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« Je me suis installé avec une volière photovoltaïque »

Installé depuis janvier 2022, Maxime Chauvet a contacté le développeur Technique solaire qui a mis moins de deux ans et demi à implanter une volière photovoltaïque pour créer son élevage de faisans.

Vivant à Saint-Hilaire-de-Chaléons – commune rurale située au sud de Nantes entre Pornic et la réserve naturelle du lac de Grand-Lieu – la famille Chauvet détient une ferme de 100 hectares consacrée principalement à l’élevage, avec trois productions : des bovins à viande (220 têtes), de l’élevage de volailles de chair (canard de chair et poulet standard) et des faisans de repeuplement.

Cet atelier a été renforcé à la faveur de l’installation de Maxime Chauvet, devenu associé de son père Joseph. Aujourd’hui, ils produisent des œufs à couver avec 3 600 poules faisanes et élèvent environ 50 000 faisandeaux sur deux sites, dont une partie est écoulée en vente directe.

 

 
Maxime et Joseph Chauvet, associés depuis janvier 2022. L’arrivée de Maxime permet de développer l’atelier gibier avec le soutien de Technique solaire.
Maxime et Joseph Chauvet, associés depuis janvier 2022. L’arrivée de Maxime permet de développer l’atelier gibier avec le soutien de Technique solaire. © P. Le Douarin

Trois ans de délais

C’est Maxime Chauvet qui a contacté le développeur Technique solaire. « J’en avais entendu parler par le vendeur d’aliments avec qui nous travaillons, relate-t-il. Comme j’avais un projet d’installation, je les ai contactés en mars 2019. » La suite est allée assez vite : signature de la promesse de bail, dépôt du permis de construire, dépôt de l’appel d’offres auprès de la Commission de régulation de l’énergie indispensable pour ce projet de 5,1 Mégawatts crête (MWc), signature du bail et du contrat. Les travaux de construction des ombrières ont démarré en juin 2021 pour s’achever en juillet 2022. Une fois l’offre remportée à un prix rentable pour Technique solaire, les délais de mise en œuvre varient de deux à trois ans. Ici, la présence du poste de transformation haute tension-basse tension à l’entrée du hameau a réduit le délai de raccordement par Enedis. Technique solaire gérera entièrement la centrale durant les trente ans du contrat.

Confort des faisans et des éleveurs

Espacées de 20 mètres entre les poteaux centraux supportant les ombrières, les treize rangées (6 de 120 m de long et 7 de 180 m) sont inclinées de 10 à 15 degrés et orientées plein sud. La superficie couverte atteint 24 750 m2, équivalent à 60 % de la parcelle. Culminant à 4,5 mètres au point le plus haut (3,5 m au point bas) et entouré de haies, l’ensemble passe presque inaperçu, dès que l’on s’éloigne un peu.

 

 
Les faisans disposent davantage d’espace que dans une volière traditionnelle et peuvent bénéficier de l’abri des ombrières en cas de mauvais temps.
Les faisans disposent davantage d’espace que dans une volière traditionnelle et peuvent bénéficier de l’abri des ombrières en cas de mauvais temps. © P. Le Douarin

Les éleveurs se sont chargés d’installer les filets de protection en maille carrée de 50 millimètres de manière à éviter aux faisans en vol de heurter les structures. « Nos faisans ont davantage de volume disponible que dans les volières traditionnelles plus basses et ils peuvent voler sur de plus longues distances », souligne Maxime Chauvet.

 

 
Les deux poussinières de 320 m2 accueillent du gibier et de la volaille de chair en intersaison.
Les deux poussinières de 320 m2 accueillent du gibier et de la volaille de chair en intersaison. © P. Le Douarin

Deux poussinières neuves ont été implantées aux extrémités opposées afin de réduire les trajets des animaux vers les compartiments séparant des lots. Les trémies d’aliment et les cloches d’abreuvement sont évidemment disposées en zone couverte. « Tout comme nous, les faisans apprécient de pouvoir se mettre à l’abri s’il pleut trop. » Pour améliorer l’adaptation au milieu naturel, les éleveurs ont semé du maïs et laissent libre cours à la végétation naturelle.

