Grippe aviaire : Premier cas H5N1 déclaré dans le Gers [mise à jour à 12 h 45]
La suspicion d’un foyer d’influenza a été confirmée au grand public le 16 décembre, ce qui en fait le premier du sud-ouest et le huitième au niveau national.
La suspicion d’un foyer d’influenza a été confirmée au grand public le 16 décembre, ce qui en fait le premier du sud-ouest et le huitième au niveau national.
Le 15 décembre, la préfecture du Gers avait mis en place une zone de contrôle temporaire dans 33 communes de l’ouest du département, à la suite d’une forte suspicion. Elle a été confirmée le lendemain et le troupeau de canards mulards en élevage a été euthanasié ce même jour à Manciet.
Un communiqué du ministère de l'agriculture (DGAL), reçu le 17 décembre en fin de matinée, précise que pour limiter la diffusion du virus les cinq élevages situés à moins de 3 kms vont être dépeuplés. De plus, deux autres élevages du Gers en lien épidémiologique avec le foyer de Manciet le seront aussi.
C’est le premier foyer déclaré dans la région sud-ouest pour la saison 2021-2022 et le huitième au plan national. Les sept foyers précédents ont tous été détectés dans le département du Nord et dans une zone géographique assez restreinte, dans les Flandres proches de la frontière belge. Il s’agit d’élevages de volailles élevées en claustration (poules pondeuses, poulets et dindes de chair, poules reproductrices).
« Les signes cliniques sont très piégeux » explique le professeur Jean-Luc Guérin (Ecole vétérinaire de Toulouse), soulignant que le tableau lésionnel était très différent de ce qui est décrit habituellement. Les premières investigations épidémiologiques penchent vers l’hypothèse d’une faille de biosécurité dans le premier élevage touché (introduction indirecte), sachant qu’il est situé un environnement très fortement contaminé par l’avifaune sauvage (zone de chasse du gibier d’eau). Deux lots d’appelants (sur neuf testés) ont d’ailleurs été trouvés séropositifs.
A ces foyers de volailles commerciales s’ajoutent des oiseaux sauvages captifs détectés en divers lieux (Aude, Nord, Morbihan) et de l’avifaune sauvage (Ain et Grand est). Un cluster important d’oiseaux sauvages est présent dans le parc naturel régional de Lorraine avec plusieurs centaines d’oiseaux trouvés morts.
Des virus H5N1 apparemment très contagieux
Si presque tous ces cas sont causés par un sous type H5N1, il semble que les souches différent. C’est ce qu’a déclaré le 9 décembre la responsable du laboratoire national de référence (Anses de Ploufragan). Les virus retrouvés dans le Grand Est seraient différents de ceux détectés dans les élevages du Nord. En revanche, le génotype du Nord serait très proche de celui détecté dans le Morbihan. Ces données préliminaires restent à confirmer.
En Europe, la grippe aviaire à H5N1 continue à sévir fortement. L’Italie est le pays le plus touché avec 207 foyers déclarés du 19 octobre au 13 décembre. Il s’agit de volailles en claustration (pondeuses, dindes, canards) et de foyers concentrés dans le Nord du Pays (Vénétie et Lombardie), ce qui suggère que le virus pourrait être très contagieux. Les signes cliniques décrits sont très divers (mortalité variable, dysfonctionnements neurologiques, détresse respiratoire ...), liés à la dose infectante et au stade de la maladie. Au Royaume Uni, le nombre de cas est passé à 53 cas le 16 décembre, avec une plus grande dispersion, mais plusieurs clusters existent, suggérant là encore une grande contagiosité. La Pologne est également fortement touchée avec 42 foyers déclarés entre le 2 novembre et le 17 décembre..
« Petit coup de gueule »
En cette période de crise où il est sain que l’information soit diffusée pour appeler les éleveurs à la plus grande prudence, il nous apparait important de souligner les différences de communication entre les services officiels des Etats d’Europe. A notre plus grand regret, la France ne fait pas partie des meilleurs communicants. Agir ainsi, ce n’est pas « faire preuve de prudence et de responsabilité » comme le disent certains.