Financement de l'ovosexage : différend au sein de l’interprofession de l’œuf
Les négociations sur le renouvellement du financement de l’ovosexage des embryons de poules d’œufs de consommation, qui arrive à échéance le 30 novembre prochain, s’enlisent entre les collèges de l’interprofession de l’œuf (CNPO).
Les négociations sur le renouvellement du financement de l’ovosexage des embryons de poules d’œufs de consommation, qui arrive à échéance le 30 novembre prochain, s’enlisent entre les collèges de l’interprofession de l’œuf (CNPO).
La grande distribution, présente au CNPO via le collège Commerce-Distribution, ne veut plus supporter seule la totalité du financement de l’ovosexage. Elle demande une participation proportionnelle aux volumes d’œufs écoulés par son entremise, alors que les autres collèges souhaitent la reconduction de l’accord à l’identique.
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« En clair, cela signifie que la différence serait à la charge de la production, souligne Yves Marie Beaudet, le président du CNPO. Nous considérons que les distributeurs ne sortent pas de leur poche les 41 millions d’euros nécessaires à l’ovosexage. Il sont les collecteurs d’une cotisation payée par tous les consommateurs lorsque ceux-ci font leurs courses. Je rappelle que l’ovosexage seulement obligatoire en France et en Allemagne, répond à une attente sociétale exprimée par les citoyens consommateurs. Il nous parait normal qu'ils la prenne en charge. »
Signé le 14 octobre 2022 et rendu obligatoire le 27 décembre 2022 (voir document joint), le précédent accord a établi la perception par les distributeurs d’œufs auprès du consommateur d’une cotisation de 0,59 centime par œuf vendu. Cette cotisation compense le surcoût de la mise en œuvre de méthodes alternatives à l’élimination des poussins mâles (ovosexage ou élevage des mâles), fixé à 96 centimes par poulette commercialisée.
« L’inclusion d’une participation des débouchés de la restauration collective et de l’industrie serait beaucoup plus compliquée à mettre en place et poserait des difficultés de traçabilité » estime le président du CNPO.
Quant à l’intégration de ce surcoût dans des accords Egalim, cela signifierait que les fournisseurs (producteurs, conditionneurs) devraient avancer une année de trésorerie, ajoute Yves-Marie Beaudet. « J’appelle la grande distribution à revenir à la raison et au bon sens pour que nous puissions parvenir à un bon compromis. »