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Chez Pascal Thibaud des volières à niveaux fixes, « faciles et pratiques à travailler »

Éleveur depuis neuf années avec des volières à niveaux fixes, Pascal Thibaud est satisfait de son choix et de ce mode d’élevage simple et efficace.

Ancien producteur d’œufs de cane, Pascal Thibaud élève 100 000 poulettes en Vendée. Elles se répartissent en 70 000 logées en volière dans deux ex-poulaillers de chair (1000 m2 et 15 m de large) aménagés en 2010 et 2016, ainsi que 30 000 au sol dans son bâtiment de canes Pékin reconverti en 2011. « Quand j’ai démarré pour diversifier mon activité, je ne connaissais ni l’élevage de poulettes, ni la conduite en volière qui démarrait dans le groupement Noréa, explique-il. J’ai bien fait de faire confiance. » Conseillé par les techniciens de Noréa (Alain Pouplin et Jean-Pierre Bocquého) et après des visites d’installations à l’étranger, Pascal Thibaud a préféré la volière à rangées fixes à celle avec plateaux mobiles qu’il avait vue chez l’éleveur Jean-Claude Millet. « J’ai été le premier à installer ce modèle dans la région. »

Optimiser la surface du bâtiment aménagé

Le système à trois niveaux superposés permet d’optimiser les surfaces des bâtiments et de réduire le coût à la poulette. « Par rapport à un élevage traditionnel sur litière, la densité est au moins doublée », calcule l’éleveur. Chez lui, une rangée du modèle Natura Primus abrite 10 000 oiseaux sur 58 mètres de longueur (24 modules), c’est-à-dire 36 poulettes à faire dormir par mètre carré de volière, sans compter les perchoirs. Le bâtiment aménagé en 2016 compte une rangée en moins pour que les poulettes aient 20 % d’espace supplémentaire dans la zone de grattage. La largeur des couloirs varie selon le bâtiment (1,7 m à 2,6 m) et sa position (plus étroit en externe avec une rangée d’un seul côté).

Six semaines en claustration

Cette architecture à étages facilite aussi la manutention et la surveillance. L’éleveur réalise la mise en place au niveau intermédiaire, plus facile d’accès et plus simple pour la surveillance : papier sur le fond grillagé, pipettes au plus bas avec mini-abreuvoirs les trois premiers jours (« les enlever vite car ils se salissent ») ligne d’aliment bien remplie pour faciliter l’accès, programme lumineux classique (3 cycles de 6 heures dont 2 obscures pour stimuler la consommation). « Je réalise le dédoublement vers le niveau bas vers 12-13 jours », précise Pascal. Et c’est vers six semaines que les grilles frontales sont ouvertes. Il faut que les oiseaux soient capables de remonter pour dormir, car aucune ne doit rester au sol. « Pour éviter trop de pagaille à la première ouverture, j’ouvre les niveaux bas et haut en décalé sur deux jours, en commençant par le bas. » Pascal ajoute des rampes entre le sol et le niveau central, ainsi qu’entre le sol et le niveau bas (les « strapontins »). « Dès que les poulettes sont assez puissantes pour sauter ou voler, je les enlève pour faire de la place. Je passe remonter les retardataires uniquement le premier soir lorsque la lumière commence à décroître. »

Inciter la poulette à sortir de sa cage

Ensuite, les portes resteront ouvertes, à l’exception des interventions (deux vaccinations, enlèvement). Lumière éteinte (sauf quelques lampes bleues), les intervenants attrapent les poules confinées et les lâchent au sol une fois piquées. Par contre, les séparations intérieures entre les modules sont refermées à la première vaccination (10 ou 12 semaines) et le restent jusqu’à la fin. Le dernier étage est rendu accessible à partir de 8-9 semaines, quand l’éleveur est sûr que les poulettes pourront redescendre et se nourrir au niveau bas ou central. Toutes ces modifications sont faites progressivement et successivement (un changement à la fois) de sorte que le maximum de poulettes s’habitue au nouvel environnement. Pascal nourrit trois fois (matin, midi, soir) en décalant les chaînes de huit minutes entre les niveaux. L’extinction est toujours réalisée à 17 h 45. « D’abord les couloirs, puis les leds s’éteignent progressivement en une vingtaine de minutes. Le perchoir du couloir se replie pour que les poulettes dorment toutes dans le système. » Après la phase démarrage, l’éclairement est réduit en intensité et maintenu à un plateau (environ 10 h 30), avant de remonter en durée et intensité en toute fin d’élevage (selon la demande du client). De toute façon, « aucune poulette ne doit pondre dans le système avant le transfert réalisé au plus tard à 17 semaines. »

Une volière inspirée par la cage

En France, la Natura Primus (Big Dutchman) est la plus courante des volières qui a été inspirée de cages : alignement de modules (ici 2,4 m de long avec une profondeur 0,8 m accessible du couloir), superposition d’étages (ici trois), gaines de préséchage et tapis d’évacuation des fientes, portes grillagées coulissantes, lignes d’eau et d’alimentation intérieures (sauf ici au dernier niveau exempt de mangeoire). Ce qui la différencie, ce sont ses deux perchoirs relevables (au-dessus de la ligne d’alimentation et des pipettes) et ses deux perchoirs en façade (dont un extérieur et rétractable). Les modules communiquent par des portes relevables manuellement. Plus récemment, ce fabricant a sorti le modèle Natura Filia à deux niveaux plus espacés (91 cm au lieu de 51 cm) et une plateforme intérieure fixe. Les autres fabricants de ce type de volière sont : Fienhage, Hellmann Poultry, Jansen, Meller, Specht, Ska, Tecno.

Peu d’accidents d’élevage

De l’ordre de 98 %, la viabilité est quasi-identique en volière qu’au sol. L’éleveur n’a pas connu de tassements importants, généralement en bout de couloir, même avec les blanches toujours plus actives. « C’est parce que le cheptel est divisé en lots de 5 000. » Cela correspond à une demi-rangée de chaque côté d’un couloir et une demi-longueur de couloir (cloison centrale transversale). Et aussi parce que Pascal Thibaud laisse les cloisons fermées entre les modules.

Les accidents d’élevage sont aussi rares mais existent. « Ils arrivent plutôt après le démarrage, vers 5-7 semaines ", note Pascal. Avant, les poussins sont petits et explorent moins. S’ils sont emportés par la chaîne plate en mouvement, ils passent sous les cloisons. Plus tard, une poulette se coince la patte ou la tête. « Il faut ajouter un 'peigne' en bout de mangeoire et réduire l’espace entre le perchoir et le haut de mangeoire. »

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