Aller au contenu principal

Comment économiser l’eau pour laver son bâtiment avicole

Même si le lavage-désinfection consomme beaucoup moins d’eau que l’abreuvement, des leviers d’économie sont possibles tout en améliorant la santé des volailles, selon la vétérinaire Anouk Dronneau.

L’application de détergent avec un canon à mousse est la méthode de référence, mais elle ne doit pas se pratiquer n’importe comment.
L’application de détergent avec un canon à mousse est la méthode de référence, mais elle ne doit pas se pratiquer n’importe comment.
© Synthèse Élevage

La ressource en eau a été un des sujets débattus aux deux journées d’échanges organisées en juin dernier par les vétérinaires avicoles des groupes Chêne Vert et Anibio. Notamment, les économies d’eau réalisables au lavage, présentées par la vétérinaire Anouck Dronneau. En préambule, elle rappelle que le lavage fait partie intégrante du process de décontamination visant à prévenir les désordres sanitaires et les maladies du lot suivant.

Lire aussi : Trois fois plus d’eau pour laver les bâtiments de poulet de chair

Peu de références en lavage

Les données disponibles sur les quantités couramment employées au lavage sont rares souligne Anouk Dronneau. Selon l’étude récente Gest’olav (Itavi-chambres d’agriculture), la quantité moyenne oscillait de 7,9 l/m² en poulet à 26,9 l/m² en canard de chair, en passant par 11,5 l/m² en dinde, avec une forte variabilité entre éleveurs. De plus, un sol béton augmentait la quantité consommée de 40 % par rapport à la terre battue (9,6 l contre 6,9 l/m²). En comparant avec des données de 2012, en poulet les volumes auraient triplé en une dizaine d’années.

Utiliser en priorité un détergent

Anouk Dronneau, vétérinaire : «  En attendant des méthodes innovantes, la détergence est la méthode qui réduit le plus la quantité d’eau de lavage, tout en ...
Anouk Dronneau, vétérinaire : « En attendant des méthodes innovantes, la détergence est la méthode qui réduit le plus la quantité d’eau de lavage, tout en améliorant la qualité de la désinfection. » © P. Le Douarin

Parmi les leviers d’action possibles, l’usage d’un détergent est de loin le plus prometteur estime Anouk Dronneau. Toujours selon Gest’olav, l’économie moyenne d’eau est de l’ordre de 2,8 l/m², soit moins 40 %, et le temps total de lavage est divisé par deux avec un sol bétonné (4 h 30 contre 8 h 25 pour un 1 000 m² au sol). En terre battue, le gain de temps est minime (15 minutes sur 6 h 30). Ces observations sont confirmées par un essai interne de Synthèse Élevage. Avec 6 litres de détergent déployé en une heure au canon à mousse sur 3 000 m² de surface, le temps de lavage a été de 5 h 30 avec 6,6 m3 d’eau contre 8 h 20 avec 14 m3.

Son intérêt est indéniable souligne Anouk Dronneau : « En attendant des méthodes innovantes, la détergence est la méthode qui réduit le plus la quantité d’eau de lavage, tout en améliorant la qualité de la désinfection. » Avis partagé par Jean-Luc Chambrin de Synthèse Élevage : « La détergence équivaut à une première désinfection. » Encore faut-il utiliser le bon produit, à la bonne dose et avec le bon matériel. La technique de la mousse sera à privilégier pour éviter les fortes pertes de détergent par ruissellement rapide. Par ailleurs, un support poreux absorbe plus d’eau, ce qui influe la quantité efficace à appliquer. Privilégier donc les surfaces lisses en construction neuve.

Difficile de se passer de lavage

Les marges de progrès en matière de détergence sont importantes car une minorité d’éleveurs la pratiquent, selon l’enquête Gest’olav.

Pour l’instant, il paraît bien difficile de se passer d’eau pour débarrasser un bâtiment d’élevage de toutes ses matières organiques. Les recherches d’alternatives sont peu nombreuses (température, ultrasons) et limitées à certaines situations. Il faut donc améliorer l’existant, notamment pour réduire la pénibilité du lavage manuel (exosquelette, produits lavants, automates…).

Les plus lus

<em class="placeholder">Volailles de chair Anvol Schaeffer bâtiments</em>
« Nous avons besoin de construire 400 bâtiments de volaille de chair en cinq ans »

C’est l'Anvol, par la voix de son président Jean-Michel Schaeffer, qui l'a affirmé, mardi 18 février, lors de sa…

<em class="placeholder">Tanguy Anno : « Je maîtrisais bien mon projet et les données chiffrées (investissements, mensualités, marge brute…). Cela m’a aidé à convaincre la banque. »</em>
« Je m’installe en œuf en sécurisant ma trésorerie »

Tanguy Anno est devenu producteur d’œufs en décembre 2024. Avec un prévisionnel économique bien ficelé et l’…

<em class="placeholder">Sylvie Chupin et Romain Guillet, coopérative Le Gouessant : « Les aides sont fléchées selon chaque type de risques : apport de trésorerie, sécurisation de la marge. »</em>
Le Gouessant accompagne les projets de production d'oeufs de poules pondeuses plein air et au sol

 

Dans le cadre de son plan de développement des œufs sol et plein air, la coopérative Le Gouessant accompagne la…

<em class="placeholder">CDPO </em>
Des œufs alternatifs en volières pour CDPO

Jeudi 23 janvier, le cinquième site, à peine achevé, de productions d’œufs de l’EARL La Ville Bellanger, à Hénansal, dans les…

Novogen et Inrae travaillent la génétique pour suivre le comportement des poules pondeuses

En amont du Salon international de l’Agriculture, l’Inrae organisait, le 11 février, une journée destinée à la presse, à…

<em class="placeholder">poules pondeuses en cages Meller tapis grattage</em>
La filière œuf se prépare à la fin de la cage

La transition vers l’élevage hors cage doit se poursuivre à un rythme maîtrisé pour répondre aux engagements de la grande…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)