Aller au contenu principal

[Mise à jour] En 2022, la France interdira l’euthanasie des poussins mâles de ponte

Rejoignant l’Allemagne, la France prend l’initiative d’abandonner la pratique de l’élimination des coqs frères de pondeuses et porte ce dossier au niveau européen lors du Conseil des ministres agricoles de ce lundi 19 juillet.

En filière ponte, les poussins sont sexés à la naissance au cloaque ou en souche autosexable selon leur couleur de duvet
© P. Le Douarin

Vendredi 16 juillet lors d’un comité des filières franco-allemandes, les deux ministres agricoles Julia Klöckner et Julien Denormandie ont fait le point sur l’état d’avancement des méthodes alternatives à l’élimination des frères de poules pondeuses et sur les modalités de répartition du surcoût.

A l’issue de ce séminaire, les deux ministres ont décidé de porter ce débat au niveau européen au Conseil des ministres européens de l'agriculture qui se tenait le 19 juillet. Tandis qu’en mai, l'Allemagne a voté une loi interdisant le broyage des poussins mâles à partir du 1er janvier 2022, la France a aussi décidé d’imposer cette pratique en 2022.

Le décret sera présenté au Conseil d’Etat avant l’été. Les cinq couvoirs de poulettes concernés devront s’équiper de dispositifs d’ovosexage opérationnels dans le courant de l’année 2022.

L’Etat les accompagne avec une enveloppe de 10 millions d’euros accordée dans le cadre du plan de relance. Sollicités, ces couvoirs ont déjà déposés leur dossier au mois de juin. L’aide couvrira jusqu’à 40 % de l’investissement, la technique choisie  étant du ressort de chaque couvoir. Sur les trois disponibles, deux sont présentes en France (Cheggy d’AAT et Seleggt de Respeggt).

Lire aussi : la filière oeuf à l'heure de l'ovosexage

Une machine coûtant plusieurs millions d’euros, il est probable que certaines seront louées plutôt que vendues. Pour le ministère de l’agriculture, « il faut que les couvoirs aient la garantie d’utiliser la machine choisie suffisamment longtemps et que les coûts ne soient pas uniquement à leur charge, en se répartissant le long de la chaine jusqu’aux distributeurs. » Ce surcoût serait d’un à quatre centimes par boite de six œufs.

Plusieurs pistes de participation sont explorées : côté professionnels la contractualisation ou la création d’un fonds interprofessionnel ; côté législatif la loi Egalim2 avec la non négociabilité du prix des poulettes d’un jour répercutée sur les œufs. La question de la participation du secteur des ovoproduits (40 % des œufs produits en France) va se poser, avec pour certains un problème de compétitivité internationale.

Convaincre tous les Etats membres

La proposition portée par la France et l’Allemagne d’interdire au niveau de l’UE la mise à mort systématique des poussins mâles a reçu, le 19 juillet, le soutien d’une dizaine d’États membres (Luxembourg, Finlande, Chypre, Irlande, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Grèce, Slovaquie, Portugal). «Les alternatives (sexage in ovo) sont opérationnelles», a précisé Julien Denormandie.

Mais un certain nombre d’autres ministres ont souligné les coûts que cette interdiction pourrait faire peser sur les producteurs et in fine sur les consommateurs. Ils ont également mis en avant le risque de concurrence de produits d'oeufs venant de pays tiers.

Sans s’engager formellement, la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, a répondu que le sujet serait évalué dans le cadre de l’étude d’impact qui accompagnera ces propositions de révision de l’ensemble de la législation communautaire sur le bien-être animal attendues pour 2023.

La France aura la présidence tournante du Conseil de l'UE lors du premier semestre 2022, et il est certain qu’elle jouera un rôle important sur le terrain du bien-être animal. L’initiative de Julien Denormandie s’inscrit pleinement dans cette stratégie.

Lire aussi : l'Itavi fait le point sur l'état d'avancement des recherches sur l'ovosexage

Les plus lus

<em class="placeholder">biodevas Olivier Rousseau qualité de l&#039;eau poulets éleveur surveillance travail</em>
Deux enquêtes sur le bien-être des éleveurs de volailles 

Deux enquêtes récentes auprès d’éleveurs de volailles ont aidé à définir différentes dimensions de la qualité de vie au…

<em class="placeholder">Les grands bâtiments de reproducteurs deviennent la règle pour fournir le groupe d’accouvage BD France.</em>
Un bâtiment de poules reproductrices fait pour durer au moins trente ans

Le bâtiment de Nicolas Grellepoix est ce qu’il y a de mieux pour assurer une production d’œufs à couver nombreuse et de…

<em class="placeholder">Marina et Nicolas Grellepoix. Détenu par Nicolas, le bâtiment neuf complète idéalement l’atelier de 9000 poules parentales de Marina, situé à proximité.</em>
En Bretagne, Nicolas Grellepoix se reconvertit avec un grand atelier de poules reproductrices

À 51 ans, Nicolas Grellepoix change de métier pour devenir producteur d’œufs à couver à Loguivy-Plougras, dans les Côtes-d’…

<em class="placeholder">éleveur avec poussin dans la main dans son poulailler</em>
« Je gagne dix fois plus en volaille qu'en bovin par heure de travail"

Loeizig Rivalan raisonne toutes ses décisions sur l’exploitation en fonction du temps de travail, qu’il mesure au quotidien.…

bâtiment de ponte de canard mulard du sélectionneur Grimaud Frères
Grippe aviaire : Grimaud Frères sécurise sa production de canards reproducteurs

Initié il y a deux ans suite aux épidémies de grippes aviaire, l'objectif de dédensification du maillon parental du…

Vidéo : le sexage à l’aile des poussins de chair s’automatise

Le spécialiste français de l’équipement des couvoirs, Ceva Ecat-iD, vient de lancer Ceva Genesys, un système de tri automatisé…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)