Influenza H5N8 : Abattages préventifs autour des deux foyers de la Chalosse
Jeudi 24 décembre, les autorités ont annoncé l’abattage préventif des canards et volailles autour des deux élevages landais de Sort en Chalosse et de Bergouey récemment touchés par le virus H5N8.
Jeudi 24 décembre, les autorités ont annoncé l’abattage préventif des canards et volailles autour des deux élevages landais de Sort en Chalosse et de Bergouey récemment touchés par le virus H5N8.
La décision n’avait pas été prise jusqu’à présent avec les cas précédents de foyers d’influenza aviaire déclarés en Pays de la Loire (Vendée et Deux Sèvres) et à l’ouest des Landes.
« Nous avons pris la décision de faire abattre préventivement tous les canards à moins de 3 km de rayon autour des foyers de Sort-en-Chalosse et de Bergouey, ainsi que les volailles en plein air à moins de 1 km, explique Loïc Evian, directeur adjoint de la Direction générale de l’Alimentation. Nous voulons absolument éviter un emballement dans cette zone d’élevage la plus dense de France en canards et particulièrement exposé au virus. »
Fort heureusement, il n’y aurait que 25 élevages de canards concernés pour un total de 40 000 animaux. Les canards sont très sensibles à ce virus, comme l’indique la liste des dix foyers français déclarés à cette heure. De plus, des animaux sont encore élevés à l’extérieur comme la réglementation le permet, tant qu’ils ne dépassent pas le seuil de 3 200 canards à l’extérieur.
Interrogé sur le devenir de cette dérogation, Loïc Evain précise « qu’elles sont très encadrées et accordée par les services vétérinaires sur la base d’un dossier et d’une visite vétérinaire. Nous verrons ce qu’il faut envisager, une fois la crise passée et avec le retour d’expérience. »
Pas de foyer secondaire a priori
« D’après les éléments dont nous disposons aujourd’hui, l’origine la plus probable des foyers landais est la faune sauvage, sauf peut -être la basse-cour contaminée à Bénesse et située à quelque 500 mètres du premier foyer landais. »
Trois suspicions sont en cours et pourraient être liées à des foyers primaires vue leur proximité géographique : un élevage de pintade en Vendée situé à 1 km sous le vent de l’élevage de canard de chair détecté le 10 décembre, un à Sort-en-Chalosse et un à Bergouey. Ce qui dans ces deux cas justifie encore plus l’abattage préventif.
Selon Marie-Pierre Pé et Michel Fruchet de l’interprofession du foie gras, la situation serait sans doute différente sans le retour d’expérience des deux épizooties précédentes. « Nous avons collectivement renforcé la biosécurité des élevages, créé des bâtiments de mise à l’abri, renforcer la biosécurité du transport, mis en place les analyses avant transfert, élaboré un système digital de localisation des élevages et d’alerte. En moins de deux heures, nous réunissons la cellule de crise avec toutes les informations sur les élevages dans les périmètres de protection et de surveillance. »
Pour ce qui concerne les contaminations d’animaleries de la mi-novembre, les zones de restriction sont sur le point d’être levées en Corse. La même origine a été trouvée chez un particulier ayant vendu des oies à un négociant du Nord de la France.
La chronologie des cas apparus dans les dix élevages commerciaux :
- 5 décembre à Bénesse-Maremne (Landes) dans un élevage de 6000 canards à foie gras;
- 9 décembre à Saint Geours en Maremme (40) dans un élevage de 12 000 canards en prégavage ;
- 11 décembre à Angresse (40), élevage de 3600 canards et galliformes en autarcie (élevage, gavage et transformation sur place) ;
- 10 décembre à Saint Maurice les Noues (Vendée) dans un élevage de 7000 canards Barbarie ;
- 10 décembre à Saint Sauveur-Bressuire (Deux-Sèvres) dans un élevage de 3700 futurs reproducteurs canards Barbarie ;
- 14 décembre à Saint Geours en Maremne dans un élevage autarcique de 3200 canards et 700 pondeuses ;
- 18 décembre à Bénesse-Maremne, dans une basse-cour à proximité du foyer détecté le 5 ;
- 20 décembre à Sort-en-Chalosse (40) dans un élevage de 1800 canards en prégavage (3 lots) et un atelier de gavage de 600 places ;
- 21 décembre à Bergouey (40) dans un élevage comprenant 6000 canards prêts à gaver ;
- 23 décembre à Labatut-Rivière (Hautes-Pyrénées) dans un élevage de canards à foie gras
- 3 suspicions en cours près de 3 foyers.
Carte interactive des foyers européens d’influenza répertoriés (réalisation Réussir Volailles) : tous les cas survenus dans la faune sauvage ne sont pas rapportés