat. Depuis 2001, leurs fabricants ne vendent plus aux cimenteries que celles des animaux d’équarrissage. Ils ont trouvé des valorisations dans l’alimentation des animaux de compagnie. Reste à savoir si certains pays de l’Union européenne ne seraient pas tentés d’y remédier pour améliorer leur compétitivité prix.