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Marketing : LDC s’engage plus sur le soja « zéro déforestation »

Le groupe LDC est le premier transformateur à annoncer le renforcement de ses exigences sur la traçabilité du tourteau de soja venant d’Amérique du sud et nourrissant ses volailles.

Le 23 avril par l'intermédiaire de sa newsletter grand public, LDC annonce aux consommateurs son engagement à supprimer le soja de déforestation du menu de ses volailles
© LDC

Ce vendredi 23 avril, le groupe LDC a fait savoir aux consommateurs à travers sa newsletter « Le Gaulois » que d'ici 2025 il s’engage à supprimer de l’alimentation des volailles et des poules pondeuses le tourteau de soja issu de graines produites sur des terres gagnées sur la forêt en Amérique du Sud.

Cette annonce suit le communiqué plus discret du 22 février de la même teneur mais peu médiatisé. Cet engagement concerne les produits à la marque Le Gaulois, crus (gamme Oui c’est bon), cuits (Blanc de poulet « élevé dans les prés ») et les œufs plein air Oui c’est bon.

L’initiative découle du « manifeste contre la déforestation importée liée au soja » signé en novembre 2020 par la majorité des enseignes de la grande distribution, et qui impacte leurs fournisseurs de produits d’animaux pouvant en consommer.

Accélérer les alternatives au soja

LDC va accroitre sa demande de garanties sur l’alimentation des volailles qu’il abat et transforme. « Le soja responsable doit devenir la norme », assure Dylan Chevalier, en charge de la politique de responsabilité sociale des entreprises (RSE) du groupe.

Ces annonces sont cohérentes avec les engagements antérieurs : avoir dans les aliments 100% de matières protéiques végétales « responsables » en 2025 (plateforme Duralim), rechercher des alternatives françaises ou européennes au tourteau de soja, produire 100 % français avec la démarche 4F (volaille née, élevée, abattue et transformée en France).

En février, le groupe demandait aux importateurs internationaux «d’apporter les éléments détaillés de traçabilité du soja et d’exclure celui qui proviendrait de parcelles nouvellement déforestées ou converties après le 1er janvier 2020, en particulier dans le Cerrado au Brésil. »

Moitié moins grand que l’Amazonie, le Cerrado est un écosystème de savane tout aussi menacé . Occupant 21 % du Brésil ( 1,5 million de km2 équivalent à l’Angleterre, la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne réunies), il est aussi important de protéger sa biodiversité et ses forets pour continuer à stocker du carbone.  

Sur les 2 millions de tonnes importées du Brésil, la part du soja de déforestation serait de l’ordre de 5 à 10 %. C’est une estimation, faute de traçabilité complète des graines et du tourteau jusqu’à la parcelle.

Réduire les distorsions de concurrence

Le volailler a demandé aux partenaires de la chaîne d’approvisionnement de poursuivre leurs efforts de substitution du soja importé et de relocalisation des protéines.

En février, LDC faisait aussi une demande politique, réclamant «la mise en place d’une législation à l’échelle européenne pour que le soja responsable devienne la norme et que soit appliqué le principe du pollueur-payeur celui issu de la déforestation». Ceci vise à réduire les distorsions entre les pays européens producteurs n’ayant pas tous la même sensibilité vis-à-vis de l’impact environnemental de la déforestation.

La traçabilité du soja jusqu’à la parcelle aura un surcoût. Selon une étude Abscis-Céréopa, il serait de 70 millions d’euros si tout le soja et l’huile de palme importés pour les animaux étaient tracés. C’est peu rapporté aux volumes commercialisés, mais qui va payer : les fournisseurs, les GMS ou les consommateurs ?

 

 

Création d’un observatoire du « risque déforestation »

La plateforme collaborative Duralim, qui œuvre en faveur d’une alimentation durable des animaux d’élevage, a annoncé le 19 mars « entrer dans une nouvelle phase opérationnelle ». Elle met en place un observatoire des risques de déforestation pour permettre à ses membres fabricants d’aliments du bétail d’atteindre 100 % d’approvisionnements durables en 2025. Cette structure se donne deux objectifs :

  • Connaitre de manière approfondie le risque déforestation attaché aux flux de soja importé en France ;

  • Elaborer un outil de calcul qui permettra à chaque acteur d’évaluer ce risque à son niveau.

Ces travaux ont aussi pour objectif d’établir un niveau de risque déforestation par filière animale (vache laitière, bovin viande, porc, poulet, dinde, œuf) et par produit.

Duralim est une association réunissant 86 entreprises et organisations professionnelles voulant promouvoir et améliorer la durabilité de l’alimentation des animaux.

Lire aussi  La nutrition animale se mobilise pour un plan protéines

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