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La nutrition est aussi un levier d’amélioration du bien-être des volailles

La firme services Prisma a orienté ses axes de recherche en nutrition pour répondre aux nouvelles attentes sociétales tout en maintenant l’objectif premier d’amélioration des performances économiques.

Lancée il y a trois ans par la firme services Prisma, la démarche Zen – pour Zootechnie Économie Nature – vise à mieux intégrer les attentes sociétales dans les axes de recherche en nutrition. « Nos travaux de R & D s’orientent désormais autour de trois pôles : la performance économique, le bien-être et les autres attentes sociétales (démédication, environnement…) », ont expliqué Edith Crenn et Olivier Gestin, du service volaille lors du forum Prisma, en avril 2019. À cette occasion, ils ont présenté quelques-unes des avancées nutritionnelles dans ces trois domaines.

Un nouveau critère de formulation sur l’amidon

« L’amélioration des performances et la compétitivité économique restent le socle de base de toute innovation », ont-ils rappelé. Dans ce domaine, il reste encore des voies d’optimisation par la nutrition, comme en témoignent de récents travaux sur l’amidon lent des matières premières. La firme services a en effet montré l’intérêt d’intégrer un nouveau critère dans les matrices de formulation d’aliments pour poulet. Dénommé CAG pour Charge Amidon Glycémiante, il tient compte de l’index glycémique et de la cinétique de dégradation de l’amidon de chaque matière première. L’objectif est d’avoir un index glycémiant faible pour limiter les pics de glycémie induits par l’ingestion d’amidon rapide et le stockage sous forme de graisse. Un essai réalisé en 2018 à la station de Néovia sur du poulet Ross 308 a par exemple démontré un plus faible indice de consommation avec des régimes à base de sorgho (1,49) et d’orge (1,5), incorporés à 20-25 %, en comparaison au régime blé (1,53). « Cet essai permet de revaloriser des profils à base d’orge, d’autant plus que le prix d’intérêt de cette céréale la rend actuellement compétitive, » a expliqué Edith Crenn. La firme services travaille désormais à la mise au point d’une méthode analytique rapide de ce critère.

Des acides aminés secondaires impactant le bien-être

Dans le domaine du bien-être, la firme services porte une attention particulière aux acides aminés secondaires. La meilleure connaissance des acides aminés essentiels, tels que la lysine et la méthionine, a abouti ces dernières années à une baisse de la part des protéines dans l’aliment, avec pour bénéfice une réduction du besoin en ressources protéiques végétales, sans pénaliser les performances. Mais pour Olivier Gestin, « la baisse de la protéine atteint ses limites lorsque l’on considère le rôle physiologique des acides aminés ». En effet, le risque est d’induire une carence en certains acides secondaires qui pourraient affecter des aspects autres que la performance et qui sont parfois difficiles à mesurer. Par exemple, le tryptophane joue un rôle sur l’emplumement et permet de réduire le risque de picage, la tyrosine modifie les réactions au stress, tandis que la thréonine impacte l’immunité. Plus surprenant, ce dernier acide aminé pourrait aussi avoir un impact sur le microbiote, comme le montre un essai réalisé en poulet. Les populations d’E. coli et de lactobacilles étaient significativement différentes dans le régime avec un ratio thréonine/lysine témoin de 0,63 par rapport au ratio élevé de 0,85, et sans effet sur le GMQ et l’IC. Des résultats qui soulignent que le rôle de ces acides aminés mériterait d’être davantage surveillé.

Par ailleurs, la firme services a montré que la nutrition permettait d’agir sur les pododermatites, en complément du management technique qui reste le principal levier. Elle a mis au point une spécialité Tempo Feet’up, qui associée à une formulation spécifique, a permis de diviser par deux la notation en pododermatites en poulet Ross 308 par rapport au témoin (voir Réussir Aviculture novembre 2018).

Des additifs nutritionnels pour sécuriser la flore intestinale

Pour accompagner la démédication, la firme services s’appuie notamment sur un bâtiment expérimental de Château-Thierry, rénové en 2017. Dans des conditions challengées (pas d’entretien de litière, matières premières à forte viscosité, écarts de température…), elle y a comparé l’an dernier 12 solutions nutritionnelles du marché visant à sécuriser la flore intestinale. « Cela a permis de mettre en évidence des différences de performances sur l’IC. »

D’autres perspectives de recherche portent notamment sur l’alimentation non OGM, les nouvelles ressources protéiques, les alternatives aux anticoccidiens ionophores ou encore l’alimentation biologique.

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