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La Covid-19 fait reculer le marché de la volaille française

Sous l’effet de la Covid-19, le marché français de la volaille pourrait se contracter en 2020, pour la première fois depuis 15 ans, pronostique François Cadudal, le responsable du service économique de l’Itavi.

Les ventes de volaille à l’étranger sont en recul de près de 50 000 tonnes (-15 %) sur les 9 premiers mois de 2020 tandis que les importations reculent de 18 000 tonnes (- 4 %) sur la même période. Les mesures de confinement ont engendré un recul des importations de près de 20 % sur la période de mars à mai mais sont reparties à la hausse depuis le mois de juin.
Les ventes de volaille à l’étranger sont en recul de près de 50 000 tonnes (-15 %) sur les 9 premiers mois de 2020 tandis que les importations reculent de 18 000 tonnes (- 4 %) sur la même période. Les mesures de confinement ont engendré un recul des importations de près de 20 % sur la période de mars à mai mais sont reparties à la hausse depuis le mois de juin.

La dernière fois que le marché français de la viande de volaille s’était contracté date de 2005-2006. Un épisode européen de grippe aviaire avait avivé les craintes des consommateurs qui s’étaient temporairement détournés de la volaille. Depuis, le marché français n’a cessé de se développer régulièrement au rythme de 2 % de croissance annuelle moyenne.

En 2020 c’est une pandémie humaine qui vient contrarier cette croissance ininterrompue. Plus particulièrement, les mesures prises pour ralentir ou stopper la progression de la Covid-19 en France et en Europe ont eu des répercussions majeures, mais contrastées sur les débouchés français.

Transferts partiels de consommation

Les mesures de confinement, l’arrêt ou la limitation de l’activité de la restauration collective et commerciale, et la réduction des flux touristiques en Europe durant plusieurs mois ont fermé un débouché représentant de 25 % à 30 % du marché français des volailles. L’activité limitée de la restauration a touché plus durement les espèces particulièrement exposées à ce débouché comme le canard (maigre et gras), la pintade, les cailles, les pigeons et certaines productions spécifiques de poulet.

Logiquement, le commerce de détail pour la consommation à domicile a vu son activité s’accroître fortement durant le confinement et au début du premier déconfinement. Cependant, des dynamiques ont été variées selon les formats de commerce. Les petits formats de proximité, formats drive et e-commerce en ont plutôt bénéficié, tandis que les hypermarchés périphériques voyaient leur activité se contracter. Mais, cet accroissement d’activité global du commerce de détail n’a pas compensé la fermeture des autres débouchés.

voir aussi : La Covid-19 et les filières avicoles sur Réussir-Volailles

L’Europe de l’est plus conquérante

De janvier à septembre 2020, les ventes de viande de volailles à l’étranger ont été en recul de 15 % par rapport à 2019. Les grèves de début d’année ont perturbé les exportations vers les pays tiers. À partir du mois de mars, le rétablissement des contrôles aux frontières, les difficultés logistiques, la fermeture des débouchés export (en restauration notamment) chez les principaux partenaires européens ont pris le relais. Le recul des expéditions vers les partenaires européens a été de plus de 40 % en avril et mai.

À cela ce sont ajoutées les conséquences de la crise sanitaire dans les autres pays producteurs européens. D’ordinaire, la Pologne exporte entre la moitié et les deux tiers de sa production. Les opérateurs polonais ont accumulé des stocks importants au 1er semestre 2020 dus à la baisse des débouchés vers l’Union européenne, mais également au boycott sanitaire de certains pays tiers. Car, la grippe aviaire a touché le pays en début d’année. La réouverture progressive des marchés européens à la fin du second semestre a été l’occasion de déstocker à bas prix, augmentant ainsi la pression concurrentielle sur les opérateurs français. Cette année, la Pologne est devenue le premier fournisseur de viande de volailles importée en France, surpassant la Belgique.

La fermeture de l’hôtellerie-restauration en France a entraîné une baisse des importations de 10 % en mars et 20 % en avril et mai, mais dès juin les importations ont surpassé les niveaux de 2019, dégradant plus encore la balance commerciale française.

Le second confinement de l’année aura très probablement des conséquences similaires sur la dynamique française. Ces évolutions devraient être moins marquées qu’au premier confinement, mais leurs effets s’ajouteront à une situation économique délicate. C’est d’ailleurs le contexte économique, mondial et français, qui impactera durablement les filières avicoles françaises en 2021 et les années à venir.

La Covid-19 impactera durablement

La crise économique mondiale consécutive à la Covid-19 aura des conséquences durables en France. Les mesures de confinement devraient entraîner une chute du PIB comprise entre - 9 % et - 10 % selon les projections de la Banque de France. Jamais observée depuis l’après-guerre, cette évolution aura des conséquences jusque sur le budget alimentaire des ménages arbitrant leurs dépenses. Avec la démocratisation du télétravail, le premier arbitrage devrait se faire en défaveur de la consommation hors domicile tant collective que commerciale.

Sur la consommation à domicile, l’analyse des comportements d’achats en 2020 montre que les tendances lourdes perdurent, voire s’accélèrent avec la crise de la Covid-19 : croissance du poulet au détriment des autres espèces, demande portée sur les produits élaborés et la découpe au détriment des formats de volailles entières et croissance du e-commerce (livraison, drive).

Dans ce contexte économique incertain, les filières avicoles françaises disposent de deux atouts pour tirer leur épingle du jeu : une gamme très large permettant de répondre à des attentes diverses et un prix relativement abordable, comparé aux autres viandes.

 

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