Trichopria, un parasite pour lutter contre les drosophiles
Bioplanet attend l’homologation d’une solution de biocontrôle pour cette année, Trichopria500, constituée de parasites naturels des drosophiles.
Bioplanet attend l’homologation d’une solution de biocontrôle pour cette année, Trichopria500, constituée de parasites naturels des drosophiles.
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Avec une homologation attendue courant mai, Trichopria500 pourrait bien devenir le moyen de lutte tant attendu pour éradiquer à la fois Drosophila suzukii et Drosophila melanogaster. Il s’agit d’un bocal empli de 500 petites guêpes adultes dénommées Trichopria drosophilae, qui agissent comme parasitoïdes des mouches du genre Drosophila. Les femelles déposent à l’intérieur de la larve de mouche un œuf qui se développe ensuite rapidement au détriment de la larve.
P. vindemmiae et T. drosophilae, parasites naturels des mouches
Un comportement confirmé par des chercheurs de l’Institut Sophia Agrobiotech et du CNRS. En 2014 et 2015, ils ont étudié les parasites naturels des deux mouches sur fruits rouges congelés ; et ce, sur différents sites du Sud de la France. Selon la publication scientifique parue en novembre dans la revue Insects, ils ont identifié Trichopria drosophilae et deux autres parasites : Pachycrepoideus vindemmiae et Leptopilina boulardi. Néanmoins, ce dernier ne semble pas intéressant dans le cadre de la lutte contre D. suzukii, car il n’a que peu colonisé ses larves, lui préférant celles de D. melanogaster.
De leur côté, P. vindemmiae et T. drosophilae, qui sont les espèces les plus répandues, ont eu un comportement assez similaire, colonisant les deux types de mouches. Mais l’entreprise italienne Bioplanet, qui distribue le Trichopria500, a préféré se focaliser sur T. drosophilae. " C’est un parasite plus spécifique des drosophiles, justifie Philippe Parageaud, de la firme. P. vindemmiae est un hyperparasitoïde très généraliste, qui peut même coloniser les parasites naturels des mouches, comme Trichopria drosophilae. "
S’il est autorisé, Trichopria500 sera simple d’utilisation. Il suffira d’ouvrir la bouteille au milieu de la vigne en attendant l’envol des insectes. Bioplanet ne dispose pas encore d’abaques précis sur vigne, mais elle envisage un lâcher aux alentours de la véraison, à raison de 3 000 à 5 000 guêpes par hectare et par an ; pour un coût de l’ordre de 27 euros les 500 unités.