Aller au contenu principal

Commerce international : L’UE débouché prioritaire du poulet ukrainien

Avec la guerre russo-ukrainienne, l’Union Européenne devient le principal débouché du poulet ukrainien, au détriment de destinations moins rentables, notamment l’Afrique.

La guerre n’a pas détruit les infrastructures de production de MHP, mais gène considérablement leur fonctionnement (coupures de courant, manque de main d’œuvre, logistique perturbée)
© DR

Fin juin, l’interprofession de la volaille (Anvol) exhortait le ministre française de l’agriculture Marc Fesneau à activer la clause de sauvegarde de l’accord conclu le 6 juin entre l’Ukraine et l’Union européenne. Au motif qu’une entreprise ukrainienne (MHP) inondait le marché européen de poulet, au rythme de 25 000 tonnes de viandes depuis le début de l’année. Sans effet pour l’instant. L’accord reconduit pour un an permet que l’Ukraine exporte vers l’UE, sans quota et sans taxe.

Un rapport d’un conseiller agricole américain de l’USDA en Ukraine, publié le 1er aout, vient renforcer cette inquiétude. Malgré toutes les vicissitudes consécutives au conflit, l’industrie de la volaille a fait preuve d’une résistance étonnante qui s’est matérialisée par une reprise des exportations dès le mois de mai 2022. Et sa production serait en passe de revenir au niveau de 2020-2021.

L'Europe "inondée" de poulet

L’USDA estime que l’UE pourrait devenir le premier débouché du poulet ukrainien cette année, devant le Moyen Orient. L’UE aurait reçu 138 000 t en 2022 contre 86 000 t en 2021 (+ 60 %) et 55 000 t sur les quatre premiers mois 2023. L'impact est jugé limité sur le marché, ce que conteste l'association européenne des abatteurs (Avec) : " le prix du filet sur le marché européen est beaucoup plus bas que ce qu'il devrait être."

En effet, les données de la Commission européenne sont encore plus alarmistes pour les opérateurs européens. En 2022, elles ont atteint 164 000 t contre 91 000 t en 2021 (+80%). Et sur les 7 premiers mois de 2023, elles se maintiennent au même rythme et devraient atteindre 250 000 t sur l'ensemble de l'année 2023. Les pays importateurs sont essentiellement les Pays Bas, puis la Hongrie, devant la Pologne.

source : DG AGRI, Taxud Surveillance

Septième exportateur mondial

Au premier semestre 2023, les volumes mensuels exportés étaient de 35 000 à 40 000 t,soit 5 000 à 10 000 t en dessous du niveau de 2021.  L’Ukraine a perdu une place au classement des exportateurs mondiaux mais reste en septième position. En 2024, l’USDA pronostique une production de 1,28 million de t (+3%/2022) et des exportations à 450 000 t (+10 000 t/2023).

Les difficultés logistiques liées à la guerre privilégient les circuits les plus sûrs, Europe en tête. Les débouchés des pays satellites de la Russie se sont taris, ainsi que ceux de l’Afrique, moins rentables que l’Europe et plus difficiles d’accès après la fermeture de la Mer Noire.

L’Ukraine a baissé ses prix moyens à l’exportation depuis le début de la guerre, malgré la hausse de ses coûts de production (énergie essentiellement). En revanche, les matières premières agricoles sont les moins chères et la monnaie (grivna) s’est fortement dévaluée. L’USDA avance un prix moyen d’exportation à 1,5 $/kg, alors que le prix du filet de poulet européen oscillait entre 5,8 et 6,2 €/kg  en 2022.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Pauline Van Maele et Aurélien Lerat : « La viabilité de notre projet d&#039;installation à deux reposait sur le maintien de l’élevage sur l’exploitation avec deux ...</em>
« Le poulet a rendu viable notre projet d’installation »

Dans l’Aisne, Pauline et son frère Aurélien Lerat ont repris l’exploitation familiale de grandes cultures en réinvestissant…

<em class="placeholder">Accessible par un unique chemin, l’entrée du site d’élevage de Nicolas Verdier est délimitée par une clôture grillagée avec un portail électrique et un grand sas ...</em>
Une biosécurité renforcée pour un site de deux poulaillers de chair neufs

Nicolas Verdier s'est installé à Mansigné dans la Sarthe avec un site de deux poulaillers neufs de 1 800 m2 équipé d'un…

<em class="placeholder">GŽraldine Mazerolle et ses poulets Label rouge de 15 jours</em>
« Nous avons renforcé l'exploitation bovine et de poules pondeuses avec deux bâtiments label »

Pour générer un revenu complémentaire et vivre à deux sur l’exploitation dans l'Allier, Géraldine et Julien Mazerolle se sont…

<em class="placeholder">Nicolas Verdier lors de la porte ouverte : « Mon site de deux bâtiments de 1 800 m2 répond à mes attentes en termes de revenu et de temps de travail.»</em>
« Je vis bien avec mon site de volailles de chair neuf de 3 600 m2 »

Nicolas Verdier s’est installé seul avec deux poulaillers de chair neufs. Grâce à des performances technico-économiques…

<em class="placeholder">Bruno Mousset travaille depuis vingt-cinq ans dans le groupe LDC et pilote le pôle Amont depuis 2020. Auparavant, il a dirigé la société Lœuf (2011-2019), a été ...</em>
« Il nous faut des éleveurs de volailles pour nos sites LDC »

La consommation de volaille a le vent en poupe et particulièrement le poulet. Pour rester dans l’assiette des consommateurs…

<em class="placeholder">Maxime et Thomas Decherf: « Nous considérons le photovoltaïque comme un atelier à part entière sur l&#039;exploitation.&quot;</em>
« Le photovoltaïque donne de la valeur ajoutée à notre exploitation avicole »

L’EARL de Lisquilly, dans les Côtes d’Armor, a équipé ses trois poulaillers de 522 kWc de toiture photovoltaïque pour apporter…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)