Grippe aviaire : les cinq points du plan de vaccination Influenza à retenir
Administration du vaccin, surveillance post-vaccinale et traçabilité, restrictions de mouvements, gestion des foyers, quelles sont les dispositions pratiques du « plan de vaccination officiel » contre l’influenza aviaire hautement pathogène publié début août.
Administration du vaccin, surveillance post-vaccinale et traçabilité, restrictions de mouvements, gestion des foyers, quelles sont les dispositions pratiques du « plan de vaccination officiel » contre l’influenza aviaire hautement pathogène publié début août.
1. Qui vacciner et quand contre la grippe aviaire ?
2. Qui peut vacciner contre la grippe aviaire ?
3. Quelle surveillance post-vaccinale de la grippe aviaire ?
4. Quels sont les mouvements de canards autorisés ?
5. Que faire en cas de contamination par la grippe aviaire ?
6. Quel coût pour la filière ?
Annoncé pour mi-juillet par le ministère de l’Agriculture, le « plan de vaccination officiel » de prévention de l’influenza aviaire hautement pathogène a finalement été divulgué le 3 août, sans tambour ni trompette.
En dix fiches thématiques, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) justifie et détaille la stratégie et les mesures sanitaires annoncées par le ministre Marc Fesneau pour la lutte contre la grippe aviaire.
1. Qui vacciner et quand contre la grippe aviaire ?
Tous les canards sauf reproducteurs à partir du 1er octobre
Tous les canards du maillon production seront vaccinés contre la grippe aviaire sur l’ensemble du territoire et pendant toute l’année, à partir du 1er octobre. La vaccination sera possible et facultative pour les canards reproducteurs, à condition que ni eux ni leurs œufs ne soient destinés à l’export. Quelque 64 millions de canards recevront les deux doses du vaccin Volvac de Boehringer Ingelheim. La campagne de vaccination d’un an fera l’objet d’une évaluation. Après quoi, le dispositif sera suspendu ou reconduit en octobre 2024.
2. Qui peut vacciner contre la grippe aviaire?
Une vaccination contre la grippe aviaire supervisée
L’acte de vaccination sera « supervisé » par les vétérinaires sanitaires qui pourront le déléguer à des vétérinaires, mais aussi aux éleveurs et leurs salariés, ou à des techniciens de cabinets vétérinaires, organisations de producteurs, organismes à vocation sanitaire. À condition sans doute que ces derniers puissent justifier d’une expérience avec des vaccinations similaires (Parvovirus, Pasteurelle, Derzsy), ce que ne précise pas la DGAL.
Mode d'administration du vaccin Influenza aviaire
Le vaccin inactivé Volvac B.E.S.T. AI + ND sera inoculé deux fois par voie sous cutanée, à partir de 10 jours d’âge (1 jour en Pékin) avec un intervalle de 18 jours pour la seconde injection.
L’accent est porté sur la traçabilité des interventions, afin de s’assurer que le programme de vaccination contre la grippe aviaire et la surveillance soient correctement planifiés et exécutés dans chaque élevage.
3. Quelle surveillance post-vaccinale de la grippe aviaire ?
La surveillance post-vaccination des cas de grippe aviaire vise à s’assurer que les canards vaccinés ne sont pas contaminés par une souche « sauvage ». Elle sera pratiquée à deux niveaux.
Surveillance événementielle et passive renforcée d'apparition de symptôme de grippe aviaire
L’éleveur ou le technicien assure une surveillance « événementielle » en détectant l’apparition de symptômes de grippe aviaire, ou plus précisément de signes cliniques de la maladie et une surveillance « passive renforcée », en réalisant chaque semaine des prélèvements (écouvillonnage dans la trachée ou le pharynx) sur 5 canards au maximum, trouvés morts en élevage ou en engraissement.
Surveillance active après la première injection
Le vétérinaire assure la surveillance « active » après la première injection, avec ses visites tous les 30 jours visant à détecter l’apparition d’une infection par l'influenza aviaire. En plus de l’examen clinique, le vétérinaire prélèvera 60 échantillons pour un test virologique. Avant le départ en gavage ou abattoir, 20 prises de sang serviront pour le test sérologique de fin de lot qui permettra de contrôler la bonne prise vaccinale.
4. Quels sont les mouvements de canards autorisés ?
Les déplacements de canards seront autorisés si les animaux sont analytiquement négatifs à l'influenza aviaire et vont vers un abattoir ou vers un autre site d’élevage où ils devront y séjourner au moins 21 jours (sauf abattage avant). Si l’élevage accueillant détient des non-vaccinés contre la grippe aviaire, ceux-ci devront être séparés des vaccinés.
5. Que faire en cas de contamination par la grippe aviaire ?
Eliminer les canards infectés
La vaccination contre la grippe aviaire ne vise pas à empêcher une introduction de virus sauvage, mais à éviter sa diffusion rapide. La détection d’un virus sauvage d'influenza aviaire sur des canards vaccinés conduira à leur élimination, sauf exceptionnellement pour des reproducteurs.
Mise en place d'une analyse virologique des canards
La survenue d’un foyer de grippe aviaire ne stoppera pas les rappels de vaccination dans la zone réglementée (ZR), en l’absence de signes cliniques. La surveillance post-vaccination sera renforcée avec une analyse virologique toutes les 2 semaines. En revanche, la primo-vaccination sera interdite sur les canetons nouvellement mis en place.
Interdiction de mouvement des canards et de leurs produits
En ZR, les mouvements de canards vaccinés contre la maladie seront interdits, comme ceux de leurs produits. Et si l’État décide un dépeuplement préventif, il ne concernera que les cheptels non vaccinés ou ayant un schéma vaccinal incomplet.
« Les dépeuplements préventifs épargneront les élevages vaccinés »
Ces préconisations du plan officiel de vaccination grippe aviaire divulguées le 3 août, sont susceptibles d’évoluer d’ici le 1er octobre après les réactions des parties prenantes vis-à-vis de ce dispositif.
15 % des coûts de vaccination à la charge des filières
Le 17 juillet, le ministère a précisé qu’il prendrait en charge 85 % du coût du programme de vaccination contre la grippe aviaire sans plus de détail. Il restera donc 15 % à financer par la profession. « Ce point d’arrivée nous convient bien », a réagi Yann Nédélec (Anvol), interrogé par Agra presse. L’interprofession estime le coût total à 70-80 millions d’euros.