La lutte intégrée contre le pou rouge testée en élevages de poules pondeuses
Dans le cadre du projet européen Mitecontrol, des élevages de poules pondeuses testent la lutte intégrée contre le pou rouge, en s’appuyant sur des produits alternatifs et un suivi automatisé des populations de poux.
Dans le cadre du projet européen Mitecontrol, des élevages de poules pondeuses testent la lutte intégrée contre le pou rouge, en s’appuyant sur des produits alternatifs et un suivi automatisé des populations de poux.
Le projet européen Mitecontrol 2018-2022 vise à mettre au point des méthodes de traitement efficaces et durables pour lutter contre les poux rouges de la poule pondeuse à l’aide d’une approche de lutte intégrée contre les ravageurs.
Les poux rouges ont tendance à développer une résistance aux produits de traitement chimique et il n’existe qu’un nombre limité de produits à la disposition des agriculteurs pour lutter contre les acariens rouges. Une approche de lutte antiparasitaire intégrée offre une méthode durable et respectueuse de l’environnement pour lutter contre le pou rouge. Elle est en cours de test dans une douzaine d’élevages de poules pondeuses (cage, volière, plein air, bio), répartis en France, en Belgique et en Angleterre. Les quatre élevages français, situés en Bretagne et dans le Sud-Est, sont suivis par l’Itavi.
Des alternatives au traitement chimique
Un monitoring des populations de poux
Enfin, pour faciliter le suivi des populations de pou rouge et raisonner le moment d’application d’un produit de lutte, un système automatisé de surveillance va être développé. Il est basé sur l’enregistrement des animaux la nuit par une caméra infrarouge. Les infestations d’acariens pouvant rendre les poules agitées lors de leur sommeil. Cette modification de comportement peut être mesurée pour indiquer le niveau d’infestation en poux rouges dans le poulailler, en fonction de l’état d’agitation.
Les résultats des essais seront disponibles début 2022.
Partenaires
L’institut belge Experimental Poultry Center, université de Paul Valéry de Montpellier, université hollandaise KU Leuven, Itavi, EPC (Belgique), Adas (Royaume-Uni), Koppert, Eurotech-Sordaer et Nor-Feed. Financement Feder Interreg Europe du Nord-Ouest
Une lutte intégrée en cinq étapes
1. La prévention du pou rouge par le nettoyage/désinfection du bâtiment (cibler les gîtes de poux difficilement accessibles comme l’intérieur des perchoirs, appliquer du savon noir sur les gros agrégats de poux visibles avant le départ des poules pour diminuer la population avant qu’ils ne se cachent dans les interstices du bâtiment) ; par la biosécurité pour éviter l’introduction d’acariens (caisses de livraison de poulettes indemnes de poux…) ; par les mesures de gestion pendant la bande (boucher les extrémités des perchoirs, évacuer des croûtes sèches de fumier) et par l’application de traitements préventifs non chimiques pour prévenir la croissance des populations de poux rouges (prédateurs, additifs alimentaires). Des combinaisons de traitements peuvent se révéler plus efficaces en duo.
2. La surveillance de la population d’acariens. Définir des seuils permet de connaître le bon moment pour appliquer un traitement (ni trop tard, ce qui rendrait le traitement inefficace, ni trop tôt pour éviter la surutilisation de produit). Le monitoring aide aussi à juger de son efficacité.
3. L’application de traitements non-chimiques. Si la population de pou rouge n’est pas maîtrisée par les mesures préventives (dépassement du seuil de traitement), des traitements non chimiques sont utilisés. Il peut s’agir d’une augmentation de la dose/fréquence des traitements préventifs ou de l’utilisation d’autres traitements comme le savon noir ou la silice.
4. L’utilisation de traitements chimiques en dernier recours. Si les traitements non chimiques ne sont pas assez efficaces et que les performances, le bien-être animal ou de l’éleveur sont compromis, des produits chimiques seront utilisés. Ils doivent être utilisés avec soin et de façon sélective pour minimiser l’utilisation et réduire le risque de développement de résistance.
5. L’évaluation en fin de bande de la stratégie globale de lutte sur son efficacité contre le pou mais aussi sur le coût et le temps de travail. Elle permettra d’adapter la stratégie de lutte du prochain lot.