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En poulettes Bio, le perchoir complique le travail de l'éleveur

Le nouveau réglement Bio impose plus de perchoirs pour les poulettes, mais pour les éleveurs ce sont des coûts et des contraintes techniques supplémentaires.

Vue de la poussinière de poulettes bio de 13, 5 m de large. Pour respecter la réglementation bio, il a fallu placer 8 rangées de supports © P. Le Douarin
Vue de la poussinière de poulettes bio de 13, 5 m de large. Pour respecter la réglementation bio, il a fallu placer 8 rangées de supports
© P. Le Douarin

En Bretagne, cette éleveuse de poulettes et poules pondeuses alternatives vient d’investir dans l’aménagement d’une poussinière d’élevage de poulettes bio. Elle a repris un ancien bâtiment de poulettes en cage qu’elle a transformé, conformément aux règles européennes. A cause de la Covid-19 oblige, le règlement entrera en vigueur en 2022, au lieu de 2021.

Elle a n’a pas voulu profiter de la période de transition qui octroiera un délai supplémentaire de trois ans pour adapter le perchage. Ce qui signifie que ses oiseaux doivent disposer chacun de 10 cm de perchage linéaire ou d’une surface de 100 cm².

Être attentif au calcul du matériel nécessaire

Par ailleurs à partir de 2031, la densité de biomasse ne devra pas dépasser 21 kg/m², soit entre 15 et 16 poulettes (pour 1,45 kg à 17 semaines). Une valeur à prendre en compte pour calculer la longueur et la surface de perchage à installer. Il lui fallait donc s’équiper de 1,6 m de perchage linéaire par m² utilisable.

Elle s’est également équipée de trois rangées de plateaux relevables sur toute la longueur. « Certaines de mes poulettes deviendront des pondeuses logées dans des volières. Il était donc indispensable d’avoir des perches et des plateaux pour éduquer les oiseaux à se déplacer facilement dans un volume, afin que les poules adultes puissent aisément aller pondre dans tous les nids, même ceux en hauteur. »

Chez elle, les plateaux sont comptés comme une surface d’élevage et non comme du perchage. « Il est important de bien faire la distinction pour calculer la bonne quantité de supports de perchage et être conforme », précise son fournisseur Jean-Yves Michard, de la Maison du perchoir.

L'éleveuse bretonne a finalement fait installer 1 800 m de perchage linéaire dans son bâtiment. En attendant la fin de la dérogation, elle conservera une densité à 24 kg/m2, ce qui lui permettra de mieux rentabiliser son investissement.

Ce qui étonnera toujours cette éleveuse, c’est la quantité de perchoirs imposés par la réglementation. « Objectivement, 10 cm ça n’a pas de sens ! Les 4 cm qui sont d’usage courant auraient suffi. Je doute que toutes les poulettes se percheront en même temps, d’autant que la plupart d’entre elles, voire la majorité, dorment au sol la nuit, serrées les unes contre les autres. Mais, comme c’est la règle, on va la suivre… »

Pratique, l’éleveuse a choisi trois systèmes de perchage livrés en kit. « Les poulettes préfèrent le bois qui est plus chaud, mais ici il fallait du matériel léger et désinfectable. »

 

 
Détail du perchage Maxifly relevable enserrant la chaine plate d'alimentation, elle même relevable. © P. Le Douarin
Détail du perchage Maxifly relevable enserrant la chaine plate d'alimentation, elle même relevable. © P. Le Douarin

 

Chacune des 4 lignes de chaîne d’alimentation (2 circuits fermés et relevables) est entourée d’un cadre sur treuil composé de 5 barres de perchage (2 par côté et une à la verticale de la chaîne). Ce système Maxifly est relevable pour permettre le nettoyage au vide sanitaire.

 

 
Trois plateaux comme celui-ci sont relevables jusqu’au faîtage, et inclinables pour certaines opérations (démarrage, vaccination, nettoyage). © P. Le Douarin
Trois plateaux comme celui-ci sont relevables jusqu’au faîtage, et inclinables pour certaines opérations (démarrage, vaccination, nettoyage). © P. Le Douarin

 

Entre les lignes d’alimentation, se trouve une rangée continue de plateaux relevables Poulivol composée de panneaux de caillebotis enchâssés dans un cadre en aluminium. Chaque plateau dispose d’une ligne de pipettes munie d’un perchoir Drinkifly avec relevage indépendant.

Une course d’obstacles pour l’éleveuse

Posés au sol au démarrage, ces plateaux seront relevés une fois par semaine à partir de l’âge de deux semaines, dès que les poulettes peuvent grimper et sauter. Des pieds alu, pivotants (escamotables au vide) et réglables individuellement par visseuse, permettent de répartir la charge animale entre sol et charpente. Relevés à la verticale, les plateaux peuvent aussi servir de barrières de séparation lors des vaccinations ou de zones partielles de démarrages.

 

 
De gauche à droite : une plateforme, un perchoir-échelle et des perches autour de la chaîne d’alimentation. © P. Le Douarin
De gauche à droite : une plateforme, un perchoir-échelle et des perches autour de la chaîne d’alimentation. © P. Le Douarin

 

Enfin, sur le long pan opposé aux sorties de trappes, ont été posés des plateaux Latérofly, à hauteur fixe mais rabattables. Ils sont accessibles par une échelle Poussifly en aluminium à six niveaux. Pour atteindre la longueur réglementaire, il a aussi fallu ajouter ce dispositif à un pignon.

Le résultat final est une succession de 8 rangées de plateaux et de perchoirs disposées sur 10,5 m de large, laissant 3 m vides d'obstacles devant les trappes de sortie. « Mes poulettes évolueront facilement dans ces systèmes, mais pour moi ce sera bien différent. Quand j’aurai besoin de traverser le bâtiment, je devrai faire le tour en passant par un pignon. »

À la question de savoir si les surfaces situées sous les perchoirs sont à considérer comme une surface utilisable pour calculer la densité, l’éleveuse fait une réponse de bon sens. « Je suis éleveuse depuis 1991 et je n’ai jamais vu une poulette avec de la fiente sur le dos. Donc, qu’on arrête de couper les cheveux en quatre. »

 

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