La démédication passe par un bâtiment performant
Dans le processus de démédication progressive des élevages, le bâtiment est un poste important. Sanders accompagne ses éleveurs dans leurs démarches de construction/rénovation pour atteindre cet objectif.
Dans le processus de démédication progressive des élevages, le bâtiment est un poste important. Sanders accompagne ses éleveurs dans leurs démarches de construction/rénovation pour atteindre cet objectif.
Préparer le poulet de demain. C’est la volonté de Sanders et cela implique notamment des évolutions en matière de bien-être animal et d’usage des antibiotiques. « Pour que ça marche, il faut avant tout un bâtiment performant », explique Éric Mansuy, responsable technique en volaille de chair chez Sanders Bretagne. Ce qui signifie un sol en béton, des fenêtres et une ventilation efficace. Pour aller vers cet objectif, Sanders accompagne ses éleveurs dans la construction, la rénovation ou la reprise.
Les normes bien-être profitent aussi à l’éleveur
C’est de cette aide qu’a bénéficié Damien Le Studer, qui ouvrait les portes de son nouveau bâtiment le 5 octobre à Plescop (Morbihan). Installé il y a quelques années sur l’exploitation de son père après une carrière de technicien, Damien veut développer son élevage en continuant à travailler seul. Pour ce faire, il a décidé d’ajouter un bâtiment de 1 800 m² aux deux fois 1 200 m² et aux 70 ha de SAU avec lesquels il travaillait déjà. Initié en 2016, ce projet s’est concrétisé par une mise en service en juin dernier. Damien a souhaité un bâtiment simple mais fonctionnel, facile à vivre. Outre les demandes de Sanders, il a ajouté deux locaux réfrigérés attenants au bâtiment pour entreposer les cadavres en attendant l’équarrissage. « C’est un gain de temps ». Aujourd’hui, après deux lots, il est « satisfait d’avoir un bâtiment qui marche bien ». Et finalement, les normes bien-être « bénéficient également à l’éleveur parce qu’il est plus agréable de travailler à la lumière du jour et plus facile de nettoyer un bâtiment sur dalle ».
Répondre aux attentes sociétales
Damien produit du poulet lourd sexé pour la RHD et McDonald’s. Cela implique des contraintes supplémentaires : exclure la paille de la litière et enrichir le milieu (bouchons à picorer et ballots de copeaux) pour que les animaux puissent développer leur comportement naturel de grattage et picotage. Parmi les aménagements mobiliers, des perchoirs (Josse) très utilisés par les animaux. Et concernant la ventilation (Tuffigo Rapidex) et le chauffage (Systel), la toiture à 30 % de pente minimise les retours d’air sur les animaux. Pour financer les 522 000 euros (290 €/m²) nécessaires à la construction, Damien a reçu le concours de la Banque Populaire, mais aussi des aides via le PCAEA (30 000 €) et Sanders (15 €/m²). Enfin, pour la gestion des effluents, Damien a construit une station de compostage couverte de 500 m² pour un coût de 90 000 €. Les fientes sont vendues à Terrial, filiale du groupe Avril comme Sanders.
Des pièges à poussières pour anticiper
Afin d’anticiper une évolution des normes, Damien Le Studer a voulu une installation de captage des poussières en sortie de bâtiment. Rendue possible par une travée supplémentaire et une ventilation entièrement au pignon, elle consiste à diriger le flot d’air aspiré vers le sol, où se trouve une mince étendue d’eau qui retient les poussières. L’eau est vidangée pendant le vide sanitaire.
Pour Sanders Bretagne, consolider avant tout
« On ne fait pas de volume de poulets pour le volume, dit Éric Mansuy. Le marché est stable, l’objectif premier est la qualité ». Ainsi, Sanders Bretagne ayant, pour l’heure, assez de partenaires pour satisfaire la demande, en accueillir de nouveaux n’est pas sa priorité. « La volaille de chair est un secteur dynamique, les jeunes investissent ». L’entreprise préfère donc consolider ses acquis en aidant les élevages à s’agrandir et à aller vers la démédication. En témoignent les primes versées dans le cadre des projets de rénovation et de construction, ainsi que les bonus/malus sur le paiement des volailles. Sanders encourage la performance technique avant tout. « C’est un challenge, commente Éric Mansuy. La réduction (voire la suppression à terme ?) de l’usage des antibiotiques implique de remettre à l’honneur le management technique. »