Accouvage : Le groupe Orvia lâche ses poussins de chair
Conséquence de la grippe aviaire qui accélère sa réorganisation, le groupe Orvia de sélection et de multiplication avicole annonce la cession totale de son activité de production de poussins de l’espèce Gallus
Conséquence de la grippe aviaire qui accélère sa réorganisation, le groupe Orvia de sélection et de multiplication avicole annonce la cession totale de son activité de production de poussins de l’espèce Gallus

La rumeur courait depuis plusieurs semaines au moins. Ce vendredi 28 avril, elle vient d’être confirmée par le groupe Orvia. A compter du 1er mai, tous les actifs et le personnel liés à l’activité de production d’œufs à couver (contrats avec les éleveurs et bâtiments en propriété), d’incubation, de vente et de livraison (flotte de camions) de poussins de chair (fermiers et standards) seront la propriété de deux entreprises.
Galina, la filiale accouvage du groupe LDC, reprend les activités du couvoir de Volnay (72), ex Couvoir Sicamen puis Caringa, et BD France celles du couvoir de Saint Hilaire du Loulay (85).

Pour Orvia, « ce transfert a pour objectif de se recentrer sur le cœur de métier : sélection et multiplication des espèces palmipèdes et insecte, en France et à l’international. »
Orvia paierait-il les conséquences d’une épizootie de grippe aviaire qui, au printemps puis à l’automne 2022, a décimé deux fois ses élevages de sélection et de multiplication de palmipèdes dans la région Pays de Loire, où se concentrent ses activités ?
Il n'en est rien, précise le porte parole du groupe." L'influenza aviaire est un accélérateur de notre réorganisation stratégique. L'accouvage Gallus ne correspond plus à nos orientations, notamment parce que nous ne sommes pas maitres de la génétique des produits que nous commercialisions. Et par ailleurs, le groupe est en bonne santé financière."
Un revirement stratégique
Benoit Gourmaud, le patron du groupe familial créé par son père en 1976, avait pourtant annoncé de fortes ambitions dans le secteur du poussin d’un jour. Cela avait commencé par le rachat du couvoir poussin de Saint-Hilaire-de-Loulay (en 2012) et de celui d’Anjou Accouvage (en 2013) fermé par la suite.
Il avait investi plus de dix millions d’euros pour refaire à neuf le site de Saint Hilaire de Loulay entre 2016 et 2018, afin de produire 1,2 million de poussins standards par semaine. C’était à l'époque inévitable pour atteindre la viabilité économique, en abaissant les coûts par les volumes.
Puis début 2018, Orvia avait repris les activités de poussins label de Caringa, filiale d’Hendrix Genetics, à savoir le couvoir de Volnay (cédé ce jour à Galina/LDC) et le petit couvoir du Pin (ex-Gauguet) arrêté en poussin par la suite. A l’époque, le groupe annonçait une production de 1,8 à 2 millions de poussins par semaine pour 2019, à parité en fermier et standard, qui allait représenter le tiers des ventes du groupe (110 millions d’euros).