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Jouer pour comprendre les contributions d’un parcours avicole

Le jeu Bouquet a été spécialement créé par l'Itavi pour faire découvrir de manière conviviale la diversité des services générés par les aménagements de parcours de volailles.

Passé le premier tour de mise en route, les joueurs ont compris le fonctionnement du jeu, qui devient un excellent support pour échanger et partager des expériences. © Itavi
Passé le premier tour de mise en route, les joueurs ont compris le fonctionnement du jeu, qui devient un excellent support pour échanger et partager des expériences.
© Itavi

L’objectif assigné aux participants au jeu Bouquet est de créer un aménagement de parcours de poulets ou de canards mulards. Trois à quatre joueurs sont placés autour d’un plateau représentant un parcours vierge. Leur mission est de le végétaliser peu à peu, afin de générer le maximum de services diversifiés.

Au préalable, les joueurs se mettent d’accord sur leurs priorités : s’assurer un revenu secondaire, intégrer le bâtiment dans le paysage, créer un cadre de vie agréable, etc. Ils ont aussi à tenir compte de contraintes techniques (sens du vent dominant, possibilité de mécanisation…) et de ressources limitées en temps et en argent. Au début du jeu, des cartes « territoire » et « société » sont aussi tirées au hasard. Elles ne concernent pas directement le parcours, mais peuvent influencer les joueurs. Par exemple, un voisin apiculteur peut décider d’implanter des ruches à proximité. Si les joueurs privilégient des essences mellifères, ils créeront une contribution générant un service « territoire ».

Des aménagements à la carte

Les joueurs ont la possibilité de choisir plusieurs aménagements : couverts végétaux, arbres d’essences variées, vergers, cultures, haies périphériques, microbosquets, haies en peignes. Chaque choix génère des contributions qui varient selon ses caractéristiques et son emplacement.

Des points sont attribués pour les contributions dans cinq catégories de services : l’économie, l’environnement, le territoire, la société et la qualité de vie. Un couvert mellifère générera davantage de service environnement. Une haie périphérique en opposition au vent dominant favorisera la protection des volailles et l’exploration du parcours. Les joueurs peuvent engendrer des services société en contribuant au bien-être des animaux, et du service « environnement » en favorisant une meilleure répartition des rejets sur le parcours. S’ils réalisent un aménagement en cohérence avec leurs priorités, ils gagnent des points de « qualité de vie ».

Quant aux points de services économie, ils sont liés aux aménagements et à l’argent restant à la fin du jeu. Une somme est distribuée au démarrage, puis à chaque tour. Elle provient du revenu fixe de l’élevage et d’une part variable liée aux productions secondaires, comme la production de maïs.

La vie d’un parcours en raccourci

La partie s’étale sur cinq années concrétisées par cinq tours. Chaque tour impose de réaliser des actions en fonction des aménagements : travail du sol, entretien, coupe, récolte, etc. Ces actions obligatoires de gestion doivent être anticipées puisqu’elles nécessitent du temps attribué en quantité fixe, et de l’argent. Si les joueurs manquent de temps pour assurer l’entretien, ils peuvent faire appel à des prestataires extérieurs, payés avec l’argent disponible. En contrepartie, cette création d’emploi rapporte des points de service « territoire ».

Des éléments de contraintes et des cartes d’aléas sont aussi introduits. Par exemple, « il y a eu une tempête cette nuit qui a fait tomber de grosses branches, vous allez devoir utiliser deux unités de temps supplémentaire pour l’entretien de votre parcours », ou bien « le département débloque une aide pour la plantation de haies ». Tirées à chaque tour, elles stimulent l’implication des joueurs.

En fin de partie, l’animateur prend le temps d’échanger sur les choix d’aménagements et sur les partages qui ont eu lieu. Au bout du compte, les créateurs du jeu espèrent que ce moment de convivialité permettra aux joueurs d’ouvrir leur réflexion et surtout de considérer différemment leur parcours, ainsi que l’impact de leurs pratiques à une plus large échelle.

Qu’apprend le jeu Bouquet

Par définition agréable, le jeu est un levier pédagogique facilitant l’assimilation d’informations quel que soit l’âge de l’apprenant. C’est ce que veut provoquer le jeu Bouquet. En simulant la réalité, les joueurs se projettent et partagent plus facilement leurs expériences et leurs points de vue, tout en s’appropriant de nouvelles données. Ce jeu appréhende de manière intuitive les services engendrés par l’aménagement d’un parcours et les contributions apportées à une échelle locale. Les mécaniques utilisées guident les joueurs dans leur réflexion, sans privilégier un modèle de parcours. Au cours de la partie, les joueurs éleveurs ou techniciens font des choix de conception. Ils suivent progressivement les impacts multiples qui les amènent aussi à débattre des conséquences de leurs choix.

Ce qu’ils en pensent

« À la fois ludique et pédagogique, ce jeu montre l’intérêt de choisir judicieusement les essences végétales et permet de se projeter dans les investissements futurs. Ce jeu à toute sa place dans une formation car les cartes sont suffisamment détaillées pour que chacun apprenne quelque chose et il est suffisamment accessible pour que tout le monde puisse participer. »

Laurine Gabriel, conseillère palmipèdes à la chambre d’agriculture du Gers

« Ludique et convivial, ce jeu permet de mettre à plat les tenants et les aboutissants de l’aménagement du parcours de volailles. Les échanges sont facilités. On peut facilement voir ce qui est réalisable, les différentes possibilités pour aménager un parcours et surtout tout ce que cela peut apporter pour l’éleveur et plus globalement. »

Miguel Casedevant, technicien volailles chez Euralis

Les partenaires du jeu Bouquet

Itavi, Inrae, chambre d’agriculture des Pays de la Loire, Association française d’agroforesterie, Acta-fédération nationale des instituts techniques agricoles.

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