Bâtiment pour volailles de chair : Pourquoi faut-il une coque isolée et étanche ?
En volailles de chair, l’étanchéité et l’isolation du bâtiment d’élevage sont prioritaires pour réaliser une bonne gestion de la ventilation et pour limiter les consommations de gaz.
En volailles de chair, l’étanchéité et l’isolation du bâtiment d’élevage sont prioritaires pour réaliser une bonne gestion de la ventilation et pour limiter les consommations de gaz.
Le gaz propane est le principal combustible employé pour garantir aux volailles des conditions de vie confortables et adéquates à l’expression de leurs performances. Dans un contexte de prix de gaz élevé, il est possible de remplir ces objectifs sans se ruiner. La quantité consommée dépend de l’efficacité de la ventilation et des performances énergétiques du bâtiment qui varient selon son étanchéité et son isolation.
À l’avenir, la pression énergétique va s’accroître. Les pratiques les plus énergétiquement économes seront les plus durables. Quel que soit le mode de chauffage et de combustible, l’énergie restera chère et il ne faudra pas la gaspiller. Le meilleur moyen de l’économiser passe donc par une coque étanche et bien isolée.
L’étanchéité, premier pilier de la ventilation dynamique
L’efficacité de la ventilation dynamique est directement liée à l’étanchéité du bâti.
En se réchauffant l’air neuf « utile » forme le circuit d’air – la « boucle de ventilation » – qui assure à la fois le renouvellement d’air au niveau des animaux et l’assèchement de la litière.
Pour créer la dépression assurant le débit adéquat d’air « utile » entrant par les trappes, il est nécessaire d’évacuer un certain volume d’air chaud.
À l’opposé, l’air « inutile » est celui qui pénètre par les défauts d’étanchéité, comme des trous et des failles. Une très faible partie de cet air parasite participe à la ventilation efficace. Dans certains poulaillers peu étanches, les ventilateurs extraient parfois autant d’air parasite que d’air utile.
Comment mesurer l’étanchéité de son bâtiment
L’étanchéité est quantifiable par la mesure du coefficient de perméabilité : C’est le débit de fuite, exprimé en m3 par heure et par m² de surface déperditive (m3/h.m²). Le test d’étanchéité consiste à fermer toutes les ouvertures et à appliquer une dépression de 4 Pa. En pratique, l’opérateur remplace une porte de service par une porte comprenant un extracteur calibré. Dans un poulailler neuf, le niveau objectif est de 0,4 m3/m².h, les plus étanches pouvant se rapprocher de 0,25 m3/m².h). En maison d’habitation, on vise 0,6 m3/m².h.
Les produits d’étanchéité à employer sont des mastics ou des adhésifs, à condition qu’ils soient adaptés à l’usage et appliqués dans les bonnes conditions. Faute de quoi, la longévité du produit, même le meilleur du monde, sera dégradée.
L’isolation est trop souvent négligée
La moindre épaisseur d’isolant et les ponts thermiques constituent le second pôle de déperdition énergétique, surtout en début de lot. C’est ce que montre Bastien Pénault, étudiant alternant chez Point. P Bâtiments agricoles. Il a calculé les déperditions des parois, en considérant un poulailler de poulet de chair de 1 500 m² ayant 1 966,5 m² de panneaux isolants dont il a fait varier l’épaisseur de 4 à 12 cm.
Les déperditions sont maximales durant la mise en chauffe, variant de 81 kg à 59 kg d’équivalents de gaz propane par jour de lot à mesure que l’épaisseur d’isolant s’accroît. Dans le même temps, les déperditions provoquées par la ventilation minimale maîtrisée (aucune fuite d’air et débit adapté) ne devraient pas dépasser les 20 kg équivalents propane par jour. Avec l’âge, les déperditions augmentent rapidement jusqu’à dépasser au septième jour les pertes thermiques des parois.
Dans la réalité, les déperditions augmentent plus sous l’influence des conditions d’élevage, notamment pour réduire les risques de lésions plantaires liées à une litière dégradée. Le surcoût de chauffage est d’autant plus important que le bâtiment est moins bien isolé.
Selon les simulations de Bastien Pénault, l’éleveur économiserait annuellement 1 213 kg de gaz avec 6 cm d’isolant au lieu des 4 cm habituels. Avec un gaz coûtant 1 050 euros la tonne et 6 lots de poulets par an, l’économie de consommation paie le surcoût des 2 cm supplémentaires d’isolant en 6,4 années. Jusqu’à 8 cm d’épaisseur, cette durée reste inférieure à dix ans. Au-delà, le temps d’amortissement s’allonge fortement et rend le surinvestissement moins pertinent.
Les caractéristiques du bâtiment pris comme référence
Le modèle de poulailler utilisé pour les calculs de déperditions thermiques est un 1 500 m² (15 m x 100 m, avec 2,5 m de hauteur sur le long pan et 5,3 m au faîtage), avec une dalle non isolée, une sous toiture et des parois isolées (coefficient lambda de 0,024 au-dessus de 6 cm d’épaisseur et 0,028 en dessous).
La ventilation dynamique est transversale avec 66 trappes, 6 ventilateurs et 4 turbines. Six lots de poulets sont élevés par an et chauffés quinze jours selon les recommandations Aviagen, avec une température extérieure moyenne de 13 °C.