Intrusions en élevage « Les cameras sécurisent mon élevage de volailles multisite »
Alexis Botte a posé des caméras à l’entrée de ses trois sites d’exploitation, à la suite de visites suspectes. La télésurveillance le rassure sans être trop chronophage.
Alexis Botte a posé des caméras à l’entrée de ses trois sites d’exploitation, à la suite de visites suspectes. La télésurveillance le rassure sans être trop chronophage.
Il y a un an, Alexis Botte a installé des caméras de surveillance sur ses trois sites : au siège de l’exploitation à Noyal-sur-Vilaine, en Ille-et-Vilaine, comprenant l’atelier lait et deux poulaillers label, sur le site de compostage et de stockage de paille et sur le bâtiment de dindes de 1 200 m2. Il réfléchissait depuis plusieurs mois à sécuriser l’exploitation, à la suite de passages nocturnes de véhicules dans la cour de la ferme et à des traces de roues suspectes sur le site avicole. Ce dernier est isolé et situé à 5 km au bout d’un chemin sans issue. Le déclic a eu lieu lors d’une intrusion avérée sur le site de compostage. « Il n’y a pas eu de vol mais des détériorations. Prévenue, la gendarmerie n’a pas donné suite. J’ai préféré m’équiper de caméras plutôt qu’attendre un acte malveillant, comme une violation de propriété privée, qui je pense, serait plus difficile à gérer psychologiquement », explique l’éleveur, installé depuis 2019 sur l’exploitation familiale. L’option de clôturer les sites n’était pas envisageable, trop coûteuse et contraignante, notamment sur le siège de l’exploitation et son élevage laitier en pâturage.
Des caméras avec intelligence artificielle
L’équipement de vidéosurveillance a été fourni par l’entreprise spécialisée en élevage Détecvel à Treffendel, en Ille-et-Vilaine. L’éleveur a opté pour cinq caméras fixes avec détection intelligente et vision nocturne en infrarouge : deux pour le siège de l’exploitation, l’une sur le site avicole et deux pour la station de compostage.
Pour les deux premiers sites, la connexion se fait en filaire, grâce aux box déjà existantes, le poulailler de dindes étant équipé d’une régulation avec connexion à distance. Pour la station de compostage, la connexion se fait grâce à l’ajout d’un modem 4G. L’éleveur a installé les caméras, en veillant à ce qu’elles ne soient pas à hauteur d’homme.
Sur le poulailler de type Louisiane, la caméra est fixée au niveau du pignon avant sur un mât de 1,5 mètre. « Ainsi positionnée à 3 mètres de hauteur, elle donne une bonne visibilité sur l’unique chemin d’accès, évitant les angles morts. » C’est Détecvel qui a réalisé sur place les différents paramétrages, tels que le traçage de la ligne de propriété (zone bien délimitée de surveillance) ainsi que la précision de la détection. « On détermine les tailles de détection minimale (un individu au loin) et maximale (camion proche). Cela évite de recevoir des notifications intempestives, dès qu’un insecte passe devant la caméra. » Les données sont conservées pendant 15 jours sur un disque dur, installé sur chaque site. Grâce à une application installée sur son smartphone, Alexis peut consulter en temps réel ou en différé les images des cinq caméras. Il accède en un clic aux notifications envoyées lors d'une détection et aux séquences vidéos associées. Le dispositif d’alerte est activé 24h/24, sauf pour la caméra du siège de l’exploitation orientée vers le corps de ferme (l’alerte est programmée uniquement la nuit).
Alexis Botte fait un bilan très satisfaisant de son installation de vidéosurveillance. « C’est sécurisant. Je reçois au final peu d’alertes et je ne me sens pas esclave de mon smartphone ! » Au-delà de l’aspect sécuritaire, la vidéosurveillance permet d’optimiser son temps de présence sur le site éloigné du poulailler, par exemple en l’informant instantanément de l’arrivée du camion d’aliment.
Côté éco
5 000 € d’équipement de vidéosurveillance comprenant :
• 5 caméras (hors montage) avec intelligence artificielle et vision nocturne,
• 3 disques durs pour l’enregistrement des données,
• 1 modem 4G.