Foie gras : Les éleveurs d’Euralis Grand Ouest demandent une revalorisation des contrats
Confrontés à la hausse des intrants, notamment celle annoncée de la paille, les éleveurs de l’organisation de producteurs Euralis Palmipèdes Grand Ouest demandent une revalorisation des contrats pour 2024.
Confrontés à la hausse des intrants, notamment celle annoncée de la paille, les éleveurs de l’organisation de producteurs Euralis Palmipèdes Grand Ouest demandent une revalorisation des contrats pour 2024.
Réunis en assemblée générale le 14 mars, sur le site de l'abattoir d'Euralis Gastronomie aux Herbiers (85), les éleveurs et gaveurs du grand ouest fournissant cet abattoir ont fait le point de l'année écoulée.
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Si une grande partie des élevages des Pays de Loire a été touchée par l’influenza aviaire, des éleveurs et gaveurs ont pu continuer à produire en Bretagne, ainsi que dans la Sarthe et en Mayenne.
Face au manque de canetons mâles Mulard, les éleveurs ont dû élever et gaver des canettes Mulard et des canards de Barbarie. Outre un travail physiquement plus difficile en gavage, les femelles étant plus nerveuses, les résultats techniques ont été inférieurs.
« En moyenne, il a manqué 50-60 g sur les poids de foie, indique Olivier Nédélec, responsable amont de l’approvisionnement grand ouest d’Euralis Gastronomie. Mais la coopérative a maintenu les marges des éleveurs. Les tarifs ont été revalorisés de 0,20 €/canard en élevage. Et en engraissement, ils ont augmenté de 0,25 €/canard au 1er trimestre 2023, puis de 0,30 €/canard en septembre. En moyenne, cela représente une évolution de 10 à 11 000 €/UTH/an. » La moyenne des rémunérations a été de 3,20 € par canard en élevage et de 3,60 € en engraissement.
Situation difficile pour des éleveurs
Toutefois, plusieurs éleveurs ont exprimé leur mécontentement lors de l’assemblée générale du 14 mars, estimant que les revalorisations accordées ne couvraient pas les hausses du gaz, de l’électricité, du gasoil, de la paille…
Pour faire face à la forte hausse annoncée du prix de la paille de la prochaine récolte, estimée à +50 €/t, ils demandent une revalorisation des contrats.
« 2024 marque la sortie de la crise de l’influenza aviaire, mais nous devons encore travailler techniquement, sur les souches, l’alimentation... » a déclaré Matthieu Boisseau, président d’Euralis palmipèdes Grand Ouest
« Euralis a maintenu les marges des éleveurs, alors qu’elle traversait des crises dans sa filière foie gras et dans sa filière semences, en grande partie destinée à la Russie et l’Ukraine, poursuit Bruno Traverse. Elle n’a été indemnisée qu’à hauteur de 34 % de ses pertes liées à l’influenza aviaire, alors que les éleveurs étaient indemnisés à hauteur de 90 % » a souligné Bruno Traverse, directeur général de Maison Montfort et de Rougié, marques phares d’Euralis Gastronomie. « L’enjeu pour prendre en compte la hausse du prix de la paille devrait porter sur une hausse de 0,20-0,25 €/canard » estime Olivier Nédélec.