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Le poulet français est très menacé par l’accord UE-Mercosur

Les principaux pays tiers exportant dans l'UE à 28 depuis 2015. La Thailande et surtout l'Ukraine ont profité de la baisse du Brésil © Eurostat
Les principaux pays tiers exportant dans l'UE à 28 depuis 2015. La Thailande et surtout l'Ukraine ont profité de la baisse du Brésil
© Eurostat

Après l’annonce de la signature le 28 juin, le service économique de l’Itavi a évalué les impacts potentiels du projet d’accord commercial portant sur 180 000 tonnes supplémentaires de contingents de volailles à droits nuls. Selon François Cadudal, « les volumes supplémentaires accordés permettraient de porter les exportations brésiliennes de 600 000 tec (potentiel historique récent) à 860 000 tec, faisant du Brésil le sixième fournisseur du marché européen du poulet, États membres inclus. » Cette hausse de 20 % des volumes contingentés (886 000 t actuellement dans l’UE à 28) ferait passer à 10 % la part des pays tiers dans la consommation européenne de viandes de volailles et à 35 % pour celle du filet de poulet. L’impact risque d’être plus élevé pour la France qui est déjà à 45 % de viande de poulet importée, en majorité de l’UE. Son coût sortie abattoir est supérieur de 5 % à celui de l’Europe du Nord et de 15 % à celui de la Pologne. Dans le même temps, le poulet brésilien rendu Europe hors taxes douanières coûte 30 % moins cher que le poulet européen. La France va continuer de subir une triple concurrence : celle des autres États membres en frais ou produits élaborés (15 % des 630 000 tec de l’UE) à base de volaille européenne ou non, celle du Brésil et de Thaïlande en volaille congelée pour l’industrie alimentaire, celle de l’Ukraine directement (2100 tec en 2018) ou via d’autres États membres.

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