Après influenza H5N8 : vers des mises en place "chirurgicales" des volailles Galliformes
Après avis de l’Anses, les autorités ré autorisent les mises en place de volailles non palmipèdes dans les départements touchés par l’influenza aviaire, mais sous strictes conditions.
Après avis de l’Anses, les autorités ré autorisent les mises en place de volailles non palmipèdes dans les départements touchés par l’influenza aviaire, mais sous strictes conditions.
Dans le cadre de la lutte contre l'influenza, 400 000 volailles de chair ont été euthanasiées ou abattues pour enrayer la propagation du virus H5N8. Surtout, environ cinq cent mille volailles de chair n'ont pas pu être mises en place chaque semaine par rapport à une année normale, ce qui porterait le manque total à gagner à environ 5 millions de têtes. «Dans quelques semaines, les abatteurs n'auront plus de volailles provenant du Sud-Ouest à vendre», a prévenu Bernard Tauzia le président de l’Association des volailles fermières des Landes (AVFL) le 9 mars. Cette non-production va se traduire par un trou important dans les ventes à partir du mois de mars jusqu'à mai-juin, voire au-delà. C’est pourquoi, les professionnels s’impatientent pour remettre en place des volailles dès que possible et là où c’est possible.
Après trois mois d'arrêt de la production, «nous avons la possibilité de remettre des volailles en place dans le Sud-Ouest depuis jeudi 4 mars », a annoncé le landais Bernard Tauzia. Les autorités nationales ont donné leur accord après consultation de l’Anses, dont l’avis leur a été rendu le 26 février. Il lui était demandé de « réexaminer les conditions de mise en œuvre de la levée progressive de certaines zones stabilisées de la grande zone tampon du sud-ouest. » Cette mesure ne s'applique qu'aux élevages de gallinacés (poulets, pintades, dindes) spécialisés et non à ceux ayant eu des palmipèdes. Les volailles devront restées en bâtiment jusqu’à la levée finale de la grande zone réglementée, qui devrait a priori se faire d'un seul coup. Les experts de l'Anses estimaient le 26 février qu’il était « prématuré et risqué de repeupler les élevages de palmipèdes dans les zones stabilisées. »
Avoir une mécanique administrative réactive
«Nous attendons juste le décret d'application», a précisé Bernard Tauzia lors du point presse de l’interprofession des volailles de chair (Anvol).
En réalité, plusieurs conditions devront être réunies.
Il faut d’abord modifier tous les arrêtés préfectoraux de blocage des mises en place dans les zones de contrôles temporaires (ZCT) n’ayant pas eu de foyers, ni de dépeuplement préventif.
Dans les communes dépeuplées ou foyers, il faut que la zone soit classée en zone de surveillance stabilisée, c’est-à-dire sans suspicion ni cas depuis au moins 8 jours après abattage du dernier foyer. Les élevages ayant été dépeuplés ou atteints doivent avoir subi les trois phases de décontamination et respecter le délai minimal de 21 jours après la décontamination finale (ND2) suivie d’un contrôle des services vétérinaires. La mise en place est fonction du dernier élevage décontaminé. Pour aller plus vite, la mécanique administrative devra suivre au plus près l’avancée des décontaminations d’élevages.
Il faut donc s’attendre à un redémarrage « chirurgical » et très progressif, dont l’ampleur dépendra de la répartition géographique des ateliers. Les territoires concernés seront vraisemblablement ceux touchés le plus tôt dans les Landes (zone dite Océane), et ceux en périphérie des autres départements, en fonction de l’historique de la propagation (Sud-est du Gers encore affecté).
« Notre potentiel d’accouvage a été beaucoup moins affecté qu’en 2017, soulignent Damien Betouigt (Couvoir Côte d’Argent) et Loïc Dusart (Caringa Sud ouest), deux de trois accouveurs Gallus du Sud-Ouest. Nous avons pu protéger et conserver nos reproducteurs. Nous sommes en capacité de répondre à la demande de nos clients. »
Quant à l’entreprise Socavic, son couvoir des Landes est à l’arrêt, mais celui du Gers a toujours fonctionné. « Pour l’instant, nous sommes à 30 % de notre activité, précise son dirigeant Jean-Marc Lacouture. Nous serons à 50 % quand celui des Landes sera autorisé à redémarrer,. Comme nous avons dû abattre des reproducteurs, nous serons revenus à 100 % des capacités en octobre-novembre. »