En Alsace, le poulet des Volailles Siebert hisse les couleurs
Ils sont blanc, jaune ou noir, mais aussi standard, fermier label rouge ou bio. L’offre en poulet alsacienne se diversifie de plus en plus depuis 2018.

Chez les Volailles Siebert, l’activité est historiquement tournée vers le poulet blanc. La souche JA 957 à croissance intermédiaire élevée en 50-54 jours pour atteindre les 2,2 kg en moyenne pèse autour des 120 000 poulets semaine sur un total de 169 000 têtes traitées/semaine en 2020. Cinquante éleveurs du Bas-Rhin, de Moselle et de la Meuse assurent les mises en place dans 60 bâtiments en claustration de plus de 1 000 m².

Le marché global progresse
La part du blanc dans l’activité de l’entreprise ne progresse plus que marginalement : à peine 18 tonnes en volume ou 0,5 % de croissance ces quatre dernières années. La dynamique s’affirme sur d’autres segments de marché.

Le poulet jaune, lancé en 2013, un JA 757 de 1,8 à 2 kg obtenu en 45 jours d’élevage, totalise 20 000 têtes/semaine. Depuis 2018, il faut y ajouter 4 400 jaunes sous label rouge de 81 jours. Le poulet noir, une souche Hubbard S 86 prête également en 81 jours, complète la gamme depuis 2019 « pour se différencier du blanc et du jaune ». Cette production exclusivement sous label a été localisée chez six éleveurs en Lorraine. Elle correspond à 2 000 têtes/semaine. Elle a permis de cesser les achats en négoce qui permettaient jusque-là de répondre à une demande sur l’export.
« Les signes officiels de qualité ont le vent en poupe. Nos propres ventes ont grimpé de 40 % ou 250 t en quatre ans. Le marché global progresse sous l’effet de la demande de la grande distribution, des bouchers détaillants et des collectivités », signale Cyril Besnard. Du coup, le volailler recherche des candidats pour une dizaine de nouvelles unités en label rouge destinées à renforcer un parc de 113 bâtiments gérés par 44 éleveurs. Ces projets se heurtent fréquemment à des oppositions de voisinage, comme ces deux bâtiments de 400 m² férocement combattus par les habitants d’un lotissement dans le Bas-Rhin. « C’est décourageant pour les éleveurs prêts à investir. Les consommateurs veulent du made in Alsace mais pas produit à côté de chez eux », constate Cyril Besnard, un rien désabusé.


L’Allemagne apprécie le jaune
L’Allemagne est le premier marché export des Volailles Siebert. L’entreprise y réalise 19 % de son chiffre d’affaires.
Le poulet jaune a la cote en Allemagne. « La demande augmente constamment. Le consommateur le considère comme plus haut de gamme. Il est connu sous le terme Maishähnchen [Ndlr : poulet de maïs], une appellation qualitative attribuée à une alimentation comportant 50 % de maïs concassé. Sa viande est un peu plus grasse avec davantage de persillé », indique Cyril Besnard.
Ce segment suscite de plus en plus l’appétit des producteurs allemands eux-mêmes, notamment la société Borgmeier. Implantée en Rhénanie-Westphalie, elle les commercialise sous sa marque Kikok avec un épi de maïs bien visible sur l’étiquette.
Les Volailles Siebert vendent en Allemagne autant de poulet jaune que de blanc. Cette gamme va cependant devoir s’adapter aux critères qui s’imposent progressivement en Allemagne en indiquant sur l’emballage des informations complémentaires relatives au bien-être animal (surface, matériel de jeu, modèle de bâtiment, …) et au type d’alimentation. Siebert Volailles a présenté à ses éleveurs en 2020 ces évolutions souhaitées du mode de production.
L’exportation pèse 24 % du chiffre d’affaires des Volailles Siebert (66,80 M€ en 2020). Ces volumes se répartissent entre 50 % de jaune et 50 % de blanc en poulet standard, 83 % de blanc, entre 16 % de jaune et 1 % noir en fermier. Outre l’Allemagne, les commandes arrivent de Suisse et du Luxembourg, de République tchèque et d’Autriche. Ce dernier pays est lui aussi principalement demandeur de poulet jaune. Il y est quasi exclusivement destiné au circuit de la restauration.