Quels biocides employer contre les rongeurs
La palette des rodenticides n'est pas extrêmement variée avec deux familles de molécules, les antivitaminiques et un hypercalcémiant.
La palette des rodenticides n'est pas extrêmement variée avec deux familles de molécules, les antivitaminiques et un hypercalcémiant.
Les biocides toxiques pour les rongeurs sont essentiellement les anticoagulants antivitamines K1 (AVK), inclus sur ou dans différents supports selon la cible et le lieu de pose (sec, humide…) : grains entiers (dépelliculés pour les souris), mousse collante, pâtes et blocs paraffinés. Ceux-ci doivent être appétents pour que le rongeur absorbe la dose létale, variable selon la molécule et sa concentration.
Dosées à plus de 30 ppm et conditionnées en plus de 150 g, ces matières sont réservées aux professionnels détenteurs de l’agrément Certibiocide, et délivrées sur dérogation aux agriculteurs ayant le Certiphyto.
Les AVK les plus employés sont le difénacoum et la bromadiolone, tandis que le brodifacoum, le flocoumafen et la diféthialone plus récents seraient utilisés moins fréquemment. Le rat étant par nature méfiant, toutes ces molécules sont à effet retard, en provoquant des hémorragies internes mortelles en trois à quatre jours. En cas de forte ingestion de rongeurs en ayant consommées, elles peuvent aussi causer des empoisonnements secondaires sur les prédateurs.
Ne pas utiliser n’importe quoi
Le cholécalciférol (vitamine D3) est une alternative au difénacoum et à la bromadiolone qui peuvent entraîner des résistances, comme les molécules anciennes (chlorophacinone, coumatétralyl). Connue depuis les années 70, cette molécule a récemment été relancée par deux laboratoires (BASF et Bayer) et autorisée en 2019.
Elle augmente le taux de calcium dans le sang (hypercalcémie) entraînant des lésions internes mortelles. Elle a également un fort effet coupe-faim. Le rongeur meurt plus rapidement (3 à 7 jours selon les fournisseurs) après l’absorption d’une dose létale. Ce produit n’est pas toxique pour l’Homme et non accumulable dans la chaîne alimentaire.
En novembre 2021, l’Anses a publié une note de vigilance concernant des raticides importés de Chine, contenant des substances non autorisées en France comme le monofluoroacétate de sodium qui n’était pas mentionné sur l’emballage. Lisez attentivement les étiquettes.