Grippe aviaire : Vers un renforcement du protocole de vaccination des canards mulards
De nouveaux résultats expérimentaux sur l’immunité vaccinale de canards mulards âgés de 11 semaines vis-à-vis de l’influenza aviaire incitent les autorités françaises à ajouter une troisième injection pour ces canards.
De nouveaux résultats expérimentaux sur l’immunité vaccinale de canards mulards âgés de 11 semaines vis-à-vis de l’influenza aviaire incitent les autorités françaises à ajouter une troisième injection pour ces canards.
La parution de la nouvelle instruction technique concernant la vaccination des canards commerciaux contre l’influenza aviaire devrait avoir lieu dans le courant de cette semaine. Les derniers pourparlers entre autorités et professionnels concerneraient les modalités financières de la troisième injection, sachant que ces derniers attendent une prise en charge intégrale.
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L’évolution de la stratégie vaccinale concerne les canards mulards qui subiront deux protocoles vaccinaux en fonction de l’implantation de l’élevage :
- Trois vaccinations obligatoires à J10-J28 et J56 jusqu’au 15 mars 2024 dans les 73 communes du sud-ouest listées par le Plan Adour et les 45 communes des pays de la Loire listées par le Plan Vendée militaire (voir ci-joint)
- Trois vaccinations volontaires dans les autres communes situées en Zone à risque de diffusion (ZRD) en priorisant les recoupements avec les ZRP, ainsi qu’autour de sites génétiques (rayon de 3 km ou de 1 km si canards reproducteurs)
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Pour les autres productions de canards, le protocole vaccinal restera à deux doses. En revanche, il est préconisé d’abattre les canards Barbarie mâles au plus tard à 11 semaines. En pratique, les opérateurs devraient légèrement décaler les âges de vaccination des mâles pour renforcer leur protection vaccinale après 11 semaines et abattre un peu au-delà.
Plus d’excrétion à 11 semaines qu’à 7 semaines
Idéalement, les pouvoirs publics auraient sans doute souhaité faire vacciner une troisième fois tous les mulards, mais ils se heurtent aux capacités humaines de vaccination disponibles en période d’avant fêtes (personnel occupé par les volailles festives). D’où la priorité donnée aux secteurs les plus denses en canards.
Cette évolution de stratégie est liée aux derniers résultats expérimentaux d’un essai de transmission réalisé à 11 semaines d’âge, au lieu de 7 semaines précédemment.
Le premier essai avait mis en évidence une décroissance de la séroconversion aux alentours de 11 semaines d’âge, laquelle a été confirmée. Il ressort que la transmission de virus sauvage à 11 semaines par des canards vaccinés est supérieure à celle observée à 7 semaines et que le R0 est supérieur à 1.
Dit autrement, les canards vaccinés restent protégés des virus sauvages, mais le risque de transmission à d’autres volailles augmente. Les deux vaccins testés se comportent de manière identique, suggérant que ce résultat est lié au comportement immunitaire des canards et pas au vaccin.
A ces résultats expérimentaux s’ajoutent l’obligation de réussite de la stratégie vaccinale et la forte hausse de la pression des virus de l’influenza aviaire ces derniers jours.