Accord gagnant-gagnant

Maxime Chauvet considère que l’accord conclu est équilibré. Pour lui, l’intérêt est immédiat. Le développeur Technique solaire a fourni l’intégralité des grillages, portails et filets de contention que les associés achèvent de mettre en place. S’ajoute la jouissance de trois bâtiments financés par Technique solaire : un hangar de 500 m2 couvert de panneaux photovoltaïques et deux poussinières de 320 m2 attenantes au parcours. « Tout cela, je n’ai pas eu à l’investir pour mon installation, raisonne Maxime. À cet usage gratuit s’ajoutent la fourniture des équipements de volière correspondant à 15 000 euros par hectare et 40 000 euros perçus pour équiper les poussinières. « On peut aussi y élever des volailles de chair (cailles, poulet) entre deux saisons de faisans (décembre à avril). »

 

 
À Saint-Hilaire-de-Chaléons (Loire-Atlantique), la centrale photovoltaïque de Technique solaire de 2,4 hectares de panneaux fournira la consommation annuelle moyenne de 2 ...
À Saint-Hilaire-de-Chaléons (Loire-Atlantique), la centrale photovoltaïque de Technique solaire de 2,4 hectares de panneaux fournira la consommation annuelle moyenne de 2 650 personnes (5,9 MWh) et abritera 30 000 faisans. © P. Le Douarin

Dans trente ans, la famille Chauvet pourra récupérer les ombrières dimensionnées pour produire 5,9 millions de kilowattheures par an. Même avec une perte annuelle de rendement d’environ 0,4 %, elles produiront encore beaucoup en 2052. C’est l’une des trois options de sortie du contrat, avec le démantèlement ou la poursuite d’activité. Il reviendra au propriétaire final de payer le démantèlement ou de rénover les installations.

En attendant cette échéance, la famille Chauvet investit à titre personnel. « Nous avons installé un tracker photovoltaïque de 117 m2 au siège de l’exploitation en 2021 pour l’autoconsommation, et nous sommes en pourparlers avec Technique solaire pour poser des panneaux sur les toitures monopente des poussinières », explique Maxime Chauvet. Elles auraient dû en être couvertes, mais les rendements s’étant améliorés, les ombrières ont été suffisantes pour parvenir aux 5,1 mégawatts autorisés, pas 1 KWc de plus.

 

Au moins 2 hectares nécessaires pour Technique solaire

Le développeur poitevin Technique solaire finance intégralement du photovoltaïsme de grande dimension sur les parcours avicoles.

« Nos projets sont coconstruits et réalisés sur mesure avec les éleveurs, avance Laura Guénin en charge du marketing à Technique solaire, revendiquant plus de 300 mégawatts crête (MWc) de puissance photovoltaïque, installés depuis 2008, tous secteurs confondus. La location du terrain peut prendre la forme d’un équipement agricole, d’un loyer régulier ou d’une somme versée au début du bail à construction (soulte). »

 

 

« Je me suis installé avec une volière photovoltaïque »

Le concept technique est celui des rangées de grandes ombrières, avec un ou deux poteaux, reliées par des filets et claustrées sur les côtés, de manière à constituer une volière géante et hermétique à l’avifaune. C’est pourquoi, il intéresse tant les éleveurs de gibier. « Nous avons besoin de 2 hectares au minimum, car pour être compétitifs nous visons des installations d’au minimum 2 MWc, précise Gabriel Larcena, chargé de développer les grands projets en région Ouest et Centre. On est souvent plus près des 4 à 5 MWc. »

La première réalisation a démarré voici deux ans dans un élevage de canards à engraisser des Deux-Sèvres. Aujourd’hui Colin Guilliot, responsable développement des projets de plus de 500 kilowatts crête (KWc), annonce qu’il y aura une vingtaine de sites en route au cours de l’année 2024, en gibier mais aussi en pondeuse, en poulet…

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