Sur la moitié nord, le Jura et la Champagne ont été les plus impactés par le gel du printemps 2024
La moitié nord de la France a été touchée de façon hétérogène par le gel de printemps. Si la Loire s'en sort globalement indemne, ça n'est pas le cas du Jura ou encore de la Champagne, où 3000 hectares ont été détruits.
La moitié nord de la France a été touchée de façon hétérogène par le gel de printemps. Si la Loire s'en sort globalement indemne, ça n'est pas le cas du Jura ou encore de la Champagne, où 3000 hectares ont été détruits.
Dans la vallée de la Loire, les nuits de gel ont généralement causé plus de peur que de mal. Les températures sont parfois descendues jusqu’à -2 °C voire -3 °C, occasionnant quelques dégâts sur des bas de coteaux ou parcelles enherbées en Anjou, Saumurois et Touraine. L’appellation jasnières coteaux du loir semble la plus touchée, nos confrères du Vigneron du Val de Loire parlent de 10 % du vignoble.
Sur la région Grand Est, de nombreux viticulteurs ont activé les moyens de lutte. Des actions qui n’ont pas été vaines puisque le bilan global est finalement à relativiser. On notera toutefois quelques déconvenues en Alsace, notamment dans la région de Colmar où certaines parcelles ont été durement touchées. Mêmes disparités en Champagne, où le nord de la Marne et la vallée de l’Aube ont été davantage exposés. « À l’échelle du vignoble, nous estimons que cela représente l’équivalent de 3 000 hectares touchés à 100 %, relate Basile Pauthier, au Comité Champagne. Soit un peu moins de 10 % de l’appellation. »
40 % du vignoble jurassien totalement détruit
En Bourgogne, la fréquence des parcelles affectées par le gel est relativement réduite, les dégâts sévères restent localisés. On en recense en Saône-et-Loire, particulièrement dans le Châtillonais où il a fait jusqu’à -5 °C, mais aussi dans l’Yonne (Chablisien et Auxerrois) et sur l’appellation coteaux-du-giennois. Les maranges, au sud de la côte de Beaune, ont également souffert.
Le Jura en revanche paie un lourd tribut. Un quart seulement du vignoble sort indemne, et près de 40 % ont connu une destruction complète des bourgeons. Pour le reste, la récolte dépendra de la capacité de la vigne à compenser. Les techniciens comparent l’épisode de 2024 à celui déjà dévastateur de 2017. Les deux cépages poulsard et chardonnay sont les plus touchés.
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1 000 hectares sous les grêlons à Chablis
Quelques jours avant, le 1er mai, le vignoble de chablis qui accusait un double orage de grêle. Le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) parle de 1 000 hectares touchés, dont 400 à plus de 80 %. Certaines parcelles de premier cru et de grand cru font partie du lot.
Quant à la Champagne, elle a essuyé le 12 mai une cellule orageuse d’une taille rare pour la région. Les communes de Berzy-sur-Marne, Passy-sur-Marne et Trélou-sur-Marne ont été en première ligne. « Les dégâts sont compris entre 50 et 100 % sur les parcelles, avec une grosse proportion entre 80 et 90 %, rapporte Basile Pauthier, du Comité Champagne. Le tout sur une superficie de 450 à 500 hectares. »