Bien traiter son eau de boisson
Fournir une eau de boisson de bonne qualité bactériologique passe très souvent par un traitement de désinfection chimique précédé d’une démarche d’amélioration globale adaptée à chaque élevage.
Fournir une eau de boisson de bonne qualité bactériologique passe très souvent par un traitement de désinfection chimique précédé d’une démarche d’amélioration globale adaptée à chaque élevage.

L’eau est le premier nutriment des volailles, avec en moyenne 1,8 à 2 fois plus d’eau que d’aliment consommée par un poulet ou une poule et au moins trois fois plus par un palmipède, quel que soit leur âge, sans compter les périodes de forte chaleur. Comme les volailles sont parmi les espèces les plus sensibles à la qualité de l’eau, il est conseillé de viser la tolérance zéro avec des objectifs de potabilité humaine. C’est d’autant plus justifié que les produits des volailles sont destinés à la consommation humaine et que les antibiotiques doivent être de moins en moins utilisés.
Compte tenu des volumes annuels nécessaires pour abreuver les volailles et pour nettoyer les bâtiments, utiliser l’eau gratuite d’un forage ou d’un puits est à privilégier. Mais toutes ne sont pas consommables en l’état. Les prescripteurs en hygiène, les techniciens d’élevage, les vétérinaires… recommandent de traiter l’eau avant de la donner à boire à ses volailles, qu’elle soit privée ou publique. La faute en revient notamment aux contaminations du circuit qui sont favorisées en milieu chaud et humide, en présence d’une importante flore digestive et d’un biofilm qui peut persister dans les circuits d’eau. « Même si l’eau arrive bactériologiquement saine à l’entrée de la salle d’élevage, en l’absence de traitement désinfectant elle se retrouve presque toujours contaminée en bout de ligne », assure Félix Mahé du groupement de défense sanitaire de Bretagne (GDS). « Les résultats d’analyse les plus mauvais proviennent d’eaux du réseau public qui n’ont pas été traitées, affirme Anouk Dronneau, vétérinaire avicole dans le Morbihan. Loïc Fulbert du GSD de la Mayenne est plus nuancé. « Il n’est pas toujours obligatoire de traiter. Ajouter un biocide rémanent est moins justifié dans un élevage de type label rouge que standard, parce que les conditions d’élevage y sont différentes. » C’est donc une question de niveau de risque. S’il est élevé, il vaut mieux traiter préventivement l’eau contre la présence potentielle de bactéries pathogènes, plutôt que les volailles à titre curatif. Mais traiter l’eau ne doit pas être le seul réflexe à avoir.
Faire un diagnostic global avant de traiter
La qualité de l’eau passe par la maîtrise de la ressource et du réseau d’adduction jusqu’au tableau d’eau du sas et par la maîtrise au quotidien de la distribution dans la salle d’élevage. « C’est une démarche globale d’analyse des risques », souligne Loïc Fulbert, qui conseille de faire faire un diagnostic complet, du captage jusqu’à l’abreuvoir. L’auditeur évaluera la conformité et la fonctionnalité des installations, les contaminations de la ressource, les défauts de circulation de l’eau… En fonction des analyses d’eau et de son diagnostic, il préconisera de corriger les imperfections avec des dispositifs tels que la filtration de la matière organique, l’adoucissement contre l’excès de calcium et le magnésium, la déferrisation ou la démanganisation. Quant à la maîtrise sanitaire au quotidien, elle passera par la désinfection proprement dite et par une hygiénisation périodique contre la formation du biofilm et contre les contaminations remontantes : purges régulières en phase de démarrage des volailles, nettoyage et désinfection chimique ou décapage air/eau du biofilm lors du vide sanitaire.