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« Un résultat optimal en combinant chimique et mécanique »

Une stratégie mixte couplant désherbage chimique et travail du sol, telle est l’option de Mathieu Rousset, viticulteur à Saint-Césaire-de-Gauzignan, dans le Gard.

Mathieu Rousset gère son cavaillon en seulement deux passages par an: un glyphosate solo au printemps puis des lames interceps en juin.
© X. Delbecque

Lorsque l’on est coopérateur sur un segment IGP, il est difficile de valoriser une éventuelle baisse de rendement. « Même si je tolère un peu d’herbe, je dois avoir des vignes globalement propres pour produire suffisamment », témoigne Mathieu Rousset, installé sur une vingtaine d’hectares au pied des Cévennes dans le Gard, à Saint-Césaire-de-Gauzignan. Sa solution pour gérer les adventices de son interrang est claire depuis longtemps : les vignes sont travaillées, en laissant un rang sur quatre enherbé, afin de pouvoir passer avec le pulvérisateur en période humide. Pour le cavaillon, le viticulteur a en revanche cherché le meilleur compromis. Il y a encore quelques années, il était sur une stratégie d’entretien du sol conventionnelle, on ne peut plus classique.

Abandon des herbicides de prélevée peu satisfaisants

À savoir que Mathieu Rousset réalisait un désherbage chimique avec un seul passage par an, à l’aide d’un glyphosate couplé à un herbicide de prélevée. « Jusqu’au jour où j’ai été embêté sur des plantiers, le Surflan ne me donnait pas entière satisfaction et le Katana était trop agressif », relate-t-il. Lui vient alors l’idée de combiner la lutte chimique avec le désherbage mécanique. D’autant plus que Mathieu Rousset a investi en 2010 dans un cadre équipé de lames bineuses hydraulique Braun, pour le passage en bio d’une partie de son exploitation. Il a donc commencé à gérer de manière mixte les jeunes vignes, et a rapidement décidé d’étendre cette stratégie au reste de ses parcelles conventionnelles, afin de se passer d’herbicide de prélevée. Ainsi, le viticulteur réalise un premier passage au printemps avec un glyphosate solo. « À cette période tout pousse et on manque de temps, l’option chimique est plus facile, explique-t-il. De plus, les interceps fonctionnent moins bien en contexte humide et la flore de printemps, comme le ray-grass, est plus difficile à attaquer. » Ce passage intervient généralement entre fin mars et début avril, lorsque l’herbe est présente mais pas encore trop développée. La deuxième intervention a lieu au tout début de l’été, dans la deuxième quinzaine de juin, à l’aide des lames interceps.

Moins d'adventices qu’avec une stratégie 100 % chimique

« Si la belle saison est sèche, cela suffit pour rester propre jusqu’aux vendages, assure Mathieu Rousset. Dans le cas contraire, il peut être nécessaire de faire un rattrapage, que je réalise également au glyphosate. » Même en 2018, où le printemps a été humide et favorable à la pousse de l’herbe, le viticulteur a réussi à gérer correctement les adventices de cette manière. Mais ces derniers mois doux et pluvieux pourraient légèrement changer la donne. « Selon la levée que nous aurons en mars, je pense à faire cette fois-ci le premier passage en désherbage mécanique pour nettoyer, et ensuite le glyphosate, quitte à l’anticiper », dit-il. Pas de remise en cause du combiné donc. Mathieu Rousset y voit même des avantages non négligeables. « Paradoxalement, mes vignes sont davantage propres qui si je faisais du tout chimique. Notamment parce que je n’ai plus aucun problème de résistance de flore, même en passant les lames une seule fois par an », se réjouit-il. Et lorsque l’on aborde l’après glyphosate, Mathieu Rousset reste philosophe : " ce sera sans doute le bon moment pour convertir le reste de mon exploitation en bio, mais malheureusement cela va sensiblement augmenter ma charge de travail ".

repères

EARL Rousset

Superficie 20,5 hectares

Production IGP Oc et Cévennes en cave coopérative

Employés saisonniers pour la taille et les travaux en vert

Sols argilo-calcaire avec peu de relief

Vignes larges de 2,25 et 2,5 mètres

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