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L’accouvage impacté par les crises sanitaires

L’érosion de l’activité du secteur sélection-accouvage français s’est accélérée depuis 2017 suite aux épisodes d’IA et leur incidence sur l’export.

 © A. Puybasset
© A. Puybasset

Numéro un en canard et en dinde, numéro deux en poulet et en poule pondeuse, le maillon multiplication-accouvage français reste sur le podium européen des producteurs d’œufs à couver, derrière la Pologne. Il connaît toutefois une érosion régulière depuis 2012 (- 17 millions d’OAC par an) qui s’est amplifiée en 2017 (-48 millions), du fait des épizooties d’influenza aviaire impactant à la fois le marché français (baisse des mises en place dans le Sud-Ouest) et l’export (embargo de pays importateurs). « Toutes filières confondues, le chiffre d’affaires du maillon sélection accouvage a baissé en moyenne de 2 % par an entre 2012 et 2020 », a présenté François Cadudal, lors de la journée Itavi multiplication-accouvage. « De 2012 à 2017, l’export atténuait la baisse d’activité du marché français. Mais depuis 2017, l’export ne joue plus ce rôle de relais, et ceci pour quasiment toutes les espèces. Le phénomène s’est amplifié en 2020. »

26 % de l’activité à l’export

Pesant un quart de l’activité du secteur sélection-accouvage, l’export joue un rôle déterminant. « Il permet à l’activité de sélection de rester sur le territoire français. Il faut absolument que l’on retrouve nos volumes. Le risque est que les entreprises finissent par s’installer ailleurs », s’inquiète Louis Perrault, président du syndicat des accouveurs. En 2020, les exportations d’œufs à couver et de poussins d’un jour ont généré 217 millions d’euros de chiffre d’affaires, répartis pour moitié entre le marché européen et les pays tiers. « L’épizootie de 2015 a cassé la dynamique vers les pays tiers », poursuit l’économiste de l’Itavi. « L’activité est remontée progressivement jusqu’en 2019, sans atteindre le niveau d’avant IA, puis a diminué de nouveau en 2020. » Sous embargo depuis 2015, la Chine a rouvert ses portes une semaine avant le premier cas de l’épizootie de l’hiver 2020, pour les refermer après. La baisse des exportations françaises depuis 2016 a profité à d’autres pays européens, le Royaume-Uni surtout, ainsi que la Hongrie, l’Espagne et la Belgique.

Un double effet IA et Covid en 2020-2021

Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact de l’épizootie de 2020-2021 pour le maillon sélection-accouvage. « Il risque d’être un copié-collé de celui de 2015, tout du moins sur le marché intérieur. » « À l’export, on s’en sort mieux car certains pays ont accepté la régionalisation », ajoute Louis Perrault. « Le contexte Covid et la nécessité de maintenir une souveraineté alimentaire dans certains pays ont sûrement joué. Toutefois, la pandémie de Covid a beaucoup plus impacté qu’on ne le pensait : difficultés logistiques liées à la fermeture des aéroports, arrêt des prospections habituelles… » Autre inquiétude, l’évolution des politiques de pays tiers comme la Russie qui ont annoncé une taxe sur l’importation des OAC.

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