Faut-il davantage ouvrir nos élevages au grand public ?
Les vidéos chocs relayées par les médias dénoncent des pratiques inacceptables et marginales qui ne reflètent pas la réalité des élevages sur la prise en compte du bien-être animal.
Les vidéos chocs relayées par les médias dénoncent des pratiques inacceptables et marginales qui ne reflètent pas la réalité des élevages sur la prise en compte du bien-être animal.
Amélie Legrand, de l’association de bien-être animal CIWF
OUI MAIS se pose tout de même la question de la « visitabilité » de certains élevages. Plusieurs acteurs de la filière planchent aujourd’hui sur cette question en travaillant sur les abords des élevages par exemple, mais il ne faut pas oublier que la « visitabilité » renvoie aussi et surtout à l’acceptabilité par le grand public de certaines pratiques ou conditions de logement des animaux. Il est nécessaire de donner cette transparence aux consommateurs, aujourd’hui en quête de réassurance et d’information, mais il est tout aussi nécessaire de repenser le système d’élevage afin qu’il soit plus en phase avec les attentes sociétales autour d’une meilleure prise en compte du bien-être animal. Un élevage engagé dans une démarche de progrès sur le bien-être animal a quant à lui tout intérêt à rendre visibles ses efforts auprès des consommateurs.
Anne Richard, directrice de l’interprofession volaille
OUI. Il est important que la filière et notamment les éleveurs expliquent leur métier au grand public. Toutefois il convient que les éleveurs qui ouvrent leur élevage soient accompagnés dans cette démarche car une distance s’est créée entre le monde agricole et les citoyens. Des initiatives existent déjà dans les régions et au niveau national via l’APVF pour sensibiliser les éleveurs à comprendre les controverses sur l’élevage. Il faut amplifier ce travail.
Philippe Juven, éleveur et président de l’interprofession de l’œuf
Oui et non. Je voudrais d’abord dénoncer les méthodes très agressives d’une association Vegan qui n’hésite pas à voler et à manipuler des images, puis à les diffuser sur les réseaux sociaux en s’appuyant sur des célébrités qui n’ont jamais visité un élevage de leur vie. Et qui utilise le bien-être animal pour faire abolir toute forme d’élevage. Nous ne partons pas de zéro en matière de communication : des portes ouvertes sont organisées, notamment en ce mois de juin ; des producteurs d’œuf ont reçu des journalistes à diverses occasions (crise du Fipronil, lancement du contrat sociétal). Nous avons peut-être eu le tort de ne pas assez communiquer auprès du public, des journalistes et des parlementaires. Nous savons tous qu’un vaste mouvement d’investissement est lancé, mais nous ne le disons pas assez aux non-professionnels. C’est pourquoi, nous allons renforcer nos moyens de communication cette année. Par contre, il n’est pas question d’accepter la vidéosurveillance dans les élevages.