Recyclez les boîtes et sacs de produits phyto viticoles !
Si le recyclage des bidons en plastique s’est bien installé, il reste encore des marges de progression pour les boîtes et sacs de produits utilisés en viticulture.
En 2020, le recyclage des déchets de l’agrofourniture toutes filières agricoles confondues s’est encore amélioré, malgré le contexte Covid-19, en atteignant 85 000 tonnes. C’est 5 000 tonnes de plus qu’en 2019. Adivalor, l’organisme interprofessionnel chargé d’organiser leur collecte et leur valorisation, évalue en moyenne à 72% le taux de collecte et de recyclage sur l’ensemble des emballages d'agrofournitures utilisées. Sur les plastiques et emballages collecté, 90 % est recyclé.
Les emballages en boîtes et sacs sont fréquents
La logistique de la collecte ne permet pas d’établir des données par filière, mais Adivalor a identifié des marges de progression possibles en viticulture, notamment dans les départements de l’arc méditerranéen et pour certaines familles de déchets. Un document de sensibilisation est diffusé depuis mars 2020 (1). « Nous collectons le tiers des sacs et boîtes de produits phyto et fertilisants, et même seulement 10 % sur certains secteurs », regrette Pierre de Lépinau, directeur général d’Adivalor. Ces boîtes et sacs emballant des produits de traitement pondéreux comme le soufre sont justement fréquents en viticulture, et notamment en bio. « On a des différences de facteur 10 sur les quantités appliquées sans compter les passages », note Pierre de Lépinau. Selon une évaluation menée chez un distributeur de produits spécialisé en viticulture dans l'Hérault, les boîtes et sacs représentent le tiers du poids des emballages viticoles.
Une valorisation en source d’énergie
« Beaucoup de viticulteurs pensent que le papier peut brûler », observe le directeur général. C’est en principe interdit, de même que l’enfouissement. Ces sacs et boîtes n’ont pas non plus à se retrouver en déchetteries qui sont réservées aux emballages ménagers.
Concrètement, ces sacs et boîtes, une fois vidés et pliés, se stockent dans des sacs à déchets à récupérer chez son distributeur. On peut y adjoindre les bouchons et opercules des bidons de produits phytos qui sont à séparer des bidons eux-mêmes.
À la différence des bidons qui sont recyclés en tubes, conduits ou gaines, les boîtes et sacs font l’objet d’une valorisation énergétique. « Ils deviennent des combustibles solides de récupération utilisés par exemple pour alimenter en énergie les cimenteries », précise Pierre de Lépinau. Cette valorisation est largement méconnue. « L’électricité récupérée par la valorisation d’un sac de 25 kg peut alimenter une ampoule de 30 W pendant 5 heures », explique une affiche de sensibilisation destinée aux vignerons.
Selon le Code de l’environnement, le viticulteur a la responsabilité de pourvoir à ses déchets. Mais on ne lui impose pas les moyens de le faire. « Vérifiez que le distributeur garantit la reprise des emballages », conseille Pierre de Lépinau. Il y a actuellement 7 000 dépôts et points de collecte répartis sur le territoire. La collecte est organisée 2 ou 3 fois par an entre avril et septembre.
Bon départ pour les emballages de produits œnologiques
La mise en place d’une logistique dédiée au recyclage des produits œnologiques et d’hygiène de cave a débuté en 2019. En 2020, 162 tonnes d’emballages de ce type ont été recyclées. Le taux de collecte est estimé à 35 %. « C’est un bon taux pour une deuxième année », se satisfait Pierre de Lépinau. L’objectif est d’arriver à 75 % en 2025.
Le réemploi des sacs d’engrais
Selon une étude menée par l’institut ADquation en 2019 pour Adivalor, 15 % en moyenne des viticulteurs réutilisent des sacs d’engrais vides avec une forte variabilité par région viticole : 10 % dans le Bordelais, 12 % dans le quart Est, 16 % en pays de Loire et 20 % dans le Sud. Parmi ces 15 % de réutilisateurs, les trois quarts disent en réemployer moins d’un tiers.
Consultez www.adivalor.fr - rubrique « les collectes » où apporter pour repérer les points de collecte à proximité de chez vous.