Grippe aviaire : le virus H5N1 devient incontrôlable dans le Sud-Ouest
L’incendie de grippe aviaire qui ravage l’ouest du Gers et l’est des Landes continue sa course folle.
L’incendie de grippe aviaire qui ravage l’ouest du Gers et l’est des Landes continue sa course folle.
Au 22 mai, le Sud-Ouest comptait environ 70 nouveaux cas de grippe aviaire depuis la réapparition de la maladie début mai : 48 dans le Gers, 16 dans les Landes et 3 dans les Pyrénées-Atlantiques selon le bilan du ministère arrêté au 22 mai au soir.
Jusqu’alors contenus dans une « patate » matérialisée par les trois zones emboîtées de protection, de surveillance et le périmètre supplémentaire de 20 km, les foyers vont-ils faire des sauts ces prochains jours ?
C’est ce que semblait indiquer hier un foyer détecté dans un élevage gersois à Masseube, à une quinzaine de kilomètres au sud d’Auch. La préfecture du Gers a instauré le 21 mai une nouvelle zone réglementée dans le sud du département après cette confirmation. Pour en être vraiment sûre, la DETTSPP32 a fait analyser deux fois les animaux à deux dates différentes, précise la chambre d’agriculture du Gers. Deux autres suspicions fortes, à Viella et à Labarthète (auparavant en zone de surveillance), font craindre une échappée vers le sud.
Par ailleurs, deux autres suspicions fortes ont été signalées le matin du 23 mai par la préfecture des Pyrénées atlantiques à Espouey et Bonnut, deux communes à plus de 10 km des deux foyers pyrénéens.
Crainte d'une extension incontrôlable
La crainte est évidemment que des foyers apparaissent aussi dans la zone de la Chalosse, située au sud-ouest de la grande zone réglementée. Le 22 mai au soir, un éleveur landais faisait état sur Facebook d’une suspicion clinique forte à Castelnau Tursan, village situé en dehors de la zone de surveillance et proche de la Chalosse.
«La dynamique de l’épizootie fait craindre une crise de très grande ampleur», alerte François Landais, vétérinaire avicole au cabinet Anibio. «On a rarement vu autant de foyers en si peu de temps, et avec une telle dispersion géographique», a-t-il ajouté lors d’une visioconférence organisée par les chambres d’agriculture le 17 mai.
Concernant les caractéristiques du virus, le praticien note «une évolution de la symptomatologie relativement rapide». Une propriété confirmée par Jean-Luc Guérin, professeur à l’École nationale vétérinaire de Toulouse, qui a fait état de cas d’animaux «testés négatifs par écouvillon et qui ont exprimé des symptômes trois, quatre jours après».
Le plan de lutte officiel consiste à dépeupler préventivement toutes les espèces sensibles dans les élevages commerciaux à moins d’1 km d’un foyer ainsi que tous les palmipèdes jusqu’à 10 km d’un foyer. Plus de 250 000 volailles avaient été euthanasiées au 22 mai, selon la préfecture des Landes. Pour éviter l’enflammement général, il faudra peut-être dépeupler toute la zone réglementée, comme le demande le Cifog.
Carte interactive des foyers d'influenza aviaire en France et en Europe
Pour plus de détails sur les foyers et les zones réglementées, allez dans l'onglet à gauche du P bleu