Grippe aviaire : Des canards reproducteurs vaccinés
Les sélectionneurs Grimaud Frères et Orvia ont décidé de vacciner une partie de leurs canards reproducteurs contre l’influenza aviaire, tandis que la société Soulard vaccine tous ses canards repros Barbarie.
Les deux sélectionneurs de canards, Grimaud Frères et Orvia, ont décidé de vacciner leurs reproducteurs contre l’influenza aviaire (IA), mais pas tous – pour continuer l’exportation – et pas partout. Ils vaccineront les élevages situés dans des périmètres proches de sites stratégiques (couvoirs, abattoirs), dans ceux à risque historique d’IA et dans les quarante-cinq communes de la zone à risque de diffusion Vendée militaire (ZRD). Les grands-parents ne seront pas vaccinés.
Ils étaient tiraillés entre leur volonté de protéger les deux filières françaises avec des animaux vaccinés et celle de poursuivre l’exportation des produits issus de reproducteurs non vaccinés. Comme la probabilité d’un retour de virus influenza est grande, leurs cheptels non vaccinés courent le risque d’être atteints et de diffuser des virus, et les sociétés de manquer de canetons commerciaux.
Afin d’éviter cette pénurie, l’interprofession du foie gras (Cifog) s’est prononcée pour la vaccination des parentaux des mulards situés dans la ZRD, tandis que celle du canard de chair (Cicar) souhaite que les canetons Barbarie commerciaux puissent être vaccinés au couvoir dès que cela sera possible. Cette autorisation est attendue en 2024, probablement en mars. Mais comme on ne sait pas encore si les anticorps maternels interagissent négativement sur la prise vaccinale, il ne faudrait pas vacciner les mères des canetons Barbarie achevant leur ponte au-delà du printemps prochain. Pour rappel, le cycle de production des reproducteurs est de 24 semaines d’élevage et de 20 semaines de ponte.
Une minorité de canetons Barbarie issus de vaccinés
Concrètement, Grimaud Frères a annoncé vacciner en ZRD 40 % des cheptels Barbarie en fin de ponte et 60 % des Pékin mères de mulard. Ce qui se traduira au printemps prochain par une minorité de canetons Barbarie et par la moitié des canetons mulards issus de parents vaccinés. Quant à Orvia, il vaccinera en ZRD 100 % des sites ayant des mâles Barbarie pères de mulards et environ 80 % de ceux ayant mères Pékin des mulards. Il veillera également à avoir en avril une minorité de canetons Barbarie issus de non vaccinés.
Détenant des reproducteurs Barbarie fournissant uniquement ses élevages partenaires, la société vendéenne Soulard a fait le choix de vacciner tous ses troupeaux adultes. Elle veut utiliser à plein l’arme vaccinale car 85 % de ses approvisionnements proviennent de la Vendée.
Les trois opérateurs espèrent une prise en charge financière de ces vaccinations à 100 %, parce qu’ils estiment contribuer à protéger toutes les filières et que cette vaccination est plus coûteuse et plus à risque. Ils s’attendent à des baisses de ponte et d’éclosabilité, ainsi qu’à des manques à gagner pour l’exportation de produits issus de vaccinés. « Un pourcent de ponte en moins équivaut au coût de la main-d’œuvre des trois injections », illustre Julien Thieffry, responsable production vif chez Soulard.
Un protocole vaccinal évolutif
Chez Soulard, des reproducteurs ont été vaccinés à 20 semaines ou à 24 semaines dès le début de la campagne. Le schéma vaccinal consiste en trois injections, avec le premier rappel 3 semaines plus tard et le second 6 à 8 semaines encore après. Ces troupeaux font partie de l’expérimentation demandée par le Cicar pour vérifier l’effet des anticorps maternels sur la prise vaccinale. Ce schéma vaccinal est donc susceptible de changer après le retour d’expérience.